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Pouvoir royal et commentaires de la Bible (1150-1350)

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Philippe Buc*
Affiliation:
E.H.E.S.S. et University of California (Berkeley)

Extract

Comment l'exégèse a-t-elle envisagé le pouvoir royal? Cette vision a-t-elle évolué au fil du temps ? La langue d'un Miroir des Princes n'est pas immédiatement scripturaire ; le vocabulaire biblique est en premier lieu déformé par le prisme du commentaire. En dégageant les modes de fonctionnement du discours exégétique sur le pouvoir royal, nous voudrions suggérer un certain nombre de constantes et de transformations des conceptions politiques entre le douzième et le quatorzième siècle. Nous replacerons d'abord le pouvoir royal dans son cadre herméneutique, c'est-à-dire aux côtés du pouvoir royal du Christ, du pouvoir de l'évêque, et du gouvernement des passions par le juste. Il nous faudra pour cela dégager le champ des significations du mot roi dans l'exégèse. Nous examinerons en second lieu comment, étant donné l'équilibre que prônent les commentateurs entre Justice et Miséricorde, une partie de l'opinion cléricale justifie l'aspect violent de la puissance du prince. Ce qui nous amènera à poser la question du rapport entre ce roi irascible, dispensateur des châtiments, et la raison qui doit régir l'âme. Ces deux problèmes feront apparaître une promotion progressive de la royauté terrestre. Nous suggérerons également comment l'herméneutique médiévale a pu fournir des cadres pour penser l'État. Ce mouvement culmine avec Nicolas de Lyre (+ 1349). Nous montrerons en conclusion comment son exégèse réussit à se dégager de la tradition antérieure pour proposer une lecture de la Bible à la fois monarchiste et politiquement réaliste.

Summary

Summary

A preliminary study of the king in high médiéval exegesis, this article postulâtes a tight (though not rigid) formai relationship between the potestas of the king and those ofthe "mystical" kings, thebishop, Christ, thejust man, and reason. Political conceptions shape the discourse on thèse non-earthly princes. Hence political ideas can be recovered from "allegorical" texts that seemingly do not deal with politics. Through the hermeneutical interaction of thèse figures émerges the portrait of a christomorphic dual-natured king, loved and feared, humble and majestical, meek and terrible, merciful and punishing. The monarch émanâtes two auras ofsplendor which express the ambiguity ofpower. The second, négative aspect of the ruler manifests itself in the hunt, a display ofthe coercitive violence of the prince over the animality which inheres in his vicious subjects. Médiéval exegesis also shows the progressive promotion ofits earthly king from being characterized by anger to being granted wisdom and knowledge. Globally, there seems to hâve been a progressive bettering ofthe commentators' opinions on kingship (anda growth in their interest in politics), culminating with Nicolas of Lyra. This Franciscan is both a political realist, sensitive to the practical needs and means ofpower, and a devout propagandist of the French kings. His revolutionary exegetical style is the formai shell ofa thought foreshadowing Commynes and Machiavelli. This in the dark years of the dynastie change to the House of Valois, juste before the Hundred Years' War.

Type
Commentateurs Du Politique
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1989

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References

Notes

* Cet article est la refonte partielle d'un mémoire de DEA de l'EHESS dirigé par J.-C. Schmitt et présenté en septembre 1985. Je remercie G. Caspary (University of California, Berkeley) d'avoir surveillé ce remodelage. Je remercie également le chanoine Sicard et D. Alibert.

1. Cf. H. De Lubac, Exégèse médiévale : les quatre sens de l'Écriture, 4 vols, Paris, 1954-1964.

2. Glose et commentaire : cf. Guy Lobrichon, « Une nouveauté, les gloses de la Bible », dans P. Riche et G. Lobrichon, Le Moyen Age et la Bible, Paris, 1984, p. 96. Pour une théorie du rapport entre exégèse et théorie politique, voir Caspary, G., Politics and Exegesis : Origen and the Two Swords, Berkeley, 1979.Google Scholar La Glose sera citée d'après l'édition de 1617, Biblia sacra cum Glossa ordinaria, Anvers, 1617, 6 vols.

3. Phénomène de résurrection du politique noté par B. Smalley, The Study ofthe Bible in the Middle Ages, 2e éd. Notre-Dame, 1964, pp. 323-328.

4. Cf. note 6.

5. H. De Saint-cher, Postilla, éd. Cologne, 1621, 7 vols, sur Eccles., 10, 16 (I, lOOva). Comme dans la Glose, nous soulignerons la citation scripturaire commentée. Nous rajouterons parfois, souligné, le reste d'une citation abrégée par le commentateur.

6. Voir par exemple cette glose de Pierre Le Chantre sur Proverbes 16, 13 « Voluntas regum, labia iusta », où le roi qui veut la justice disparaît au profit des apôtres, ancêtres spirituels du sacerdoce, et les mauvais rois qui détestent la justice sont rajoutés (manuscrit BN Lat. 15565, 77r°) : Voluntas regum iustorum se et alios regentium. De quibus : « multi reges et prophetae volunt videre quod vos vidisti » (Luc, 10, 29). Et hii vitiis resistunt et virtutum obsequio quasi satellitum constipantur. Reges terraesaepe labia iusta detestantur, ut Herodes Iohannem (…). Sur Pierre le Chantre, voir en dernier lieu J. W. Baldwin, Masters, Princes and Merchants. The Social Views of Peter the Chanter and his Circle, 2 vols, Princeton, 1970.

7. Cf. P. Beskow, Rex Gloriae. The Kingship of Christ in the Early Church, trad. anglaise, Stockholm, 1962, qui sous-estime cependant l'aspect antagoniste du lexique chrétien.

8. Composé à partir des listes de distinctiones recensées par le cardinal Pitra, Spicilegum Solesmense (1855), II et III, particulièrement III, pp. 234-236, et Alain De Lille (XIIe siècle), Distinctiones (PL, 210, 927), le Pseudo-hraban Maur (XIIe-XIIIe siècles) (?) PL, 112, 1037-1038, cf. A. Wilmart, Revue bénédictine, XXXII, 1920, pp. 47-56, H. De Saint-cher, PS., 71 (II, 181ra). Sur les distinctiones, cf. R. et M. Rouse, « Biblical Distinctiones in the Thirteenth Century », Archives d'Histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age, 41, 1974, pp. 27-37.

9. Cf. Isidore De Séville, Etymologies, IX : m, éd. M. Reydellet, Paris, 1984, pp. 119- 121.

10. Cf. Grégoire Le Grand, Moralia in Job, 34, 53 (PL, 76, 381).

11. On en voit déjà les prémices à la fin du xne siècle chez Pierre le Chantre, sur la pensée politique duquel nous préparons une étude.

12. Voir le cas carolingien tel qu'il est représenté par Théodulphe D'Orléans, apud Pitra, II, pp. 76-77.

13. Voir également l'étude de Dom J. Leclerq sur les sermons du XIIIe siècle : L'idée de la royauté du Christ au Moyen Age, Paris, 1959.

14. Dans un premier temps, au très Haut Moyen Age, les saints et les évêques s'attribuent la possession éminente de cette vertu. Puis, après ce Verkirchlichung, elle revient informer l'idéal du prince. La miséricorde reste cependant éminemment épiscopale : c'est aux évêques qu'il appartient d'intercéder auprès du monarque pous susciter sa grâce.

15. Etymologiae, IX, III, 5 (121-123).

16. Pseudo-albert, édité dans Albertus Magnus, Opéra omnia, Paris, 1890-1899, 38 vols : Ps., 2 (XV, 22 ss) et Ps., 88, 25 (XVI, 475).

17. N. De Lyre, Prov., 20 (III, 1694). Cf. aussi idem, Prov., 12, 14, 16. Les Postillae literalis et moralis sont citées d'après l'édition d'Anvers de 1617, dans Biblia sacra cum Glossa ordinaria, Anvers, 1617, 6 vols.

18. Esther, 1, 3 (II, 1616).

19. Apud Pitra, op. cit., III, p. 239.

20. Pseudo-albert (XVI, 528-529).

21. Ibid. La belle pourpre teintée de sang du Christ-Roi n'a-t-elle pas cette double fonction d'attirer et de terrifier ?

22. Gesta Guillelmi ducis Normannorum et régis Anglorum, R. Foreville éd., Paris, 1952, p. 12.

23. Manifestations d'humilité dont fait partie la miséricorde. Cf. L. Bornscheuer, Miseriae Regum. Untersuchungen zum Krisen- und Todesgedanken in der herrschafts, theologischen Vorstellung der ottonisch-salischen Zeit, Berlin, 1968, dont les conclusions sont généralisables à un espace-temps plus large que l'Allemagne des Ottoniens et des Saliens ; et, plus récemment, P. Corbet, Les saints ottoniens. Sainteté dynastique, sainteté royale et sainteté féminine autour de l'an mil, Sigmaringen, 1986, p. 174 ss.

24. Le prince, chap. 18. La même subversion des valeurs médiévales s'observe au chapitre précédent, où Machiavel traite de la miséricorde princière. La misericordia n'est plus une vertu, mais elle continue à stabiliser le trône du prince : c'est une technique politique, un outil par delà le bien et le mal.

25. Cf. A. Queffelec, « Représentation de la chasse chez les chroniqueurs anglo-normands du douzième siècle », La chasse au Moyen Age, actes du colloque de Nice, 22-24 juin 1979, Paris, 1980, p. 423 ss, not. le songe de Guillaume le Roux cité p. 426.

26. Policraticus, I, rv (PL, 199, 393-394). Le thème de la bestialité de la chasse et des batailles nocturnes contre les bêtes est abordé dès le premier chapitre (389).

27. Ibid.

28. Texte déjà cité par J. W. Baldwin, Masters, I, 226-227. Manuscrit Arsenal 44, p. 21a, corrigé sur H. De Saint-cher, Gen., 10 (I, 15). Ce plaidoyer en faveur de la chasse royale contraste avec l'hostilité de la Glose ordinaire, in ibid. Cf. aussi le Livre des secrets (fin XIIIe-début xrvc siècles), cité par C. Langlois dans E. La Visse, Histoire de France, III, u, p. 408.

29. Peuple assimilé aux bêtes, cf. infra, n. 49, et par exemple H. De Saint-cher, Dan., 4, 9 (V, 151rb). L'idée remonte aux commentaires patristiques sur la Genèse, 1, 28 (sub verbo dominamini), par exemple Augustin, Confessiones, XIII, 22.

30. La colère « se déchaîne sauvagement contre les pulsions honteuses », H. De Saint-cher, Ps., 44, 5 (II, 117rb).

31. Notion de limite présente dans la Glose au sujet de Nemrod (Gen., 11, 2) : naturae suae mensuram agnoscere, subsistere intra suos limites. La tradition exégétique interprète le nom de « Nemrod » comme voulant dire diable, ou apostat, ou « transgressor ».

32. Dan., 4, 29 (XVIII, 520). Cf. P. Comestor, Historia scholastica (PL, 198, 1452), et H. De Saint-cher, qui le cite : telle est la nature du tyran. Nous n'avons pu identifier la citation prêtée à Grégoire le Grand.

33. Ainsi pour N. De Lyre, Mor., Gen., 10, 10 (I, 178).

34. Cf. Grégoire Le Grand (n. 10 supra).

35. Ainsi dans la Chronique D'Adhémar De Chabannes, au sujet de Robert le Pieux, Robertus (…) in humilitate similis David régi rex non tantum popularorum, sed etiam morum suorum, manuscrit BN Lat., 5296, f° 124v° (texte fourni par R. Landes).

36. Pseudo-albert, Ps., 2 (XV, 22-32).

37. Cf. Hraban Maur, sur Lib. Sap., II, 1 (PL, 109, 695). Origine probable chez Lactance, Institutions, III, xxi, 6 (CSEL, 19, 249).

38. Pseudo-albert, ibid., 33. Cf. Thomas, Ps., 44, Opéra omnia, 34 vols, Paris, 1871-1880, XVIII, pp. 507-508.

39. Bible moralisée, BN Lat. 11560, f° 109v°. Je dois cette référence à Amy Remensnyder. De la Glose ordinaire à H. De Saint-cher, l'exégèse de ce passage d'Isaïe est identique.

40. H. De Saint-cher, Prov., 19, 12 (III, 41vb) et 20,2 (43va).

41. Voir au chapitre précédent la citation de N. De Lyre sur Esther (n. 18). Hugues, Ecclus., 7, 9, définit la magnanimitas comme synonyme defortitudo (III, 184rb). Cf. Cicéron, de Officiis, I, XVIII, p. 61 ss ; cf. aussi Isidore, Differentiae, II, 154, 158 (PL, 83, 94-95).

42. Prov., 2, 16 (III, 7ra).

43. Ps., 44, 5 (II, 117).

44. Ps., 2, 10 (XVIII, 239).

45. In ibid. (II, 6vb).

46. Ibid.

47. Prov., 1, 5 (III, p. 1601). Souvent chez N. de Lyre l'exégèse suit le fil du juste et retourne vers le roi. Ainsi sur Prov., 16, 13, Voluntas regum scilicel iustorum labia iusta in iudicibus ab eo institutis (…). Comparer avec P. Le Chantre, n. 6.

48. H. De Saint-cher (II, 5) ; Thomas (XVIII, 235).

49. Sur \epopulum varium et mutabilem, cf. par exemple H. De Saint-cher, sur Deut., 17,16 (I, 162rb), d'après la Glose ; N. De Gorran, Rom., 13 ; N. De Lyre, Mor., Ps., 143 (III, 1550). A partir de Gen., 1, 28, « Dominaminipiscibus maris, etc., », se développe l'idée que les vices animaux du peuple, expressions d'une vis concupiscibilis mal dirigée, engendrent la nécessité d'une domination extérieure, supra n. 29.

50. Voir sa biographie dans L'histoire littéraire de la France, XXXXVI, p. 355 ss. La rédaction de l'ensemble des commentaires se serait étalée sur plus de quinze ans, entre 1322-1323 (début du commentaire ad litteram) et 1339 (achèvement de la Postilla moralis, entamée autour de 1332).

51. Par exemple, H. De Saint-cher, Prov., 29, 4 (III, 62va) ; déjà noté par B. Smalley, The Study, p. 325, sur Philippe Auguste ; idem, III Reg., 1, 39 : Cornu olei (…) de tabernaculo. Sic in Remensi ecclesia sumitur chrisma unde ungitur rex Franciae, aliter non esset verus rex Franciae (I, 263rb). Il suit P. Le Chantre (manuscrit Arsenal 44, p. 382), mais Pierre subordonne eo loco le roi au prêtre. Voir notre étude sur Pierre le Chantre (à paraître). Autres exemples : N. De Lyre, Mor., Ps., 134, 11 (III, 1488), son résumé de la vie de saint Louis, Mor., IIReg., 22 (II, 987-996). Voir aussi Mor., Gen., 49, 9 (I, 458).

52. I Reg., 8(11,361-362).

53. Par exemple, chez le Pseudo-albert, PS., 34 (XV, 510-511), contre les princes et les prélats, mais les vices attribués sont très royaux : ira, ardeur au coït, paucitas heredum ; H. De Saintcher, PS., 144, 11 (II, 350ra), R. De Deutz (PL, 165, 1095).

54. Jérôme sur Daniel, 2, 1, PL, 25, 498. H. De Saint-cher, Gen., 41, (I, 58ra).

55. Dan., 2, 1 (IV, 1504), et Gen., 41 (I, 410). Cf. également Dan., 2, 28 (IV, 1512). Position de transition : Albert, Dan., 4, 1 (XVIII, 511). Les préoccupations du roi, auquel il incombe de réfléchir à l'État, engendrent sa vision.

56. Quis enim extendet manum suam in christum Domini ? : I Reg., 26, 9 (II, 48). Cette idée apparaît eo loco chez H. de Saint-Cher ; P. le Chantre est plus ambigu.

57. De Civitate Dei, XVII, 6.

58. I Reg., 32,4(11,511-512).

59. Il tire cette idée de Rashi, III Reg., 2, 5 (II, 683-684). Idée de crime contre l'État chez H. de Saint-Cher, ibid. (I, 264ra), dérivée de P. le Chantre.

60. Nous ne voulons pas dire que le réalisme politique est totalement absent de la tradition antérieure. Comparer Nicolas (II, 633-634) à la Glose sur Il Reg., 29 (reprise par H. De Saintcher (I, 256v°) — un des très rares cas où la Glose se livre à un commentaire de technique politique.

61. II Reg., 3, 39 (11,534).

62. IIIReg., 2, 12 (II, 685-686).

63. Dan., 6, 14 (IV, 1570).

64. III Reg., 12, 7 (11,792).

65. Mor., II Par., 1, 14 (11, 1141-1142) : Congregavit sibi currus et équités (…) licet homo de divino auxilio sil securus, tamen non débet omittere ea quae rationabiliter videntur ad sui et suorum securitatem (…). Thème très fréquent ; cf. ibid., 20, 21 (II, 1210) et Prov., 21, 31 (III, 1698).

66. III Reg.,Z, 1 (11,691).

67. III Reg., 9, 19(11,772).

68. I Par., 27, 31 (II, 1129). II Par., 11, 1 (II, 1180) : Roboam édifie des murailles autour de nombreuses villes, des forteresses qu'il munit de victuailles et de guerriers ad roborationem regni sui. Cf. également II Par., 26, 19-15 (II, 1232).

69. Cf. le texte cité n. 66 et Deut., 17, 16-17 (I, 1569-1580).

70. Sur Salomon, Mor., I Par., 28, 11 (II, 1131-1132), et Mor., III Reg., 3, 5 (11,693-694).

71. Pour saisir à quel point le franciscain Nicolas considère la prospérité matérielle comme un bien, on comparera son exégèse du psaume 143, 12 (III, 1153-1154) à celle, dans la droite tradition de Pierre Lombard, du Pseudo-albert (XVII, 496-499).

72. Propter sanctam ecclesiam in bono statu sustinendam. (Manuscrit Oxford Bodleian 270 B, 163 v°).

73. Voir également Ps., 28, 8-9 (III, 632).

74. II Par., 26, 18, sur Ozias frappé par la lèpre : Non est lui officii (…) distincta sunt régis et sacerdotis officia (II, 1233).

75. II Par., 6, 3 (II, 1162) et 7, 4-7 (1168).

76. Nec sunt permiscende potestates, écrit Pierre Le Chantre — ce qui ne veut pas dire que pour lui les deux recteurs soient égaux. C'est sur ce dernier point que Nicolas se sépare des extrémistes grégoriens. Cf. notre étude sur P. le Chantre (à paraître).

77. Mor., Ps., 71, 8 (III, 960), ibid., 14 (962) : principes christiani eius edicto edocti. Il s'agit de reverentia : Mor., Ps.,l\, 11 (962).

78. Josue, 8, 4 (manuscrit Arsenal 44, 348a). Déjà cité par Smalley, 212-213.

79. Comparer Pierre, I Reg., 30, 7 (368b) et Hugues, ibid., (I, 241 vb).

80. Ps., 50, 6 (III, 800). Thème déjà présent dans la Glose, mais qui informe toute l'exégèse de Nicolas, cf. Ps., 34, 23 (III, 688).

81. Mor., Ps., 76, 21 (III, 1012). Cf. Deut., 17, 9 (1, 1567-1568) et Ez., 48 (IV, 1485).