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Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
Quand j’ai commencé à réunir la documentation afin d’avoir une vue d’ensemble sur l’état de nos finances, je me suis rapidement rendu compte que cela n’était pas aisé. C’était une gageure que de se retrouver dans la masse des documents parlementaires, dans le dédale des comptes annexes souvent incompréhensibles, et enfin dans l’obscurité dangereuse et inadmissible d’un budget occulte résultant de dépenses décidées, hors budget, à l’insti du Parlement et sans la publicité constitutionnellement obligatoire.
Quant aux prévisions de trésorerie, c’était le mystère, et seuls les fonctionnaires techniciens vivant dans le sérail mais liés par le secret professionnel, étaient à même de connaître la réalité.
Un seul indice sérieux était rassurant. Depuis un an et demi la circulation fiduciaire restait stable entre 72 et 75 milliards. Il était permis d’en conclure que contrairement à ce qui se passe dans tant d’autres pays, l’Etat belge s’en tirait sans devoir recourir aux presses à billets de la Banque nationale, comme il avait dû le faire en 1945 à concurrence de 35 milliards.
(1) La déclaration relative à la Banque nationale, faite par le Ministre des finances au Sénat le 30 avril 1947, mérite également d’être signalée. D’après le compte rendu analytique, le Ministre s’exprime comme suit:
« Entre-t-il dans les intentions du Gouvernement d’asservir la Banque Nationale et de faire du Gouverneur de cette institution un fonctionnaire à sa dévotion?
» Entre-t-il dans ses intentions de faire de la Banque Nationale une institution docile, grâce à quoi le Gouvernement pourrait se faire accorder des avances de trésorerie?
» A ces questions précises, je réponds non! Jamais!