La sociologie religieuse tient une place importante dans le développement de la sociologie; elle a produit une littérature abondante et des études fouillées; mais les secteurs qu’elle comporte ont été fort inégalement explorés.
Le grand effort de la sociologie religieuse a porté sur les religions primitives. Comme dans toute science à ses débuts, les premiers sociologues voyaient grand et croyaient arriver en peu de temps à des conclusions générales décisives. Ils ont donc entrepris l’étude des religions primitives en vue de reconstituer les étapes de la formation et de l’évolution des religions. Les résultats ne sont, sans doute, pas aussi décisifs qu’ils l’espéraient, mais ils ont accumulé cependant un matériel de faits non négligeable, dont on ne pourra désormais se passer dans l’étude positive du phénomène religieux.
Par ailleurs, la sociologie religieuse a trop souvent été victime de l’intrusion de préoccupations d’action, politiques, philosopbiaues et religieuses. Le mouvement sociologique a et’, lié au mouvement général d’idées qui croyait démontrer par la science l’inanité des croyances traditionnelles, et si beaucoup des premiers sociologues, spécialement dans l’école de Durkheim, ont mis la sociologie religieuse au premier plan de leurs recherches, c’est en bonne partie, parce qu’elle semblait plus efficace à réaliser ce but.