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Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
L’article analyse la situation du Chiapas à la veille de l’insurrection indienne qui a éclaté dans cet État du sud-est du Mexique au début de 1994. Faisant intervenir diverses variables telles que la structure foncière, la pression démographique, les relations sociales, les politiques publiques, les agences de mobilisation, les médiations politiques et le mode de développement, l’analyse signale les apports ainsi que les limites des théories structurelles et des théories des comportements collectifs qui prétendent rendre compte du phénomène insurrectionnel. Elle conclut à la difficulté de prévoir l’occurrence de ce phénomène et de répondre ainsi à la demande sociale qui tend à remettre l’insurrection à l’ordre du jour de la recherche en sciences sociales.
The paper analyses the situation of Chiapas on the eve of the Indian uprising that broke out in this South-Eastern State of Mexico at the beginning of 1994. Using different variables such as the agrarian structure, the demographic pressure, the social relations, the public policies, the agencies of mobilization, the political mediation and the mode of development, the analysis points out the contribution and the limitations of the structural theories as well as those of the theories of collective behaviour which pretend to explain the insurrectional phenomenon. The conclusion shows how difficult it is to forecast the occurrence of this phenomenon and thus to answer the social demand that leads to set again the insurrection on the agenda of the social research.
1 - Voir, par exemple, Ross, John, Rebellion from the Roots: Indian Uprising in Chiapas, Monroe, Common Courage Press, 1995 Google Scholar, en particulier le chap. 5.
2 - Voir Ronfeldt, David et alii, The Zapatista Social Netwar in Mexico, Santa Monica, Rand Corporation, 1998 Google Scholar.
3 - Voir, par exemple, Collier, George, Basta! Land and the Zapatista Rebellion in Chiapas, Oakland, Institute for Food and Development Policy, 1994 Google Scholar.
4 - Bien que parfois formulée en termes naïfs, la demande internationale suscite, depuis quelques années, de nombreux programmes de recherche à travers le monde. Ils sont connus sous le sigle de PCIA, soit, selon l’intraduisible expression anglaise, « peace and conflict impact assessment ». La présente étude a été entreprise dans le cadre de l’un d’entre eux.
5 - Sur la révolution au Chiapas, voir Benjamin, Thomas L., A Rich Land, a Poor People. Politics and Society in Modern Chiapas, Albuquerque, University of New Mexico Press, 1989, chap. 4 et 5Google Scholar; et de León, Antonio García, Resistencia y utopí a, Mexico, Era, 1985, vol. 2 Google Scholar.
6 - Sur la réforme agraire au Chiapas, voir notamment Ramos, María Eugenia Reyes, El reparto de tierras y la política agraria en Chiapas, 1914-1988, Mexico, Universidad Nacional Autónoma de México, 1992 Google Scholar.
7 - Anuario estadístico de los Estados Unidos Mexicanos, Aguascalientes, Instituto Nacional de Estadística, Geografía e Informática, 1996 Google Scholar.
8 - de La Peña, Moisés, Chiapas económico (3 vols), Tuxtla-Gutiérrez, Departamento de Prensa y Turismo, 1951, vol. 2, p. 338 Google Scholar, évalue à plusieurs millions d’hectares la superficie des terrains nationaux dans les années 1940.
9 - Sur le peuplement et la colonisation de la Lacandonie, voir notamment Solano, Xóchitl Leyva et Franco, Gabriel Ascencio, Lacandonia al filo del agua, Mexico, Fondo de Cultura Económica, 1996 Google Scholar, et Lobato, Rodolfo, Les Indiens du Chiapas et la forêt lacandon, Paris, L’Harmattan, 1997.Google Scholar
10 - A partir de 1980, en effet, les recensements distinguent seulement les propriétés de moins de cinq hectares et les propriétés de cinq hectares ou plus. Nous nous sommes reporté au IV Censo agricola, ganadero y ejidal, 1960, Mexico, Secretaría de Industria y Comercio, 1965; au V Censo agricola, ganadero y ejidal, 1970, Mexico, Secretaría de Industria y Comercio, 1975; et au VII Censo agricola ganadero, 1991, Aguascalientes, Instituto Nacional de Estadística, Geografía e Informática, 1994.
11 - Horta, Joel Rojo, La situación agraria en el Estado de Chiapas de 1994 a 1996, mémoire de licence en sociologie, Mexico, Universidad Nacional Autónoma de México, 1998 Google Scholar.
12 - D. Villafuerte Solis et alii, La tierra en Chiapas..., op. cit., chap. 2.
13 - On en verra la confirmation dans le fait que la moitié des propriétés envahies en 1994 et 1995 ont moins de 50 hectares, la superficie de beaucoup d’entre elles étant inférieure à 5 hectares; voir D. Villafuerte Solis et alii, La tierra en Chiapas..., op. cit., p. 136.
14 - M. E. Reyes Ramos, El reparto de tierras..., op. cit., pp. 100-103.
15 - L’adjectif « statal », que nous employons ici, qualifie l’entité fédérée, en l’occurrence l’État du Chiapas. Il s’oppose à « fédéral », qui s’applique à l’entité fédérative, c’est-à-dire le Mexique. L’adjectif « étatique » fait référence à l’État dans son sens générique.
16 - Voir Ramírez, Martha Patricia Mendoza, «La intervención gubernamental en la selva lacandona», in Guillen, D. (coord.), Chiapas: una modernidad inconclusa, Mexico, Instituto Mora, 1995, pp. 114–147 Google Scholar.
17 - Nous l’avons d’ailleurs étudié entre 1960 et 1965. Voir Favre, Henri, Changement et continuité chez les Mayas du Mexique. Contribution à l’étude de la situation coloniale en Amérique latine, Paris, Anthropos, 1971 Google Scholar.
18 - El sector energético en México, Aguascalientes, Instituto Nacional de Estadística, Geo-grafía e Informática, 1998 Google Scholar.
19 - Voir Michel, Marco A. et Allub, Leopoldo, «Petroleoy cambio social en el sureste de México», Foro Internacional, 72, 1978, pp. 173–196 Google Scholar.
20 - Anuario estadístico de Chiapas 1993, Aguascalientes, Instituto Nacional de Estadística, Geografía e Informática, 1994. Certaines sources officielles font état de 1 300 000 de touristes pour 1993. Ce total a été vraisemblablement obtenu par addition des chiffres fournis par les associations locales d’hôteliers, le même touriste se trouvant ainsi compté à chacune de ses étapes dans l’État. Sur l’essor touristique des Altos, voir van den Berghe, Pierre, The Quest for the Other. Ethnie Tourism in San Cristóbal, Mexico, Seattle, University of Washington Press, 1994 Google Scholar.
21 - Representación del Estado de Chiapas en el Distrito Federal, Directorio de los funcionarios públicos del Estado de Chiapas, Mexico, s. éd., 1993.
22 - Nous en avons tenté une première approche dans Favre, Henri, «La paysannerie indienne des hautes terres du Chiapas: de l’intégration au développement séparé», Études rurales, 80/81, 1981, pp. 127–156 CrossRefGoogle Scholar.
23 - Une étude du déclin des familles ladinas établies dans les communautés indiennes des hautes terres est offerte dans Viveros, Reyna Moguel et Vázquez, Manuel Roberto Parra, «Los ladinos rurales de Huixtán y Oxchuc: un caso de involución social», in Ramos, M. E. Reyes, Viveros, R. Moguel et Haar, G. van der (coord.), Espacios disputados. Transformaciones rurales en Chiapas, Mexico, Universidad Autónoma Metropolitana/ Colegio de la Frontera Sur, 1998, pp. 69–97 Google Scholar.
24 - La montée au pouvoir municipal d’instituteurs indiens est étudiée dans Pineda, Luz Olivia, Caciques culturales. El caso de los maestros bilingües en los Altos de Chiapas, Puebla, Costa Amic, 1993 Google Scholar. Les instituteurs indiens ne tarderont pas à siéger au Congrès de l’État et à y exercer une forte influence.
25 - Sur les aspects économiques, sociaux et culturels de la colonisation de la Lacandonie, outre l’ouvrage de Xóchitl Leyva Solano et Gabriel Ascencio Franco et celui de Rodolfo Lobato, déjà cités, voir notamment Marina Acevedo García, «Margaritas: una experiencia de frontera», in D. Guillen (coord.), Chiapas: una modernidad..., op. cit., pp. 148-192; Franco, Gabriel Ascencio, «Los tzeltales de las Can˜adas. Notas etnográficas», América Indígena, LV, 1/2, 1995, pp. 65–101 Google Scholar; Calvo, Angelino et alii, Nuevo San Juan Chamula, Nuevo Huixtán, Nuevo Matzam, San Cristóbal de las Casas, Desarrollo Econó-mico y Social de los Mexicanos Indígenas, 1989 Google Scholar; González|Ponciano, Jorge Ramón, «Marqués de Comillas: cultura y sociedad en la selva fronteriza México-Guatemala», in Viqueira, J. P. et Ruz, M. H. (coord.), Chiapas: los rumbos de otra historia, Mexico, Universidad Nacional Autónoma de México, 1995, pp. 425–444 Google Scholar; Castillo, Rosalva Aída Hernández, «De la Sierra a la Selva: identidades étnicas y religiosas en la frontera sur», in Viqueira, J. P. et Ruz, M. H. (coord.), Chiapas: los rumbos..., op. cit., pp. 407–423 Google Scholar; et Pohlenz, Juan, «La conformación de la frontera entre México y Guatemala: el caso de Nuevo Huixtán en la Selva chiapaneca», in Fábregas, A. (coord.), La formación histórica de ¡a frontera sur, Tlalpan, SEP Cultura, «Cuaderno de la Casa Chata-124», 1985, pp. 25–130 Google Scholar.
26 - Sur le mouvement de conversion au protestantisme et à d’autres religions nouvelles, voir Esponda, Hugo, El presbiterianismo en Chiapas, Mexico, El Faro, 1986 Google Scholar; Méndez, Jose Andrés García, Entre el Apocalipsis y la esperanza: la presencia protestante en Chiapas. Diagnóstico socio-religioso, mémoire de licence en anthropologie sociale, Escuela Nacional de Antropología e Historia, Mexico, 1993 Google Scholar; Giménez, Gilberto, Sedas religiosas en el Sureste. Aspectos sociográficos y estadísticos, Tlalpan, SEP Cultura, « Cuaderno de la Casa Chata-161 », 1988 Google Scholar; et Cardi, Elizabeth Juárez, ¿De la secta a la denominación ? El caso de los presbiterianos en Yajalón, Chiapas, Mexico, Instituto Nacional de Antropología e Historia, 1995 Google Scholar.
27 - Voir Favre, Henri, «Les hautes terres du Chiapas revisitées: du colonialisme interne à la postcolonialité», communication au colloque Violence et reconstruction sociale au Chiapas et au Guatemala (Toulouse-Le Mirail, mai 2000 Google Scholar). Nous définissons la post-colonialité comme l’état d’une société antérieurement coloniale dans laquelle les relations sociales ne s’ordonnant plus en fonction du clivage des ethnies, les statuts sociaux ne correspondent plus à des identités ethniques.
28 - Entre 1981 et 1984, 64 incursions de l’armée guatémaltèque ont lieu en territoire mexicain. Entre ces mêmes dates, de 100 000 à 200 000 Guatémaltèques et autres Centraméricains se réfugient au Chiapas. En 1984, le gouvernement mexicain s’efforce de les regrouper dans des camps créés dans le Campeche et le Quintana Roo avec l’aide du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Mais une grande partie d’entre eux préfèrent s’égailler dans les localités de la Lacandonie. Voir Castillo, Rosalva Aída Hernández et alii, La experiencia de refugio en Chiapas. Nuevas relaciones en la frontera sur mexicana, Mexico, Academia Mexicana de Derechos Humanos, 1993 Google Scholar; et Michel, Edith F. Kauffer, «Los refugiados guatemaltecos en Chiapas y los derechos humanos: de la búsqueda de la seguridad a la organización política», Anuario de Estudios Indígenas, 7, 1998, pp. 283–308 Google Scholar.
29 - Moguel, Julio, «El programa mexicano de combate a la pobreza», in Favre, H. et Lapointe, M. (coord.), Le Mexique, de la réforme néolibérale à la contre-révolution. La présidence de Carlos Salinas de Gortari, 1988-1994, Paris, L’Harmattan, 1997, pp. 273–301 Google Scholar.
30 - Les statistiques concernant l’éducation comme celles qui concernent l’eau potable et l’électricité ont été établies à partir des données fournies par les recensements suivants: VIII Censo general de población, 1960, Mexico, Secretaría de Industria y Comercio, 1963; IX Censo general de población, 1970, Mexico, Secretaría de Industria y Comercio, 1971; X Censo general de población y vivienda, 1980, Mexico, Instituto Nacional de Estadística, Geografía e Informática, 1983; et XI Censo general de población y vivienda, 1990, Aguascalientes, Instituto Nacional de Estadística, Geografía e Informática, 1991. Voir aussi Región Altos de Chiapas. Perfil socio-demográfico, Aguascalientes, Instituto Nacional de Estadística, Geografía e Informática, 1994, qui prend en considération seize muni-cipes, dont celui de San Cristóbal.
31 - Garrido, Patrocinio González, Segundo informe de gobierno, Tuxtla-Gutiérrez, Talleres gráficos del Estado, 1990, p. 32 Google Scholar. Dans son rapport de l’année précédente, le gouverneur González Garrido observait que le Chiapas était l’État du Mexique qui comptait le plus grand nombre d’instituteurs pour cent élèves, mais que ces instituteurs maîtres d’école n’étaient pas là où ils auraient dû être (Primer informe de gobierno, Tuxtla-Gutiérrez, Talleres gráficos del Estado, 1989, p. 12).
32 - D’importance majeure, le travail politique de Mercedes Olivera n’est pourtant signalé que dans Castro, Ana Bella Pérez, «Movimiento campesino en Simojovel, Chiapas, 1936-1978», Anales de Antropologí a, XIX, 1982, pp. 207–229 Google Scholar.
33 - Voir Bermúdez, jesús Morales, «El congreso indígena de Chiapas: un testimonio», Anuario del Instituto Chiapaneco de Cultura, 1991, pp. 242–370 Google Scholar. L’auteur a dirigé le congrès à un certain moment.
34 - Ces formations politiques ou politico-syndicales et les mouvements qu’elles produisent ont fait l’objet de tentatives de typologie qui ne sont guère convaincantes. Voir Harvey, Neil, «La lucha por la tierra en Chiapas: estrategias del movimiento campesino», in Zermeño, S. et Cuevas, A. (coord.), Movimientos sociales en México, Mexico, Universidad Nacional Autónoma de México, 1990, pp. 187–202 Google Scholar, qui se lamente de leurs divisions; et D. Villafuerte Solis et alii, La tierra en Chiapas..., op. cit., chap. 4, qui reconnaissent plus sobrement qu’elles constituent « une mosaïque de contradictions ».
35 - La stratégie de l’Union du peuple et de Politique populaire, ainsi que les dérapages auxquels elle conduisit sont analysés finement dans Díaz, María del Carmen Legorreta, Religión, política y guerrilla en las Can˜adas de la Selva lacandona, Mexico, Cal y Arenas, 1998 Google Scholar.
36 - Il s’agit d’ONG directement branchées sur l’international. La même année, il y a aussi au Chiapas 57 ONG de niveau intermédiaire. Les ONG se laissent volontiers piloter par l’offre de financement. A partir de la fin des années 1980, beaucoup d’entre elles commencent à s’occuper des droits de l’homme, quand l’Occident place ces derniers au nombre de ses produits d’exportation.
37 - Sur les nouvelles méthodes de catéchèse, voir notamment Pablo Iribarren, Proceso de los ministerios eclesiales, San Cristóbal de Las Casas, 1988 (ronéotypé). Sur les résultats auxquels elles aboutissent, voir García, Samuel Ruiz, En esta hora de gracia. Carta pastoral con el motivo del saludo de S. S. el papa Juan Pablo II a los indígenas del continente, Mexico, Dabar, 1993 Google Scholar. En 1993, le diocèse de San Cristóbal comptait 7 822 catéchistes et 422 pré-diacres desservant 2 608 localités.
38 - Pablo Iribarren, Misión chamula, San Cristóbal de Las Casas, 1980 (ronéotypé), retrace l’expérience du travail pastoral accompli dans le municipe de Chamula et en dresse le constat d’échec. On cherchera en vain dans ce document élaboré par un dominicain la moindre trace d’autocritique.
39 - Sur la représentation que Samuel Ruiz se fait de l’Indien, voir Figueroa, Julio Antonio Ríos, El indígena en el pensamiento de Samuel Ruiz García, obispo de Chiapas de 1959 a 1999, mémoire de licence en science politique, Mexico, Centro de Investigación y Docencia Económicas, 2000 Google Scholar.
40 - La construction sociale de la Lacandonie par l’Église catholique est remarquablement étudiée par M. Del Carmen Legorreta Díaz, Religión, política..., op. cit., qui y a participé.
41 - Outre l’ouvrage de M. del Carmen Legorreta Díaz, on consultera Díaz, Carlos Tello, La rebelión de las Cañadas, Mexico, Cal y Arena, 1995 Google Scholar, autre ouvrage fondamental sur la gestation de l’insurrection de l’EZLN.
42 - Sur les origines de l’agitation agraire, voir Marion, Marie-Odile, El movimiento campesino en Chiapas, Mexico, Centro de Estudios Históricos del Agrarismo en México, 1984 Google Scholar. Sur les conflits agraires à Simojovel, voir Castro, Ana Bella Pérez, Entre monta-ñas y cafetales. Luchas agrarias en el norte de Chiapas, México, Mexico, Universidad Nacional Autónoma de México/Instituto de Investigaciones Antropólogicas, 1989 Google Scholar; et Toledo, Sonia, Historia del movimiento indígena en Simojovel, 1970-1989, Tuxtla-Gutiérrez, Universidad Autónoma de Chiapas, 1996 Google Scholar. Sur les conflits agraires à Venustiano Carranza, voir Renard, María Cristina, Los Llanos en llamas: San Bartolomé, Chiapas, Mexico, Universidad Autónoma Chapingo, 1998 Google Scholar.
43 - P. González Garrido, Primer informe de gobierno, op. cit., p. 18.
44 - Sur les expulsions, voir notamment González, Esdras Alonso, Retornados chamulas, San Cristóbal de Las Casas, Puertas Abiertas, s.d. [1997]Google Scholar; Delgado, Manuela Cantón, «Las expulsiones indígenas en los Altos de Chiapas: algo más que un problema de cambio religioso», Mesoamérica 3, 1997, pp. 147–169 Google Scholar; Casillas, Rodolfo, «Religión y conflicto social en Chiapas», in Hernández, L. P. et Sandoval, J. M. (coord.), El redescubrimiento de la fronferà sur, Mexico, Universidad Autónoma Metropolitana-Universidad Autó-noma de Zacatecas, 1989 Google Scholar; Enriquez, María Isabel Pérez, Expulsiones indígenas. Religión y migración en tres municipios de los Altos de Chiapas: Chenalhó, Larraín%ar y Chamula, Mexico, Claves Latinoamericanas, 1994 Google Scholar; et El impacto de las migraciones y expulsiones indígenas de Chiapas, Tuxtla-Gutiérrez, Universidad Autónoma de Chiapas, 1998.
45 - Le Congrès organisa une audience publique les 22 et 23 avril 1992, au cours de laquelle furent discutés le projet de réforme du code civil présenté par le gouverneur visant à interdire les expulsions et une proposition de loi élaborée par un député chamula du PRI tendant à les légaliser. Intervinrent dans la discussion des anthropologues, des enseignants indiens, des représentants de diverses confessions, ainsi que la présidente de la chambre de commerce de San Cristóbal. Au terme de la discussion, le Congrès jugea prudent de surseoir à toute décision. Voir Congreso del Estado de Chiapas, Memoria de la audiencia pública sobre las expulsiones indígenas y el respeto a las culturas, costumbres y tradiciones de esos pueblos, Tuxtla-Gutiérrez, Talleres Gráficos del Estado, 1992.
46 - Les effectifs de l’armée fédérale stationnés au Chiapas doublent au cours des années 1980, passant de quatre mille à plus de huit mille hommes.
47 - Centro de Bartolomé, Derechos Humanos de las Casas, Informe 1989, San Cristóbal de Las Casas, 1989 Google Scholar. Voir aussi Burguete, Araceli, Cronología de un etnocidio reciente. Represión política a los indios, 1974-1987, Mexico, Academia Mexicana de Derechos Humanos, 1988 Google Scholar.
48 - Voir Comisión Nacional de Humanos, Derechos, Informe sobre el problema de las expulsiones en las comunidades indígenas de los Altos de Chiapas, Mexico, 1992 Google Scholar.
49 - Selon les articles 269 à 271 de la loi fédérale de réforme agraire, les programmes de réhabilitation agraire sont destinés à intensifier la production des ejidos et à améliorer les conditions de vie des ejidatarios. Le gouverneur justifiait le détournement des dispositions contenues dans ces articles à des fins de redistribution foncière par la situation sociale du Chiapas, qui risquait de compromettre la stabilité politique de l’État. Il reconnaissait ainsi implicitement que la gouvernabilité du Chiapas ne pouvait déjà plus être assurée dans le respect des lois établies. Voir Gobierno del de Chiapas, Estado, Programa de rehabilitación agraria para la regularización de la tenencia de la tierra en el Estado de Chiapas, Mexico, s. éd., 1983, p. 1 Google Scholar.
50 - P. González Garrido, Segundo informe de gobierno, op. cit., p. 53.
51 - Garrido, Patrocinio González, Tercer informe de gobierno, Tuxtla-Gutiérrez, Talleres Gráficos del Estado, 1991, p. 58 Google Scholar.
52 - Voir Guillen, Diana, Chiapas 1973-1993. Mediaciones, política e institucionalidad, Mexico, Instituto Mora, 1998 Google Scholar.
53 - Sur le développement du pluralisme politique, voir Viqueira, Juan Pedro et Sonnleitner, Willibald (coord.), Democracia en tierras indígenas. Las elecciones en los Altos de Chiapas, 1991-1998, Mexico, El Colegio de México-Instituto Federal Electoral, 2000 Google Scholar.
54 - Tel est le titre quelque peu racoleur d’une compilation d’articles sur le Chiapas publiée au lendemain de l’insurrection néozapatiste par J. P. Viqueira et M. H. Ruz (coord.), Chiapas: los rumbos..., op. cit.
55 - Diana Guillén parle de « modernidad inconclusa » Voir D. Guillen (coord.), Chiapas..., op. cit.
56 - XIV Censo industrial, 1994, Aguascalientes, Instituto Nacional de Estadística, Geografía e Informática, 1995. Les données du recensement correspondent à l’année 1993.
57 - Voir Daniel Solis Villafuerte et María del Carmen García Aguilar, « El campo chiapaneco en la encrucijada neoliberal», in M. E. Reyes Ramos, R. Moguel Viveros et G. van der Haar (coord.), Espacios disputados..., op. cit., pp. 117-142.
58 - México social, 1992-1993, Mexico, Banamex, 1994 Google Scholar.
59 - Tout un courant de pensée préconise pour le Sud indien un « ethno-développement » fondé sur le communautarisme, l’agriculture biologique et le respect de l’environnement, conformément aux orientations supposées de la culture indigène. Il aggraverait encore, en les institutionnalisant, les fortes disparités qui existent entre le Mexique septentrional et le Mexique méridional.
60 - México social..., op. cit.
61 - On appelle « caste divine » l’oligarchie yucatèque porfirienne. Quant à l’expression « caste bédouine », quelque peu dédaigneuse, elle fait référence au groupe d’origine levantine qui s’est hissé, pendant les dernières décennies, à d’importantes positions économiques, à partir du petit commerce ou du colportage.
62 - La plupart des chercheurs s’obstinent à affirmer, contre toute évidence, qu’à la veille de l’insurrection néozapatiste le Chiapas était dominé par les propriétaires fonciers. Voir notamment l’édition mexicaine mise à jour de T. L. Benjamin, A Rich Land..., op. cit., publié sous le titre Chiapas: tierra rica, pueblo pobre chez Grijalbo (Mexico)en 1995.
63 - En fait «un pueblo de pueblos». Voir Garrido, Patrocinio González, Cuatro años de gobierno (Cuarto informe de gobierno), Tuxtla-Gutiérrez, Talleres Gráficos del Estado, 1992, p. 12 Google Scholar.
64 - La vieille querelle entre Tuxtla-Gutiérrez et San Cristóbal, qui se disputent le siège des pouvoirs publics depuis plus d’un siècle, connut un nouveau rebondissement à la fin de l’année 1994, avec l’installation dans cette dernière ville d’un « gouverneur de transition en rébellion ».
65 - Suárez, Manuel Velasco, Primer informe de gobierno, Tuxtla-Gutiérrez, Talleres Gráficos del Estado, 1971, p. 57 Google Scholar.
66 - Voir P. González Garrido, Primer informe. .., op. cit., p. 16.
67 - Sur la réunion de Prado où s’est difficilement décidé le passage à la lutte armée, voir C. Tello Díaz, La rebelión..., op. cit., pp. 155-156.
68 - Gurr, Ted, Why Men Rebel?, Princeton, Princeton University Press, 1970 Google Scholar.
69 - Ceux, du moins, qui sont impliqués dans les études de peace and conflict impact assessment, et qui ont rétabli le phénomène insurrectionnel à l’ordre du jour de la recherche.