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Le catéchisme révolutionnaire

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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« Le drame des Français, aussi bien que des ouvriers, sont les grands souvenirs. Il est nécessaire que les événements mettent fin une fois pour toutes à ce culte réactionnaire du passé. »

Marx « Lettre à César de Paepe ». 14 septembre 1870.

Sommes-nous donc revenus aux batailles du bon vieux temps? Le fantôme de la contre-révolution menace-t-il l'œuvre des grands ancêtres? On pourrait le croire, en dépit du calme un peu morne de notre vie publique, à lire un petit livre de Claude Mazauric paru récemment et préfacé par Albert Soboul : l'auteur y dénonce gravement une histoire de la Révolution, destinée au grand public, que j'ai publiée il y a cinq ans avec Denis Richet. Le livre est suspect de contrevenir à celle des interprétations marxistes qu'ont retenue Albert Soboul et ses disciples, et par-là même, aux livres de grands prédécesseurs que ceux-ci monopolisent à leur profit, de Jaurès à Georges Lefebvre, avec la bonne conscience des croyants. Du coup, car le raisonnement a sa logique manichéenne, Richet et moi sommes accusés de faire le jeu de « l'idéologie bourgeoise » qui aurait orchestré notre ouvrage d'une « puissante campagne publicitaire dans la presse, sur les ondes, à la télévision ».

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1971

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References

page 255 note 1. C. Mazauric, Sur la Révolution française. Éd. sociales, 1970.

page 255 note 2. F. Furet et D. Richet, La Révolution française, 2 vol.. Hachette, 1965-1966. Le livre va être prochainement réédité sous une forme moins coûteuse.

page 256 note 1. Cf. l'article de Mona Ozouf. « De Thermidor à Brumaire : le discours de la Révolution sur elle-même », dans Revue historique, janvier-mars 1970. pp. 31-66.

page 257 note 1. Cf. Alice Gérard, La Révolution française, mythes et interprétations, 1789-1970. Coll. Questions d'histoire, Flammarion, 1970.

page 258 note 1. Il serait intéressant d'étudier pourquoi la Révolution anglaise du XVIIe siècle ne joue jamais le rôle de révolution-mère, par rapport aux révolutions européennes des XVIIIe-XXesiècles.

page 258 note 2. Cf. Notamment D. Guérin, Bataille autour de notre mère, t. Il de la réédition 196. de La lutte des classes sous la Première République, pp. 489-513. Cette référence « maternelle » est courante au XIXe siècle : on la trouve notamment chez Michelet et Kropotkine.

page 258 note 3. Le Bolchevisme et le Jacobinisme, Paris, 1920. Librairie de « l'Humanité ».

page 259 note 1. Lénine, « Un pas en avant deux pas en arrière », dans Œuvres choisies, Moscou, 195. t. I, p. 617. Cest Lénine qui souligne.

page 259 note 2. Trotsky, Nos tâches politiques. Éd. Pierre Belfond, 1970. Trotsky a volontairement laissé dans l'ombre ce livre, paru en août 1904; il ne souhaitait pas, après son ralliement aux bolcheviks en 1917, que son image politique fût ternie par cette opposition « de droite » à Lénine.

page 259 note 3. Op. cit., p. 184.

page 259 note 4. Op. cit., p. 189.

page 259 note 5. Mathiez, A.. La vie chère et le mouvement social sous la Terreur. Paris, 1927 Google Scholar.

page 259 note 6. Guérin, D., Les luttes de classes sous la Première République, 2 vol., rééd. Gallimard, 1968 Google Scholar.

page 259 note 7. Soboul, A., Les sans-culottes parisiens en l'an II, Paris, 1958 Google Scholar.

page 259 note 8. On pourrait y joindre les travaux importants de l'école anglaise, notamment ceux d'E. Hobsbawm et G. Rudé. Plus indifférent au marxisme, R. Cobb me parait relever d'une inspiration différente.

page 260 note 1. La Révolution russe a en effet ce privilège, dans l'historiographie « léniniste », d'être affectée d'une élasticité indéfinie : elle n'est jamais terminée.

page 260 note 2. La rédaction de cet article m'a amené à relire Marx et Engels; les textes que ceux-ci consacrent à la Révolution française sont passionnants, mais presque toujours allusifs, parfois difficiles à concilier; ils mériteraient un inventaire et une analyse systématiques, que j'espère pouvoir publier prochainement avec l'aide de mon ami Kostas Papaioannou. Je me borneraiici, par un usage nécessairement éclectique des œuvres de Marx et d'Engels, à montrer combine l'interprétation qu'en propose Mazauric leur est infidèle. En ce qui concerne les textes de Marx et d'Engels non encore traduits en français, je me référerai à l'édition allemande des œuvres complètes : Marx-Engels, Werke. 39 vol., éd. Dieu, Berlin, 1961-1968.

page 261 note 1. Préface d'A. Soboul au livre cité de C. Mazauric, p. 2.

page 261 note 2. Soboul, A. Précis d'histoire de la Révolution française, Paris, 1962 Google Scholar. On trouvera une illustration un peu caricaturale de cette interprétation canonique de la Révolution dans la postface du môme auteur à la réédition récente du Quatre-vingt-neuf de Georges Lefebvre : « La Révolution française dans l'histoire du monde contemporain ».

page 261 note 3. Je reviendrai ci-dessous sur l'importance et la signification de l'œuvre de G. Lefevbre, qui me paraissent illégitimement annexées, même au niveau de l'interprétation, par Albert Soboul et ses disciples.

page 262 note 1. A. Soboul La civilisation et la Révolution française. T. I : La crise de l'Ancien Régime, Arthaud, 1970.

page 262 note 2. Cf. la mise au point parue dans les Annales E.S.C., septembre-octobre 1970, pp. 1494-1496.

page 262 note 3. Les grandes Civilisations, Arthaud.

page 262 note 4. A. Soboul, La société française dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, C.D.U., 1969.

page 264 note 1. Cf. Merlin de Douai (cité par A. Soboul, p. 67) et ses rapports à l'Assemblée constituante au nom du Comité féodal, le 4 septembre 1789 et le 8 février 1790.

page 264 note 2. Même procédé chez Mazauric, op. cit., pp. 118-134. Le « marxisme » est réduit à un mécanisme de justification de la conscience contemporaine de l'événement.

page 264 note 3. Soboul identifie ici, comme ailleurs, aristocratique, seigneurial et féodal.

page 264 note 4. Le Roy Ladurie, Les paysans de Languedoc, S.E.V.P.E.N., cf. t. I, pp. 291-292.

page 264 note 5. P. Bois, Paysans de l'ouest. Mouton, 1960, cf. pp. 382 et suiv.

page 265 note 1. A. Poitrineau, , La vie rurale en Basse-Auvergne au XVIIIe siècle, 1726-1789. Paris, 1965 Google Scholar. Cf. 1.1, pp. 342 et suiv.

page 265 note 2. J. Meyer, La Noblesse bretonne au XVIIIe siècle, S.E.V.P.E.N.. 1966. Cf. notamment le t. II. La lourdeur relative des prélèvements seigneuriaux en Bretagne n'empêche pas J. Meyer de conclure (p. 1248) « que les droits seigneuriaux proprement dits, pour élevés qu'ils soient représentent un pourcentage assez faible des revenus de la noblesse ».

page 265 note 3. P. De Saint-Jacob, Les paysans de la Bourgogne du nord au dernier siècle de l'Ancien Régime, 1960.

page 265 note 4. R. Robin, La société française en 1789 : Semur-en-Auxois, Pion, 1970.

page 265 note 5. A. Poitrineau, op. cit., t. Il, p. 123.

page 265 note 6. P. De Saint-Jacob, op. cit., p. 434.

page 265 note 7. P. De Saint-Jacob, op. cit., pp. 469-472.

page 265 note 8. Cobban, A., The social interprétation of the french Révolution, Cambridge Univ. Press, 1964, p. 47 Google Scholar.

page 266 note 1. Eberhard Weis, « Ergebnisse eines Vergleichs der grundherrschaftlichen Strukturen Deutschlands und Frankereichs vom 13. bis zum Ausgang des 18. Jahrhunderts », dans Vierteljahrschrift für sozial-und Wirtschaftsgeschichte, 1970, pp. 1-14.

page 266 note 2. On trouve de remarquables illustrations de ce fait dans les Études orléanaises de Georges Lefebvre, t. I, chap. I e r « Les campagnes orléanaises ».

page 267 note 1. R. Robin, op. cit., pp. 255-343.

page 267 note 2. E. Labrousse, La crise de l'économie française à la fin de l'Ancien Régime et au début de la Révolution. Paris, 1943. Introduction générale, p. 47.

page 267 note 3. E. Labrousse, Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIII” siècle. Paris, 1932. Cf. Livre VII, chap. 2, Labrousse suggère d'ailleurs explicitement, dans La crise de l'économie française…, l'idée que je développe ici : que la « réaction seigneuriale » tient essentiellement sur le plan économique, dans la hausse des fermages en valeur réelle, en pourcentage du produit net. (Introduction générale, p. 45.)

page 267 note 4. R. Robin, op. cit., pp. 298-313.

page 268 note 1. P. Bois, op. cit., pp. 165-219.

page 268 note 2. L'ensemble des Cahiers de ce qui deviendra le département n'est que faiblement antinobilaire.

page 268 note 3. Cf. notamment l'article de M. Reinhard, « Élite et noblesse dans la seconde moitié du XVIIIe siècle », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1958, n° 3.

page 268 note 4. J. Meyer, op. cit., t. II, p. 961.

page 269 note 1. On trouve dans la thèse de J. Meyer, t. I, p. 793, ce jugement des États de Bretagne de 1772 sur les « droits féodaux » : « Si les droits féodaux ne sont pas ordinairement fort considérables par rapport à l'intérêt ils sont doux et précieux par rapport à l'agrément et à l'opinion. »

page 269 note 2. Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution, éd. Gallimard, livre II, chap. 9. Je note ici, par parenthèse, que la référence à Tocqueville est chez Soboul, purement révérentielle, et constamment fautive. Par exemple : à l'appui de son analyse du poids des droits féodaux et du « régime féodal » dans les campagnes de la France du XVIIIe siècle, il utilise (p. 64) une page de « l'Ancien Régime », empruntée au chap. I du livre II, et consacrée au mécontentement paysan contre les droits féodaux. Il renouvelle ainsi un contresens qu'il avait déjà commis dans un article des A.H.R.F. : « La Révolution française et la féodalité », juillet-septembre 1958, pp. 294-297. Car il est clair pour n'importe quel lecteur attentif de « l'Ancien Régime » que la thèse de Tocqueville est la suivante :

a) Les droits « féodaux » pèsent moins sur le paysan français devenu propriétaire que sur ses voisins d'Europe continentale, dont beaucoup sont encore corvéables à merci. Si le mécontentement rural à leur égard est si fort ce n'est donc pas parce qu'ils sont particulièrement lourds, c'est parce qu'ils sont résiduels, et coupés de leur complément naturel, qui est l'administration locale et « paternelle » du seigneur.

b) Si la situation du paysan français est « quelquefois » pire, au XVIIIe siècle qu'au XIIIe siècle, c'est parce que le paysan du XVIIIe siècle est livré à l'arbitraire royal, et notamment à l'arbitraire fiscal, sans recours possible à l'intercession seigneuriale. (Il, chap. 12.)

c) Comme chez le jeune Marx (cf. notamment La question juive), la féodalité est pour Tocqueville une institution politique aussi bien que civile et socio-économique : une des origines de la Révolution, c'est qu'elle a cessé d'exister au niveau politique, détruite par la monarchie, et qu'elle survit de façon résiduelle, donc insupportable, au niveau de la société civile.

Il y aurait également beaucoup à dire sur l'utilisation que fait Albert Soboul de certains passages de Tocqueville soigneusement coupés de leur contexte : dans sa post-face à la réédition du Quatre-vingt-neuf, de Georges Lefebvre, Paris, 197. (pp. 260, 263, 283). Il faut ou bien n'avoir pas lu sérieusement Tocqueville, ou bien témoigner d'une grande indifférence à la signification des textes, pour suggérer que L'Ancien Régime et la Révolution conduirait à une interprétation du type de celle que Soboul propose. C'est très exactement l'inverse qui est vrai.

page 270 note 1. Groethuysen, , Les origines de l'esprit bourgeois, Gallimard, 1927 Google Scholar.

page 270 note 2. Dainville (le P. de), La naissance de l'humanisme moderne, Paris, 1940.

page 270 note 3. Cf. H. Luthy, La banque protestante en France. 2 vol. S.E.V.P.E.N., 1959; compte rendu par J. Bouvier, dans A.H.R.F., juillet-septembre 1962, pp. 370-371 ; cf. aussi G. Chaussinand, Les financiers de Languedoc au XVIIIe siècle, S.E.V.P.E.N., 1970, et l'article du même auteur : « Capital et structure sociale sous l'Ancien Régime », dans Annales E.S.C., mars-avril 1970, pp. 463-476.

page 270 note 4. En effet, il s'en faut de beaucoup que les sommes tirées des droits seigneuriaux constituent une part majoritaire, ou même très importante, de l'ensemble de ces revenus.

page 270 note 5. G. Chaussinand, art. cit.

page 271 note 1. Les textes de Marx et d'Engels concernant l'indépendance de l'État absolutiste par rapport à la bourgeoisie et à la noblesse sont à la fois épars et nombreux. On pourra consulter notamment : Marx, Critique de la philosophie hégélienne de l'État (1842-43). éd. Costes, 1948, pp. 71-73 et 166-167; Marx, L'idéologie allemande, éd. Costes, 1948, pp. 184-185; Engels, « Lettre à Kautsky du 20-2-1889 », Werke, t. XXXVII, p. 154 ; Engels, « Lettre à Conrad Schmidt du 27-10-1890 ». dans Études philosophiques, éd. Sociales, 1951. p. 131 ; Engels, Préface de 1891 à « La guerre civile en France », Werke, t. XVII, p. 624. Ces textes infirment la thèse, avancée par Mazauric ﹛op. cit.. p. 89, note), que Marx et Engels avaient renoncé, dans leur maturité, à l'idée de l'État absolutiste arbitre entre bourgeoisie et noblesse. La preuve, c'est qu'on trouve cette idée dans des textes tardifs, et tout particulièrement dans la correspondance Engels-Kautsky. au moment où Kautsky, travaillant à son livre sur la lutte des classes dans la France de 1789. demande conseil à Engels sur se sujet. Par contre, il n'y a, à ma connaissance, pas trace d'une allusion à l'État d'Ancien Régime dans La guerre civile en France et La critique des programmes de Gotha et d'Erfurt, que Mazauric cite comme témoignages d'une nouvelle théorie de Marx à ce sujet. La vérité, c'est qu'il fait une double confusion : il attribue à Marx, sur l'État d'Ancien Régime, une théorie qui est celle de Lénine sur l'État bourgeois (de même que. p. 211. il attribue à Lénine une phrase célèbre de Misère de la philosophie : « L'histoire avance par son mauvais côté »). Cet amalgame est d'ailleurs caractéristique d'une grande ignorance des textes de Marx et d'Engels chez Mazauric. Ce que je ne songerais pas à lui reprocher, s'il ne se réclamait précisément de Marx, alors qu'il reflète à la fois Sieyôs et Lénine, ce qui n'est pas la même chose.

page 271 note 2. Marx a lu attentivement La Démocratie en Amérique, qu'il cite dès 1843 (dans La question juive).

page 272 note 1. K. Kautsky, La lutte des c/asses en France en 1789, Paris, 1901. Kautsky a longuement discuté de ce livre avec Engels : cf. leur correspondance entre 1889 et 1895. (Werke, t. XXXVII-XXXIX.)

page 272 note 2. K. Kautsky, op. cit., p. 9.

page 272 note 3. Sur ce conflit entre pauvre noblesse « d'épée » et haute noblesse « financière », le livre essentiel est celui de E. G. Léonard, L'armée au XVIIIe siècle. Plon, 1958.

page 272 note 4. La noblesse militaire ou le patriote français, 1756.

page 273 note 1. Cf. dans l'ouvrage cité de J. Meyer, p. 908, cette citation de Loz de Beaucours, dernier avocat général du Parlement de Bretagne : « C'est une remarque du comte de Buat que la noblesse de Cour a, dans tous les temps, été l'ennemie la plus prononcée et la plus dangereuse des autres nobles. »

page 273 note 2. Cf. J. Meyer, op. cit., p. 987 et V. Gruder, Royal provincial intendants : A Governing Elite in Eighteenth Century France, Cornell University press, 1968.

page 273 note 3. L. Bergeron, « Points de vue sur la Révolution française », dans La Quinzaine, décembre 1970; cf. aussi, du même auteur, « L'analyse nuancée et intelligente du problème des élites françaises à la fin du XVIIIe siècle », dans Les Révolutions européennes et le partage du monde. Coll. Le Monde et son histoire. Bordas-Laffont 1968, t. VII, pp. 269-277.

page 273 note 4. Cf. notamment l'ouvrage E. Barber, The Bourgeoisie in the Eighteenth Century France. Princeton, 1955.

page 273 note 5. Je me sers ici d'un article, malheureusement encore inédit de mon ami D. Bien, professeur à l'Université de Michigan : « Social mobility in eighteenth century France. »

page 274 note 1. Notamment L'origine des magistrats au Parlement de Paris au XVIIIe siècle, 1715-1771, Paris, 1956; Les magistrats du Parlement de Paris au XVIIIe siècle. 1715-1771, Paris, 1960.

page 274 note 2. Notamment « L'aristocratie parlementaire à la fin de l'Ancien Régime », dans Revue historique, juillet-septembre 1952, pp. 1-14.

page 274 note 3. V. Gruder, op. cit., 2e partie.

page 274 note 4. D'après le tableau établi par D. Bien, art. cit.; cf. aussi N. Ravitch, Mitre and Sword, Mouton, 1966, qui souligne, il est vrai, la progression des fils de vieille « noblesse d'épée » au détriment des autres catégories nobiliaires.

page 274 note 5. F. Bluche, « L'origine sociale du personnel ministériel français au XVIIIe siècle », dans Bulletin de la Société d'Hist. mod., 1957, pp. 9-13.

page 274 note 6. A. Corvisier, « Les généraux de Louis XIV et leur origine sociale », dans Bulletin du XVIIe siècle, 1959, pp. 23-53.

7. E.-C. Léonard, op. cit., chap. IX, « La question sociale et l'argent dans l'armée. Le rêve d'une noblesse militaire ».

page 275 note 1. J. Meyer, op. cit.; cf. notamment t. I, pp. 331-442.

page 275 note 2. La demande est stimulée aussi par l'arrivée à l'âge d'homme de l'énorme génération 1750- 1770 (cf. B. Panagiotopoulos, « Les structures d'âge du personnel de l'Empire », dans Rev. d'hist. mod. et cont, juillet-sept. 1970, pp. 442 et sq.

page 277 note 1. Althusser, , Montesquieu. La politique et l'histoire, Paris 1959 Google Scholar.

page 277 note 2. D. Richet. « Élites et despotisme », dans Annales E.S.C., janvier-février 1969, p. 3.

page 278 note 1. Claude Mazauric, op. cit.

page 278 note 2. A.H.R.F., 1967, pp. 339-368.

page 280 note 1. La dimension de la bibliographie décourage d'avance toute recension, dans le cadre de cet article. Je renvoie, notamment à propos de l'interprétation marxiste de ce problème, à une discussion qui a le mérite de n'être pas trop dogmatique : The transition from feudalism to capitalism. A Symposium, by P. M. Sweezy, M. Dobb, H. D. Takahashi, R. Hilton, C. Hill, Londres, 1954.

page 280 note 2. Cf. supra, p. 266.

page 280 note 3. Cf. F. Crouzet, « Angleterre et France au XVIIIe siècle. Essai d'analyse comparée de deux croissances économiques », dans Annales E.S.C., mars-avril 1966, pp. 254-291.

page 280 note 4. Engels écrit à Kautsky, dans une lettre du 20-2-1889 : « Tu crois en finir avec les difficultés en nous bombardant avec des phrases fumeuses et des formulations mystérieuses sur le nouveau mode de production… A ta place j'en parlerais beaucoup moins. Chaque fois il est séparé par un abîme des faits dont tu parles et apparaît ainsi d'emblée comme une pure abstraction qui, au lieu d'éclairer la chose, la rend plutôt obscure. » (Werke, t. XXXVII, p. 155.)

page 281 note 1. R. Robin, op. cit., p. 54.

page 281 note 2. G. Chaussinand, L. Bergeron et R. Forster, « Les Notables du grand Empire en 1810 ». Communication au Congrès d'histoire économique et sociale, Leningrad 1970. A paraître dans les Annales E.S.C.

page 281 note 3. Mazauric, op. cit., p. 52.

page 281 note 4. Idem, p. 55.

page 282 note 1. Mazauric semble accepter d'abord cette idée (p. 26), pour la rejeter ensuite (p. 55). sans que je comprenne bien comment il concilie les deux analyses.

page 282 note 2. Cf. notamment un texte de 1932 : « La Révolution française et les paysans » (publié dans Études sur la Révolution française, Paris, 1968), où Georges Lefebvre est particulièrement clair, à la fois sur la pluralité des révolutions dans la Révolution et sur l'autonomie de l'action paysanne.

page 282 note 3. P. Bois, op. cit.

page 282 note 4. Ch. Tilly, La Vendée, Fayard, 1970.

page 283 note 1. Cf. supra, p. 265.

page 283 note 2. Mazauric, op. cit., p. 235.

page 283 note 3. Mazauric, op. cit., pp. 235-236.

page 284 note 1. On trouve des intuitions intéressantes sur cet aspect de la révolution urbaine dans une lettre d'Engels à Kautsky (21 mai 1895) sur la Révolution française. Engels y souligne le rôle joué, dans la Terreur, par ce qu'il appelle les « déclassés », les débris sociaux des anciennes structures corporatives et « féodales ». (Werke, t. XXXIX, pp. 482-483.) Cf. aussi, dans cet ordre d'idées, l'article de Louis Bergeron dans « Les sans-culottes et la Révolution française », Annales E.S.C., 1963, n° 6.

page 284 note 2. Le problème est encore mal connu. Je généralise ici, comme une hypothèse probable, les indications données pour le sud-ouest par : Ferradon, Le rachat des droits féodaux dans la Gironde. 1790-1793, Paris, 1928 (pp. 200-311) ; D. Ligou, Montauban à la fin de l'Ancien Régime et aux débuts de la Révolution, Paris, 1958 (pp. 384-385). Même interprétation générale dans Labrousse, « Le XVIIIe siècle », dans Histoire générale des civilisations, Paris, 1959, p. 375.

page 285 note 1. Op. cit., p. 57. Le mot est souligné par Mazauric.

page 285 note 2. Avec Georges Lefebvre au moins, mais pas avec Daniel Guérin, qui voit dans les ambitions économiques de la « bourgeoisie girondine » la raison principale du déclenchement de la guerre (Bras nus, t. II, p. 501).

page 285 note 3. Cf. J.-P. Bertaud. Valmy. Coll. Archives, Julliard, 1970.

page 286 note 1. K. Marx, « La bourgeoisie et la contre-révolution », article du 15-12-1848. (Werke. t. VI, pp. 107-108.)

page 286 note 2. Le mot comme on sait est de Brissot.

page 287 note 1. Correspondance Marx-Engels, 4 septembre 1870 (Werke, t. XXXIII p. 53,.) Comme ce texte, entre autres, le révèle, Marx et Engels ont beaucoup varié dans leurs jugements sur cette période de la révolution, comme sur la révolution elle-même, en fonction de l'actualité qui les sollicitait, mais aussi de leurs préoccupations intellectuelles dominantes, aux différentes périodes de leur vie. On peut dire, pour aller vite, que Marx et Engels sont relativement pro-jacobins en 1848-49, au moment de la Révolution allemande, et très anti-jacobins entre 1865 et 1870, quand ils luttent contre « les Français », comme ils disent, à l'intérieur de la Première Internationale. Mazauric se réclamera-t-il, là encore, du Marx de la maturité contre le jeune Marx?

page 287 note 2. La Sainte Famille, Éditions sociales, Paris, 1959, pp. 144-150.

page 287 note 3. Les mots sont soulignés par Marx.

page 288 note 1. Par exemple, l'époque « constituante » (89-91) et celle du Directoire sont traitées comme des périodes de relative transparence de la société civile bourgeoise et du processus révolutionnaire. Au contraire, l'épisode jacobin et terroriste est celui de l'opacité maximale entre la société civile et le procès historique : cette opacité est celle de l'idéologie.

page 288 note 2. II y a une importante littérature sur ce sujet notamment américaine. Cf. par exemple : Chalmers Johnson, Révolution and the social System, 1964; Lawrence Stone, « Théories of Révolution », World Politics, XVIII, n° 2, janvier 1966, p. 159 (il s'agit d'une critique du livre de Chalmers Johnson). Du côté français, quelques travaux récents apportent une bouffée d'air frais dans la problématique du phénomène révolutionnaire : A. Decouflé, Sociologie des révolutions. Que sais-je?, 1968, P.U.F. ; du même auteur, « La révolution et son double », dans Sociologie des mutations. Éd. Anthropos, 1970; J. Baechler, Les phénomènes révolutionnaires, P.U.F., 1970.

page 289 note 1. Lettre à César de Paepe, 14 septembre 1870 (Werke, t. XXXIII, p. 147).