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Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
1. Roderick MacFarquhar, The Origins of the Cultural Revolution, 1, Contradictions among the People, 1956-1957, Oxford, Oxford University Press, 1974 ; 2, The Great Leap Forward, 1958-1960, Oxford, Oxford University Press, 1983 (compte rendu dans les Annales ESC, 1985, n° 4, pp. 974-979).
2. En particulier ici même : « Essai de définition du maoïsme », Annales ESC, 1979, n° 5, pp. 1094-1108, mais aussi dans « La page blanche », Politique Aujourd'hui, mai-juin 1970, la biographie de Mao dans Bianco, L., Chevrier, Y., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier international: la Chine, Paris, Éditions ouvrières-Presses de la FNSP, 1985 Google Scholar et, plus récemment, le chapitre 8 (Le malentendu aggravé) de La Chine, Paris, Flammarion, 1984).
3. La lutte des classes n'est évidemment pas une vieille lune, mais Mao la remet sur le tapis à mauvais escient. II vise les anciennes classes dominantes (propriétaires fonciers, bourgeoisie d'affaires) renversées en 1949, alors que le conflit social prioritaire oppose la « nouvelle classe » de Djilas au reste de la population et un conflit secondaire les citadins aux ruraux.
4. Exemple : on savait que le maréchal Peng Dehuai, limogé et sanctionné pour avoir osé critiquer le Grand Bond en 1959 (un épisode bien documenté et encore mieux raconté dans le second volume) avait été extrait de sa résidence surveillée en septembre 1965, pour se voir confier de nouvelles responsabilités à Chengdu, capitale du Sichuan. Pourquoi cette brève embellie, avant de replonger dans l'enfer des persécutés pendant la révolution culturelle et d'en mourir ? Parce qu'en recevant avec bonhomie Peng cinq heures durant et en évoquant avec lui autour d'un dîner partagé avec Liu Shaoqi, Deng Xiaoping et Peng Zhen (les trois principales victimes de la révolution culturelle) les batailles menées en commun au cours des annees 1930 et 1940, Mao les incitait à baisser leur garde : ils retrouvaient le patriarche bienveillant de Yan'an et pouvaient oublier le politicien de 1959 et 1962 acharné à se venger de Peng Dehuai et à prévenir sa réhabilitation, une fois que les événements lui eurent donné raison ; en mâme temps, Mao éloignait Péng de Pekin, où il eût pu servir de point de ralliement à l'opposition pour le cas — improbable, mais on n'est jamais trop prudent — où l'offensive que Mao s'apprêtait à déclencher contre le parti aurait uni contre lui ses principaux dirigeants. Du grand art, qui rappelle le toast porté par Staline à Boukharine un an avant de le faire exécuter. Et du grand art aussi (sans la moindre ironie cette fois), la facon dont R. MacFarquhar présente et commente l'épisode.
5. Bien mis à profit également par Frederick TEIWES dans la seconde édition de Politics and Purges in China: Rectification and the Decline of Party Norms, 1950-1965, Armonk, NY, Sharpe, 1993, et dans d'autres ouvrages écrits en collaboration avec l'un d'eux : Teiwes, F. et Sun, W., The Politics of Agricultural Cooperativisation in China: Mao, Deng Zihui, and the « High Tide » of 1955, Armonk, NY, Sharpe, 1993 Google Scholar ; Teiwes, F. et Sun, W., The Tragedy of Lin Biao: Riding the Tiger during the Cultural Revolution, 1966-1971, Hong Kong, Hong Kong University Press, 1996 Google Scholar. R. MacFarquhar ne prend pas position sur l'interprétation de F. Teiwes et W. Sun, qui voient dans Lin Biao non l'intrigant forcené généralement décrit, mais un faible maladif et malléable, jouet de sa femme (une ambitieuse pour le coup) et contraint par Mao de jouer un rôle de premier plan pour lequel il n'était pas fait.