Les migrations verticales de Daphnia coïncident avec des changements d'intensité lumineuse. Ces déplacements persistent en conditions constantes d'éclairement. Ceci suggère l'existence d'une composante interne intervenant dans le mécanisme des migrations. Cette composante a été recherchée dans l'œil de Daphnia. Les organismes sont soumis à diverses conditions d'éclairement : alternance jour/nuit ou éclairement constant. Ils sont fixés à différentes heures de la journée et la structure de l'œil est étudiéeà l'aide d'un analyseur d'images. En alternance jour/nuit, les pigments photoprotecteurs sont plus concentrés autour du cristallin avant le crépuscule et autour dela partie supérieure du rhabdome après le crépuscule. Ce phénomène persiste en conditions constantes d'éclairement, suggérant la présence d'une composante endogène pour le mécanisme de la répartition des pigments.Nous émettons l'hypothèse que la variation pigmentaire détermine les migrations verticales de Daphnia. L'alternance jour/nuit en lumière bleue inhibe les migrations verticales des daphnies et les variations de densité pigmentaires ne sont plus significatives. Ces résultats vont dans le sens de la participation de l'œil à l'horloge interne.