Dans le but d'étudier la composition de l'ichtyofaune et les grandes tendances des relations poissons-habitats dans les milieux anthropisés, 4 secteurs d'un tronçon de 50 km de la Garonne ont été suivis en hiver 1994 et été 1995. Les écoulements sont lotiques et correspondent à la Zone à Barbeau pour les secteurs amont et aval de Toulouse. Dans la traversée de l'agglomération, la Garonne est divisée en bras supérieur et bras inférieur et les écoulements des deux secteurs correspondent à la Zone à Brême. Le secteur du bras inférieur et le secteur aval Toulouse sont soumis à de fortes pressions anthropiques. Les techniques d'échantillonnages utilisées sont les pêches électriques (méthode EPA) dans les secteurs lotiques et les pêches aux filets (EPF) dans les secteurs artificialisés à écoulement lentique. 27 espèces appartenant à 10 familles, à dominance de Cyprinidae, ont été recensées. Le peuplement est dominé par le barbeau (Barbus barbus L.), le goujon (Gobio gobio L.) et le chevaine (Leuciscus cephalus L.), en milieu lotique et par le gardon (Rutilus rutilus L.), la brême (Abramis brama L.) et l'ablette (Alburnus alburnus L.), en milieu lentique. Pour les 2 secteurs les plus soumis aux actions humaines, les différences par rapport aux secteurs moins anthropisés portent sur des espèces occasionnelles ou accidentelles. Ces différences sont plus marquées en milieu lentique. En effet, la richesse spécifique et l'abondance sont nettement plus élevées dans le bras inférieur (malgré les fortes actions humaines) que dans le bras supérieur où l'eau est pourtant de meilleure qualité. Les relations poissons-habitats en milieu lotique sont peu évidentes pour la majorité des espèces. En milieu lentique, la préférence d'habitat dans le bras supérieur est orientée vers les enrochements et la végétation aquatique. Les relations poissons-habitats sont perturbées dans le bras inférieur, morphodynamiquement comparable au bras supérieur, mais soumis à de fortes actions anthropiques.