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De L'Origine de quelques céréales

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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Le regretté sinologue américain Bethold Laufer a repris dans un article posthume l'hypothèse de Schulz sur l'origine turque de la culture du seigle. Il se base d'une part sur les travaux de Vaviiov et, d'autre part, sur l'existence de deux mots mongols ; l'un, talkha, signifie farine de seigle ; l'autre, urkot urgan, désigne les graines alimentaires d'une plante sauvage. Ce dernier mot serait l'origine des termes en rug qui désignent le seigle dans les langues de l'Europe orientale et septentrionale.

Type
Enquêtes
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1939

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References

page 180 note 1. T'oung-pao, t. XXXI, 1934, p. 237, et Aug. Schulz, Geschichte der kultivierten Getreide (1913).

page 180 note 2. Bibliographie des travaux de Vaviiov : CH. Parain (Annales, 1935, p. 624) ; ajouter N. Vavilov, Les bases botaniques et géographiques de la sélection (Révue de Botanique appliquée, t. XVI, 1936, n° 174, p. 124 ; n° 175, p. 214 ; n° 176, p. 286).

page 181 note 1. Depuis les travaux de Aug. Schulz, on est d'accord pour considérer le far comme étant l'amidonnier (allemand : Emmer). Ce que nous appelons épeautre (allemand : Spelz, Dinkel, Dünkel) est une forme de blé tendre spéciale à l'Europe occidentale, qui a été propagée en Europe centrale avec la colonisation allemande ; le nom magyar est tönköly.

page 181 note 2. B. Laufer, dans son argumentation en faveur du seigle mongol, indique le mot talkha, signifiant farine de seigle d'après Schmidlt et Kovalevskii. Mais ces deux auteurs ne sont guère précis en botanique. La même expression mongole signifie avoine suivant Schmidt, orge ou blé suivant Kovalevskii 1 Néanmoins le mot est intéressant, car il semble bien qu'on le retrouve en slave (russe tolokno, pol. tlokno,… allemand de Carinthie Talkeri) avec le sens très précis de farine d'avoine préparée de la façon suivante : les grains sont/ébouillantés, décortiqués, séahés ou rôtis au four, puis imoulus ; la farine obtenue peut être mangée crue. Le procédé en lui-même n'a rien de caractéristique ; Pline le décrit pour faire la polenta d'orge (XVIII, 72) ou l'alica de blé (Id., 116). Cependant, il peut témoigner de la propagation de l'avoine en Europe moyenne. Mais talkha est isolé en mongol, tandis qu'en slave tolokno fait partie d'une famille de mots (russe tolkae, pilon ; toloc, piler ; tolceia, moulin à pilon ; tolcok, choc ; tolkat', bousculer). On peut supposer que le mot a été emprunté par le mongol au russe pour désigner la farine russe que leur apportait le commerce ; on s'explique ainsi qu'ils aient eu un mot pour désigner la farine de seigle avant d'en avoir un pour désigner le seigle.

page 181 note 3. L'avoine, mauvaise herbe mimante’ dont les graines ne se resèment pas, était connue de Pline (« avena… cui non cadit semen ») comme partie d'un mélange fourrager, l'ocynum (XVIII, 143). — L'apparition des mauvaises herbes mimantes a été tardive parce qu'elle n'a pu se faire qu'à un stade déterminé de l'évolution des techniques agricoles. Il fallait que l'on arrachât ou que l'on sciât par poignée ou brassée, non que l'on coupât les épis un par un au fur à mesure de leur maturité.

page 182 note 1. Noms du sarrasin ; ils indiquent son origine étrangère : polonais, tatarka ;. russe, grecikha (la grecque). Le nom allemand Buohwieizen, Buckvveiaen est probablement une adaptation populaire du turc bugday : blé (karabugday : sarrasin).

page 182 note 2. Le millet est la céréale par excellence des nomades asiatiques. : ossète : yau (i.e. yaw, céréale) ; tohouvaohe : vir (mongol : üre, graine) ; turc : dari (mongol : tari, céréale). On confond souvent le millet avec le panic ; voici quelques langues où on les distingue : latin : milium-panicuim ; magyar : koles-mohar ; roumain : meiu-mohor ; abkhase : ash-abysta ; géorgien : petvi-ghomi ; persan : arzan- kunok ; chinois : shu-suh ; japonais : kibi-awa.