L’histoire est répétition, celle de la psychiatrie n’y échappe pas. Après la scission historique d’avec la neurologie dans la seconde partie du XXe siècle et la Grande Guerre de la psychopathologie contre la neurobiologie dont cette séparation était un avatar, la discipline s’est progressivement rapprochée du médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) pour finalement s’y réintégrer totalement en 2084. Les intérêts et limites de ce remariage sont multiples et seront exposés.
Le modèle de santé a radicalement changé. Peu se souviennent de l’enveloppe globale qui finançait les hôpitaux psychiatriques, tous connaissent la tarification à l’activité, les mouvements permanents imposés des tarifs qui surlignent les tendances et imposent réflexion et parfois adaptation. Le développement de l’ambulatoire et sa priorisation absolue (rappelons qu’il ne reste que 5 % des soins en hospitalier, tant en médecine qu’en chirurgie) ont considérablement modifié la manière d’appréhender la pathologie, de son évaluation à son traitement. La recherche des crédits ciblés, la déclinaison unifiée MCO des programmes régionaux de santé, l’attractivité de la discipline sur le territoire sont entre autre devenus le quotidien des chefs de pôle de psychiatrie et des directeurs délégués à leurs pôles.
Sur un plan scientifique, l’essor des connaissances sur tout le XXIe siècle, le développement prioritaire de la recherche et de l’innovation technique, l’essor des dispositifs implantables ont accéléré la fusion de la psychiatrie et du MCO, achevant sa mutation et son plein développement en médecine personnalisée, à partir des endophénotypes multiples que le DSM VII a intégrés avec le succès et le tollé que l’on sait dans ses schémas thérapeutiques.
Globalement, la pénétrance forte d’une représentation très médicalisée de la psychiatrie dans le grand public et les médias a considérablement fait évoluer les mentalités et les représentations de ce type de pathologies.