Introduction. La culture des agrumes est très répandue en Guinée sous forme de vergers decase. La moyenne Guinée (Fouta Djalon), principale région productrice d'oranges, assure environ les deuxtiers de la production nationale et la presque totalité des exportations régionales. Cependant, à la finde 1993, la cercosporiose due à Phaeoramularia angolensis a envahi les zones d'altitude du pays àpartir de foyers primaires situés en moyenne Guinée, entraînant une nette diminution de la production.Matériel et méthodes. Trois enquêtes par région naturelle et par an ont été effectuées dans plusieurs localités du pays pour établir les limites d'extension de la maladie. Des échantillons defeuilles et de fruits suspects, prélevés sur 25 arbres par localité, ont été identifiés en laboratoire. Lavitesse moyenne de progression de la maladie a été estimée. Résultats et discussion. Les observationsfaites en champ et complétées par les travaux de laboratoire entre 1995 et 1998 ont confirmé la présencede la maladie. Les zones agrumicoles situées à plus de 400 m d'altitude ont été particulièrement touchéespar le fléau. Les zones basses et chaudes de la Guinée maritime et de la haute Guinée sont épargnées. Lamaladie progresserait à une vitesse de 23 km $\cdot$ an-1. Conclusion. La cercosporiose desagrumes continue sa progression en Guinée. La presque totalité des vergers du Fouta Djalon est atteinte.La reconversion des zones agrumicoles touchées par la maladie devrait être envisagée par diversificationfruitière et délocalisation des nouvelles plantations vers des zones basses et écologiquement protégées.