Aujourd’hui, le numérique est le pétrole du 21e siècle, avec des nappes de chiffres et des gisements de données. L’homme numérisé se nourrit d’un flux d’informations continu. À l’ère du numérique, de nouvelles formes de relations se sont développées. À l’horizon 2035, comment vont évoluer besoins et pratiques ? Que deviendront l’hôpital et les dispositifs de soins psychiatriques ? Hôpitaux et personnels seront-ils complètement virtuels ? Que deviendra la relation entre patients et psychiatres, quelle sera la part de l’humain dans cet environnement numérique ? Le poids des outils numériques pour la transmission des connaissances est aujourd’hui très important : revues professionnelles en ligne, moteurs de recherches (PubMed, PsycINFO, Google Scholar, ClinicalTrials.gov…), sites spécialisés en psychiatrie ou en médecine (Medscape, Psychiatry Advisor, Univadis, Fréquence M, JIM…), réseaux sociaux, massive open online course (MOOC) [1,2]… De ce fait, le volume d’informations, maintenant considérable et mondialisé, nécessite que chacun d’entre nous trouve des stratégies adaptées à ses besoins. Les nouveaux outils devraient faciliter le diagnostic du psychiatre, l’information du patient, la prise en charge personnalisée, une chimiothérapie individualisée. Ils peuvent libérer le psychiatre de nombreuses tâches au profit de la revalorisation de sa dimension relationnelle . Pour l’hôpital, l’innovation sera-t-elle compatible avec les contraintes financières [4,5]. Pour les patients, le développement de l’accès à l’information psychiatrique offre de nouvelles opportunités d’un rapport à soi inédit et décomplexé. Le numérique accélère ce mouvement en donnant en temps réel une information transparente, souvent mesurable, qui peut affecter l’état de celui qui le découvre. À terme, quel sera l’impact du développement d’outils numériques quantifiables (échelles, autoévaluations…), notamment sur des réseaux sociaux, permettant de chiffrer notre santé mentale ?