introduction. Le bananier plantain contribue à la sécurité alimentaire et aux revenus des populations de l’Afrique sub-saharienne. La qualité sanitaire du matériel végétal utilisé en bananeraies est un gage de leur pérennisation. Pour lever cette contrainte, les techniques de multiplication rapide du matériel végétal utilisent des méthodes de multiplication horticole in vivo ou de micropropagation in vitro. La micropropagation par bourgeonnement in vitro, qui permet une production massive de plants de bonne qualité sanitaire, ne fait appel habituellement qu’au bourgeon apical (bap) ou terminal du rejet, alors que celui-ci possède également des bourgeons axillaires (bax) dont nous avons évalué les potentialités. Matériel et méthodes. Nos expérimentations ont porté sur le cultivar Big Ebanga (groupe génomique AAB, sous-groupe des plantains, type faux-corne). Nous avons comparé, au cours de l’acclimatation en ombrière et en champ, les paramètres de croissance et de développement de vitroplants issus des deux types d’explants bax et bap. Des plants issus de rejets ont été utilisés comme témoins. Résultats. Les paramètres mesurés sur les plants issus de bax n’ont pas présenté de différences significatives à la fin de l’acclimatation par rapport aux plants issus des bap, hormis le rapport foliaire. De même, les paramètres de croissance végétative en champ et ceux liés au rendement n’ont pas été significativement différents entre les deux types de plants bax et bap. Les pourcentages de réversion du type « faux corne » vers le type « french » ont été de 0,6 % pour les plants bap et 1,2 % pour plants bax. Discussion et conclusion. Les plants issus de bap et bax se sont comportés de la même manière pendant l’acclimatation en ombrière et en champ. L’utilisation de bax permet d’augmenter les potentialités de production in vitro d’un matériel végétal de qualité. Le taux de réversion des plants bax a été faible. Les bax peuvent donc être utilisés comme explants pour la micropropagation du bananier. Des expérimentations effectuées sur d’autres cultivars appartenant à d’autres groupes génomiques permettront de confirmer ou infirmer ces résultats.