L'année, qui a été marquée surtout par l'effervescence politique tant à l'intérieur que sur le plan international, et qui a vu se déclencher un mouvement de hausse des prix et des rémunérations, s'est achevée néanmoins dans un effort de discipline des organisations patronales et syndicales en vue d'enrayer cette hausse et de stabiliser à nouveau léurs relations mutuelles. Les négociations engagées pour atteindre cet objectif furent multiples et laborieuses; leur importance pour l'avenir de la vie nationale est considérable; aussi nous attacherons-nous, dans le présent exposé, à les résumer avec le plus de précision possible.
Quant aux autres problèmes qui sont habituellement traités dans cette chronique et, en particulier, celui de la réforme du régime provisoire des assurances sociales, mis à l'ordre du jour depuis plus de deux ans, ils n'ont guère fait l'objet de mesures spectaculaires. Mais c'est pour la première fois, croyons-nous, qu'ils ont été examinés, dans des interventions de caractère officiel, sous l'aspect, assurément capital, de leur liaison avec l'évolution démographique de la popu-lation belge. Cette manière d'envisager les choses mérite d'être sou-lignée, car elle indique une tendance nouvelle : ce que l'on a coutume d'appeler le problème social n'apparaît plus seulement comme une affaire de répartition des biens en réponse aux revendications d'une classe sociale déterminée; il se pose au contraire comme un problème d'ensemble, intéressant le bien-être de toutes les couches de la population.