Le cas de l'Afghanistan 1978-1998
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
État, islam et tribus en Afghanistan entretiennent des relations étroites que la littérature anthropologique a souvent décrites, soit sous l'angle du « Confiict of Tribe and State », pour reprendre le titre d'un ouvrage édité par Richard Tapper (1983), soit sous celui des relations historiques de la monarchie durrani avec les tribus (Noëlle 1997) ou avec les minorités non pachtounes (Shahrani 1998), pour ne citer que quelques titres.
Dans un ouvrage récent, Heroes of the Age. Moral Fault Lines on the Afghan Frontier (1996), David B. Edwards voit dans l'incompatibilité des systèmes de valeurs de ces trois entités, l'État, l'islam et les tribus, l'origine même des déchirures qui sont à la base de la culture politique afghane. L'opposition semble irréductible entre les normes de l'État, particulièrement celles de l'État-nation empruntées à l'Europe, celles universalistes de l'islam, et celles des tribus avec leur exaltation de l'honneur et de l'autonomie de l'individu. On trouverait là, selon l'auteur, les causes mêmes du conflit afghan, conflit sans solution dans la mesure où « the fault lines dividing the Afghan nation cannot finally be mended » (Edwards 1996 : 234).
This paper analyses the confrontation of society, state and tribes with an omni-present actor in the Afghan crisis: the UN agencies and other international organizations (IO). We intend to show in which way this actor is a factor of change and social recomposition, and how the different political parties, commanders and factions brought into play strategies of adaptation and resistance.
Till the advent of the Taliban (1994), the IO were put in the following contradiction: although they identify themselves with the universal and egalitarian principles, they are forced to interact with local pettychiefs of regional powers. These latter share with them at best, only the discourse of democracy and human rights.
The paper concludes that the Taliban and the IO are at variance both about the priorities and the finalities of humanitarian programmes and about their underlying philosophies. The formers tolerate the presence of the seconds for pragmatic reasons or in order to obtain international recognition.