Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
Only recently have precolonial African historical studies broken away from their fixation on dynastic histories and trade. In reassessing the dynastic traditions, historians of the African past have increasingly drawn on oral traditions from non-royal sources. In particular they have placed a great deal of emphasis on ‘clan traditions’ and the clan group has consequently served as an important building block in reconstructing the African past. But in Rwandan studies this has often been undertaken in a rather uncritical manner; in fact, historians may have been building on a foundation which is less enduring than they realize. For their new construct is often based on the assumption of ‘primordial’ clan units reaching far back into the past, antedating the dynastic political units of which they came to form a part. It is usually argued that these enduring clan units could absorb individuals from other clans or experience geographical expansion through migration; but the basic structure of clan identities is seen as unchanging.
Les clans rwandais: une hypothèse historique
Les recherches qui ont été menees récemment au Rwanda ont toutes, progressivement, mis en évidence les concepts de clientèle, de caste et d'ethnicité a l'intérieur de l'état rwandais, et ont souligné les variantes et les modifications historiques qui y sont intervenues. Aprés un bref résumé de cette littérature, le présent article étudie la possibilité que des changements historiques se soient également produits dans la structure clanique rwandaise. Des informations recueillies dans des régions situées à l'extérieur du Rwanda, et ayant des liens historiques avec celui-ci, semblent montrer qu'au Rwanda occidental les anciennes identités claniques étaient difierentes de celles que l'on y trouve aujhourd'hui. Les modifications de la structure clanique étaient apparemment associées à l'extension de l'influence de la cour centrale sur cette région, et résultaient en partie d'un besoin d'identification aux structures ‘rwandaises’ (de la cour centrale) ainsi introduites. Que les identités claniques se soient modifiées pour répondre aux transformations du contexte politique, dont l'origine se situe hors du groupe clanique proprement dit, remet en question le modéle lignager de détermaination clanique selon lequel (idéalement) tous les membres du clan descendent d'un ancêtre unique. C'est peut-être davantage la nature de ce changement qui est important, plutôt que le simple fait que les transformations d'un contexte politique élargi ont suscité des modifications de clans: en effet, au lieu de fractionner les anciens clans en groupes plus restreints, le nouveau contexte politique semble avoir favorisé l'émergence d'identités plus vastes. Ce point de vue est confirmé par les renseignements statistiques que l'on possède sur la répartition des clans au Rwanda. L'analyse suggére done que les identités claniques ont peut-être une histoire qui leur est propre, et qu'elles peuvent s'étre développées et transformérs en même temps que d'autres éléments, sans avoir servi de structures ‘primordiales’ échappant, pout une large part, à l'influence des autres institutions de la société.