Diminuer l’impact des troubles cognitifs–qui sont presque systématiquement associés aux troubles mentaux sévères de l’adulte et qui peuvent toucher la mémoire, l’attention, les fonctions exécutives, les fonctions visuospatiales, la métacognition et la cognition sociale–est un enjeu thérapeutique important en psychiatrie du fait leur retentissement marqué sur l’insertion sociale et professionnelle des patients. L’hétérogénéité de ces troubles implique la réalisation systématique d’une évaluation neuropsychologique et d’un bilan de cognition sociale afin de construire des prises en charge individualisées. Cette exploration est mise en œuvre dès qu’une stabilité clinique a été atteinte et que le traitement médicamenteux a été optimisé du point de vue du rapport bénéfices/effets indésirables. La remédiation cognitive est destinée à renforcer les capacités attentionnelles, mnésiques, visuospatiales, exécutives, métacognitives et de cognition sociale ou à pallier les conséquences de leur altération à travers le renforcement des capacités préservées afin de favoriser des mécanismes de compensation. Son efficacité est attestée dans la schizophrénie et dans le trouble bipolaire par de nombreuses études contrôlées et plusieurs méta-analyses. La remédiation cognitive est particulièrement utile lorsqu’elle intervient dans le contexte de la réhabilitation. Elle est alors couplée à d’autres mesures (éducation thérapeutique, entraînement des compétences sociales, aide à la construction d’un projet social et/ou professionnel, mise en situation professionnelle et/ou soutien des familles), afin de permettre une meilleure réinsertion sociale (autonomie en termes de logement et investissements d’autres activités collectives) et/ou professionnelle.