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Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
Il n'y avait point encore d'engouement en France pour les études d'ethnographie populaire ; elles restaient la chose d'un petit nombre d'amateurs, rarement pris au sérieux par les officiels des vieilles corporations scientifiques ; elles passaient volontiers pour un de ces jeux frivoles qui aident « les provinciaux » à tuer l'ennui que les Parisiens leur supposent bénévolement : déjà, je veux dire dans leur première année d'existence, les Annales d'Histoire Economique et Sociale attiraient l'attention de leurs lecteurs sur des problèmes comme celui de la maison urbaine, de l'outillage ou du morcellement agraire ; déjà elles demandaient à l'historien tchèque V. Cerny de signaler l'activité du Musée agricole tchèque, fondé en 1918 — cependant que Marc Bloch, revenant de Norvège, signalait la valeur et l'efficacité des magnifiques musées de plein air qu'il avait pu voir en Scandinavie : ceci, en attendant que, par une désignation symbolique dont il voulut bien comme nous comprendre la signification — nous appelions le Dr Paul Rivet à siéger parmi les membres de notre Comité de Direction — cependant qu'à l'Encyclopédie se fondait, avec le concours actif et clairvoyant d'André Varagnac, la Commission des Recherches Collectives, aux enquêtes modestement fécondes.
page 152 note 1. Cf. Febvre, Lucien, La maison urbaine, dans Annales, t. I, 1939, p. 292 Google Scholar. — Bloch, Marc, Une enquête : les Plans parcellaires, p. 58 Google Scholar. — Cerny, V., L'Histoire rurale en Tchécoslovaquie, p. 78 Google Scholar. — Bloch, Marc, Musées ruraux, musées techniques, II, p. 248 Google Scholar. — Etc…
page 152 note 2. Sur tout ceci, voir le numéro spécial de la Revue de Synthèse t. XI, 1, février i936), consacré à l'organisation des recherches collectives, particulièrement en Ethnographie populaire (voir, notamment, L. Febvre, Les recherches collectives et l'avenir de l'Histoire).
page 152 note 3. Le problème de la Colonisation franque et du régime agraire de la Basse-Belgique (Bruxelles, 1926), p. 5.
page 153 note 1. Mémo par appel au grand public. Cf., dane la série de» causeries sur les Arts et traditions populaire de la France, données au Poste national Radio-Paris et publiées par Les Cahiers de Radio-Paris (IX, 5, 15 mai 1938, p. 429), l'Introduction par L. Febvre et l'Outillage rural par Marc Bloch. Sans préjudice, naturellement, de neuf autres causeries remarquables dues à Georges-Henri Rivière, à R. Maunier, à A. Varagnac, à M. Jeanton, etc…
page 153 note 2. Paris, Société d'Editions géographiques, maritimes et coloniales, 1938 ; in-8°, 10 fig. h. t.
page 153 note 3. Paris, Nourry, IQ36 ; in-8°, VIII-318 pp. Sur la définition du folklore que contient cet ouvrage, voir quelques observations dans Febvre, L., Un manuel de folklore (Annales, t. IX, p. 400 et suivGoogle Scholar.).
page 153 note 4. Je le cueille sous la plume d'A. van Gennep, au tome III dui Manuel (dont il est question plus loin), p. 100, n° 17 : « C'est plutôt [le Manuel de Saintyves] une série de discussions métaphysiques sur divers points de métlhode… » Décidément, on est toujours le métaphysicien de quelqu'un !
page 153 note 5. Cf., Revue de Synthèse, t. I. n° 1, mars 1931, p. 81, et Saintyves, Manuel, chap. I.
page 154 note 1. Voir l'exposé de cette conception dans le livre cité, p. 18 et suiv.
page 154 note 2. Ceci rejoint des idées que j'ai eu déjà l'occasion d'exprimer, sur les conditions dans lesquelles les sociétés humaines acceptent, tout a la t'ois, les traditions et se dégageint d'elles. Il est bien évident que leur masso est si formidable et leur entassement, par sédimentation en quelque sorte, si énorme qu'aucun progrès ne serait possible si, par un travail souvent inaperçu d'elles, elles ne pénétraient pas perpétuellement les traditions d'innovations. L'exemple le plus saisissant de cet effet d'adaptation, c'est celui de la coutume médiévale, que j'ai souvent entendu Marc Blooh alléguer : la coutume, immuable par définition, et constamment en évolution cependant, pour répondre aux besoins changeants du temps.
page 155 note 1. Dans une étude, à paraître prochainement, sur la Religion de Rabelais et les conditions de la croyance et de l'incroyance au XVIe siecle. Pour l'histoire des sciences, cf. Lucien Febvre, Un chapitre de l'histoire de l'esprit humain : les Sciences naturelles, de Linné à Lamarck et à Georges Cuvier (Revue de Synthèse historique, t. XLIII, 1927, pp. 37-60).
page 155 note 2. Tours, Arrault, 1938 ; in-8°, 448 p., 16 pl. h. t.
page 156 note 1. Cf., le rapport au Congres de J. Chartes Brun, p. 346. Il cite Qh. Le Goffic disant des costumes traditionnels, « qu'ils ont fini par devenir en quelque sorte le produit d'un art instinctif et comme tels ils ont obéi, sans que ceux qui ont aidé leur évolution en aient eu conscience, a des lois secrètes d'harmonie ». Evolution, le mot y est, qui doit y être.
page 156 note 2. Voir, sur toute cette question, les chapitres successifs de La Terre et l'Evolution humaine, Introduction géographique à l'Histoire (Paris, Albin Michel), notamment IIIe partie, ch. III, p. 194 et suiv.
page 156 note 3. On se référera, sur ce point, à l'intéressante communication de P. Bogatyrew, sur Le costume national villageois au point de vue fonctionnel dans la Slovaquie morave (ouv. cité, p. 347 et suiv.).
page 157 note 1. Voir l'Annuaire du Collège de France, 1937.
page 158 note 1. Trad. Gidon (Paris, Payot, ig3o).
page 158 note 2. Les cartes plutôt, puisqu'en dehors de celle qui est reproduite dans lo volume du Congrès (planche XI), il ein existe une auitre, relative aux fonds de cuisine secondaires (graisse d'oie, etc.) qui se trouve a l'Office de Documentation Folklorique, où l'on peut en prendre communication.
page 158 note 3. A. Gidon, Anciennes conserves de lait aigre (Acor jucandus de Pline et Caudelée normande), dans La Presse Médicale, 14 mai 1938, p. 787. — Le Dr Gidon est un des rares travailleurs français qui s'occupe de ces problèmes d'alimentation. C'est a lui qu'est due la traduction du livre de Maurizio, cité plus haut.
page 158 note 4. Signalons l'aspect très « pratique » de certains des travaux du Congrès. Les problèmes comme celui de l'artisanat, du costume régional, die la maison et de la part qu'il confient de faire dans sa construction, aujourd'hui, aux élément* folkloriques ; lo très gros problème des loisirs et de leur1 utilisation « folklorique ; celui du folklore à l'école, etc., ont fait l'objet de multiples communications qui ont donné un aspect très vivant à certaines des séances du Congrès.
page 158 note 5. Paris, A. Picard, 1938, t. III, Questionnaires, Provinces et Pays, Bibliographie méthodique ; t. IV, Bibliographie (fin), Index variés. — A paraître tee t. I et II ; en préparation, Le Folklore de la France, Moyen Age et Renaissance, 2 vol. in-8°.
page 159 note 1. S'agissant des « Provinces », aucun écho des discussions qui ont eu lieu sur la valeur et l'emploi du mot sous l'Ancien Régime, à la suite du petit livre d'A. Brette, Les limites et les divisions territoriales de la France en i789 (Paris, 1907). Il esl vrai que M van Gennep, professant un « utilitarisme » plein de mépris pour les vains savoirs, déclare « suivre en usage à demi populaire » ; je veux bien, mais, outre que j'aimerais savoir, avec un peu plus de précision, en quoi peut consister cet « usage demi-populaire », je me demande ce que viennent faire alors là les 3o gouvernements dé Louis XIV et les 36 gouvernements de 1792. Ce dernier chiffre ne laisse pas que de m'inquiéter [en 1792, 36 gouvernements, écrit expressément M. van Gennep ; c'est le chiffre adopté ici] lorsque j'y vois figurer un gouvernement du comté de Nice (le comté a été réuni, pour la première fois, en 1776) ; un gouvernement de la Savoie (même observation) et un gouvernement du Comtat Venaissin (réuni le 16 septembre 1791) alors que les départements, datent de 1790, et qu'il n'y a donc plus lieu de parler en ce temps de gouvernement. En fait, à la veille de la Révolution', on comptait 33 gouvernements ; et il n'y eut jamais de gouvernement ni d'Angoumois, ni de Gascogne (Guyenne). Encore une fois, on peut dire : peu importent les anciens gouvernements ; le folkloriste a besoin de connaître ces grandes unités, a la fois administratives et culturelles qui apparaissent de bonne heure en France et qui s'y perpétuent. Mais alors qu'on ne nous parle pas de gouvernements pour en énumêrer 36 en 1792, quand ils ont cessé d'exister en 1790 et qu'ils ne furent jamais que 33. — Même flottement quant aux pays. Sous cette rubrique, il y a die tout : des chaînes ou des massifs montagneux, l'Argonne, les Albères, etc. ; des vallées Ovallée de Bebhmale), mais alors, pourquoi pas 5.000 autres Tatlées qui ont un droit égal, ou supérieur, à figurer au catalogue ? J'en relève une entre combien d'autres, parce qu'elle m'est familière : ce que nous appelons le Saugeais, en Franche-Comté, la partie de la vallée du Haut-Doubs qui a pour centre Montbenoît et dont le patois, les usages, etc., sont fortement caractérisés comme distincts de» patois et des usages voisins. Ce n'est pas 28 pages, c'est 60 qu'il aurait fallu pour relever les noms de toutes ces petites unités. On y trouve des forêts défrichées (la Bière, l'Yveline) à côté de pagi mérovingiens : l'Amous par exemple, résurrection de eavantasses sans aucune racine populaire d'aucune sorte, et défini comme le Pays de Dole avec un magnifique circonflexe sur Dole. Tout cela est d'une aimable fantaisie, sous prétexte de réalisme.
page 159 note 2. Certaines erreurs sont plus que des inadvertances. On voit citer (t. IV, p. 878, n ° 5477) J. Sion, le Var Supérieur, étude de géographie humaine. Signalement parfait, sauf qu'il faut lire : étude de géographie physique — et que le livre dès lors n'a rien à faire avec le folklore. — Un oubli surprenant : le livre fondamental de Marc Bloch, Caractères originaux de l'Agriculture française, n'est pas connu, ou du moins pas cité. — Si je me limite à la région franc-comtoise, je relève une erreur d'attribution assez cocasse : le vieux travail de Dey sur la Sorcellerie dans le comté de Bourgogne est classé… à la Bourgogne : duché n'est pas comté. — Je note l'absence du livre curieux de Le Quinio sur le Jura, si intéressant cependant. Et celle du livre fondamental en matière de sorcellerie, lé Discours des Sorciers de Boguot (Lyon, Pilleliotte, 1602) qui est le classique des classiques. Ne prolongeons pas cet épluchage. Inutile de dire que « tout le reste est de bonne prise ». Mais tout de même que d'étranges lacunes. Le livre de Maurizio en est une encore : et pourtant que d'inutilités dans les publications sur le folklore épulaire (pp. 924 et suiv.). — Quelques questions : Qu'est-ce que « les recherches entreprises récomment par l'Institut de Synthèse » sur l'alimentation, dont M. van Gennep nous enseigne « qu'elles ne sont que » (ah, ne… que… !) la continuation de recherches antérieures (parbleu !). Mais d'abord, qu'est-ce que l'Institut de Synthèse, inconnude tous à Paris ? Et s'agit-il de) ce qu'ailleurs M. van Gennep nomme (III, p. 55) la Commission des recherches collectives du Centre international de synthèse historique — qui est, en fait, la Commission des recherches collectives de l'Encyclopêdie Française — « privée », est-il enseigné ailleurs au lecteur (p. »4Q) ; « non officielle » (heureusement !) ; « en rapports avec l'Institut de synthèse historique (encore !) et l'Encyclopédie dite de Monzie » (qu'il vaudrait mieux « dire », en donnant son nom, l'Encyclopédie Française, tout en indiquaint que le tome VU de cette Encyclopédie, dirigé par Paul Rivet, n'est pas tout entier étranger aux études ethnographiques). — Quant aux questionnaires de la Commission, « qui sont pour deux tiers, au moins, d'ordre économique, pour un tiers à peine de caractère folklorique » (quel étrange; dosage !) ils rappellent… à M. van Gennep « les enquêtes de l'école de Le Play sur les ouvriers et artisans des Deux Mondes ». Ce doit être, j'imagine, une bien mauvaise note ; mais j'avoue que le rapprochement me laisse étonné, au sens que le mot avait au XVIIe siècle. Que d'inexactitudes et de mauvaise grâce en tout ceci (Voir encore le coup die patte du n° 54). Voilà qui m'oblige à rester très bref sur les inexactitudes, oublis ou légèretés de cette Bibliographie — et a n'en signaler que l'utilité, qui reste grande. Moins qu'on ne souhaiterait.