Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
L'économie du développement est une discipline relativement jeune. Branche ou rameau de la science économique, elle est née voici à peine plus d'une génération sous le regard distant — mi-sceptique, mi-envieux — d'un certain nombre d'autres sciences sociales. Ses débuts, pendant les années quarante et cinquante (ces dernières surtout), seront d'une étonnante fécondité : c'est alors qu'elle créera nombre de ses concepts et modèles essentiels, ceux qui vont dominer la nouvelle discipline et nourrir les controverses auxquelles elle devra une bonne partie de son allant. Le bilan de cette époque — « passionnante » s'il en fut—a donc été bien plus positif pour l'économie du développement que pour l'objet de ses recherches, à savoir le développement économique des régions défavorisées de la planète, situées presque toutes en Asie, en Amérique latine et en Afrique.
Development economics arose as a subdiscipline of economics in the first postwar decade. Its principal assertion was that conventional economic analysis and policy is not applicable to the less developed countries. This claim was bolstered by the recent triumph of Keynesianism. The distinguishing earmark of underdevelopment was believed to be underemployment. However, with some exceptions, development economics did accept the classical claim that economic relations between advanced and less developed countries would always be beneficial. Having thus positioned itself halfway between neo-classical economics and neo-Marxist analysis, development economics and the industrialization it had advocated were eventually attacked from both ends of the ideological spectrum. Its decline, however, is due less to this convergence among its heterogeneous critics than to the frequently disastrous political concomitants of economic development in recent decades.
Version française de « The rise and décline of development économies » paru dans Essaya in trespassing: économies to politics and beyond, par Albert O. Hirschman, Cambridge University Press, 1981 ; à paraître aussi dans les Mélanges en l'honneur de Sir Arthur Lewis, aux Éditions Allen & Unwin.
1. Ces réflexions doivent beaucoup à une recherche que Michèle Perrot et moi-même poursuivons sur les transgressions des interdits sexuels dans les oeuvres littéraires du Moyen Age : elles ont été élaborées en marge de ce travail en quelque sorte.
2. T. I, Munich, Max Hueber Verlag, 1963 ; t. II, Leyde, E. J. Brill, 1976.
3. Paris-Genève, Droz, 7 volumes parus, 1978 ss.
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5. Mario Roques éd., Paris, Champion, 1967.
6. Les origines et la formation de la littérature courtoise en Occident, 5 vols, Paris, Champion, 1944-1963.
7. « Facetae etiam mulieres… nullius amorem habere dignabantur, nisi tertio in militia probatus esset. Efficiebantur ergo castae quaeque mulieres et milites pro amore illarum nobiliores », chap. 157, 1. 37-52.
8. Livre II, chap. vu, jugement d'Ermengarde de Narbonne, n° 15 : je cite la traduction de Claude Buridant, Paris, Klincksieck, 1974.
9. Tristan en prose, essai d'interprétation d'un roman médiéval, Genève, Droz, 1975, p. 155, et n. 25.
10. Massa, Eugenio, ll libero amore nel medioevo, Viareggio-Roma, Giolitine, 1976, p. 21.Google Scholar
11. Le séminaire, livre XX, Encore, Paris, Éditions du Seuil, 1975, p. 79 : « J'ai fait alors une allusion à l'amour courtois, qui apparaît au point où l'amusement hommosexuel était tombé dans la suprême décadence, dans cette espèce de mauvais rêve impossible dit de la féodalité… L'amour courtois est resté énigmatique. »
12. Le Roman de Tristan, t. I, § 263, p. 138.
13. ibid., t. I, § 267, p. 139. « … tant bel et tant gent qu'il sembloit que Diex l'eùst fait por esgarder. »
14. Ibid., t. I, § 286, pp. 146-147 : « … ont tuit li demoisel de la meson le roi Marc sor li grant envie, si qu'il ne sevent qu'il doient faire, fors qu'il muèrent de duel et d'anui… »
15. Béroui., , Le Roman de Tristan, Muret, E. éd., revue par Defourques, L. M., Paris, Champion, 1967, V. 123–125.Google Scholar
16. Le Roman de Tristan, t. I, § 292, p. 149.
17. Lancelot, Micha éd., t. VII, p. 274 : « … s'il li avoit samblei biax en son venir, noiens estait envers la biauté qu'il avoit ore… »
18. Lancelot do Lac, E. Kennedy éd., 2 vols, Oxford, Clarendon Press, 1980 ; 1.1, p. 263. J'utilise cette version pour la partie du texte non encore éditée par A. Micha.
19. Ibid., t. I, p. 264.
20. Lancelot, Micha éd., t. I, p. 10.
21. Id., ibid, t. I, p. 11.
22. Lancelot do Lac, E. Kennedy éd., t. I, p. 264.
23. Ibid., t. I, p. 293.
24. Ibid., t. I, p. 324.
25. Ibid., t. I, pp. 324-325.
26. Ibid., t. I, p. 325 : « Se toz li monz estait miens, si li oseroie ge tôt doner. »
27. Lancelot, Micha éd., t. I, p. 38.
28. Id., ibid., t. I, p. 40.
29. Id., ibid., 1.1, p. 3 : « Mais nule dolor ne s'apareille a ce que Galehout sueffre, kar il avoit mis en l'amor Lancelot tôt ce que hom i pooit mètre, cuer et cors, et tote honor, qui miels valt. Il li avoit si doné son cors qu'il amast miels a veoir sa mort que la Lancelot ; il li avoit si doné son cuer, la ou il ne pooit avoir joie sans lui. Et por lui fist il si grant amor qu'il cria merci le roi Artu, et si l'avoit il torné a desconfiture et aproché d'estre deserité. »
30. Frappier, Jean, Amour courtois et Table ronde, Genève, Droz, 1973, p. 181 ss.Google Scholar
31. Lancelot, Micha éd., t. II, p. 212.
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33. Lancelot do Lac, E. Kennedy éd., t. I, pp. 333-334.
34. Ibid., t. I, p. 341.
35. Le Roman de Tristan (en prose), R. Curtis éd., t. I, pp. 164-165.
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37. Voir : France, Marie De, Le Lai de Lanval, Rychner, J. éd., Genève-Paris, Droz-Minard, 1958, p. 45 Google Scholar, vers 277-286 ; et Eneas, J.-J. Salverda De Grave éd., Paris, Champion, 2 vols, 1964- 1968, t. II, p. 81 ss, v. 8567 ss.
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