Dans l'ouvrage que Van Parijs a consacré en 1995 aux fondements philosophiques et économiques du projet d'allocation universelle, le chapitre IV est dédié au problème du financement « soutenable » d'une telle mesure. Les « rentes d'emploi » y sont présentées comme un troisième type de ressources susceptibles d'élargir l'assiette fiscale du financement, à côté des « ressources externes » et des « ressources internes » des individus. Les difficultés d'exploitation de telles rentes légitiment l'exploration d'une stratégie alternative de financement fondée sur la flexibilité « walrassienne » des salaires, laquelle permet de réduire une certaine contradiction entre l'acceptation par Van Parijs de rentes de situation liées à l'emploi et sa volonté ultérieure (chapitre VI) d'« optimiser » le capitalisme. Incidemment, la différence réelle entre allocation universelle et impôt négatif sur le revenu est aussi réexaminée.