Les pédopsychiatres ont largement écrit sur les supposés effets pathogènes directs des séparations parentales. En revanche, ont été peu étudiées les modifications de l’environnement familial de l’enfant après la séparation. Les notions de « famille monoparentale » ou de « famille recomposée » évacuent le fait que l’enfant est en réalité au centre d’une constellation familiale hétérogène et que souvent il va vivre une trajectoire familiale avec plusieurs séquences au fil des séparations et des recompositions conjugales vécues par ses parents.

Cette intervention vise à conceptualiser les caractéristiques de ces constellations familiales complexes qui se différencient de celles des familles par au moins deux aspects :

– la question des appartenances subjectives de chacun;

– celle du partage des mythes familiaux.

Il est temps de construire une clinique prenant en compte l’existence de ces constellations familiales, de leur fonctionnement, de leurs aspects spécifiques sur le plan de l’exercice de la parentalité, de façon à apporter à l’enfant une aide adaptée à la réalité de sa situation familiale.

L’importance de ces familles complexes sera étudiée dans un CMP pour jeunes enfants de moins de trois ans en pédopsychiatrie. Les caractéristiques familiales y seront étudiées afin d’en percevoir l’impact et la proportion. Comment le contexte familial intervient dans le développement du bébé ? Y a-t-il des facteurs de risque ou ce contexte est-il le reflet d’une psychopathologie parentale influant directement la construction du bébé ? Comment le pédopsychiatre peut en tenir compte dans sa pratique ?

Au moment de l’adolescence apparaît de plus en plus fréquemment une vulnérabilité du lien filial après la traversée sans heurts apparents de la petite enfance. Cette vulnérabilité lorsque elle s’exacerbe conduit l’adulte parfois à vouloir démissionner et donc de ne plus assumer son rôle de parent. Ces appels à l’aide, lancés souvent dans l’urgence, manifestent l’incapacité à vivre plus longtemps des relations familiales devenues insoutenables. Ils nous amènent à réfléchir et à analyser les facteurs qui sont à l’origine de ces situations conflictuelles afin de proposer les aides les plus adaptées possibles.

Définir et spécifier la psychopathologie de l’adolescent quand il a été adopté, au-delà de la question de l’abandon, est délicat et complexe. Prenant appui sur des apports théoriques et une situation clinique, nous insisterons sur ce qui, hors la question de « l’amplification fantasmatique » décrite par Michel Soulé (amplification fantasmatique concernant les réaménagements des liens parents–enfants propres à cet âge de la vie), donne une tonalité particulière à la situation d’abandon–adoption lors du processus d’adolescence. Outre, le niveau primitif/archaïque du lien charnel qui a été manquant, nous mettrons en relief les aspects paradoxaux des projections parentales en lien avec la « double » filiation, la question de l’abord de la sexualité par le jeune dans ce contexte (contexte dans lequel le jeu des identifications est rendu plus acrobatique), enfin la manière dont les soignants sont interpellés dans ces situations où pèse souvent une menace de rupture du lien parent-enfant, pourtant symboliquement institué.

La filiation, telle que définie par Guyotat, est ce par quoi un individu se situe et est situé par rapport à ses ascendants et descendants réels ou imaginaires. Le lien de filiation peut être l’objet d’une pathologie, en particulier dans les psychoses, délire de filiation, pathologie puerpérale, qui sont souvent associées à une anomalie ou à des brèches de la filiation « instituée » (ou symbolique), ou à certains traumatismes, blessures et carences narcissiques. On se propose d’étudier, à travers 2 vignettes cliniques de patients suivis pour schizophrénie, la psychopathologie du délire de filiation comme répercussion de l’existence de secrets et de non-dits dans l’histoire familiale.

This socio-legal narrative investigates the journey from “biological” to “societal” filiation undertaken by Islamic and international law regimes in their endeavors to ensure a child's right to name and identity. Combining a discussion of filiation—a status-assigning process—with adoption and kafāla (fostering) as status-transferring mechanisms, it highlights a nuanced hierarchy relating to these processes within Muslim communities and Muslim state practices. It questions whether evolving conceptions of a child's rights to name and identity represent a paradigm shift from “no status” if born out of wedlock toward “full status” offered through national and international law and Muslim state and community practices. The article challenges the dominant (formal, legal) position within the Islamic legal traditions that nasab (filiation) is obtainable through marriage alone. Highlighting inherent plurality within the Islamic legal traditions, it demonstrates how Muslim state practice and actual practices of Muslim communities on the subject are neither uniform nor necessarily in accordance with stated doctrinal positions of the juristic schools to which they subscribe. Simultaneously, the paper challenges some exaggerated gaps between “Islamic” and “Western” conceptions of children's rights, arguing that child-centric resources in Islamic law tend to be suppressed by a “universalist” Western human-rights discourse. Tracing common threads through discourses within both legal traditions aimed at ensuring children a name and identity, it demonstrates that the rights values in the United Nations Convention on Rights of the Child resonate with preexisting values within the Islamic legal traditions.

This article considers Aquinas' doctrine of predestination as an eternal reality in God in light of its temporal realization in time by the incarnation of the eternal Son. In particular, Aquinas' repeated recourse to the ratio of the divine goodness as the motive of predestination is documented in conjunction with his teaching on the fittingness of the incarnation. In this light, the relation of the natural sonship of Christ to the grace of adoption is developed by Aquinas as the temporal realization of the eternal reality of predestination in God.

Drawing primarily from the Canadian case, this paper explores the process of birthright citizenship determination for children born abroad through the use of assisted reproductive technologies. The determination of parentage is central to these cases, raising issues of how parental status is defined in the law—through biology, intentionality, and/or matrimony. Moreover, the complexities of defining who is a child and who is a parent, in order to determine who is a citizen, reveal fundamental contradictions in the consent-based model of liberal citizenship.

Based on a new online database of Celtic personal names, this research demonstrates how the study of Romano-British onomastics can shed light on the complexities of linguistic and cultural contacts, complementing archaeological material and literary sources. After an introductory section on methodology, Part One analyses naming formulae and expressions of filiation as evidence for both continuity and change dependent on social and geographical factors. Confusion and contamination between the Latin and Celtic systems proved much less common than on the Continent, where earlier contact with Roman culture and the written tradition for Continental Celtic occasionally facilitated an unusual form of syncretism. Part Two examines the naming formulae attested at Roman Bath and the mechanisms by which Celts adopted Latin names. The case-study of Bath relates continuity and change in both naming formulae and nomenclature to an acceptance of, or resistance to, ‘Romanization’ in Britain.