« On ne se tue bien qu’en famille » écrivait Bénézech. En effet, si les homicides intrafamiliaux apparaissent comme une transgression suprême, contre nature, la sphère familiale est pourtant, comme l’énonçait Green, « l’espace tragique par excellence, sans doute parce que les nœuds d’amour et de haine sont en elle les tous premiers en date et en importance ». Ces passages à l’acte interpellent ou fascinent l’opinion publique, les médias et ont inspiré de nombreuses œuvre artistiques à travers les époques. Nous avons choisi d’étudier la dynamique de ces actes homicidaires et le profil de leurs auteurs à travers trois interventions. La première intervention développe la question du double parricide, abordée comme un ultime sursaut de survie, dans un mouvement d’auto-engendrement. La clinique, la sémiologie pré-critique, critique et post-critique, ainsi que la psychopathologie du double parricide seront détaillées. La seconde intervention présente les résultats d’une étude réalisée en unité pour malades difficiles (UMD) sur les femmes auteures d’infanticides, mettant en lumière les éléments cliniques et criminologiques de ces mères, ainsi que la dynamique de leur acte. La dernière intervention traite des particularités du meurtre de conjoint(e), souvent qualifié de « crime passionnel ». Au regard d’une étude effectuée au sein des juridictions de la Cour d’appel de Poitiers sur des dossiers jugés pour homicide ou tentative d’homicide conjugal, le profil des auteurs, les motivations et les différents facteurs pouvant être à l’origine de ces passages à l’actes criminels seront décrits. Cette session thématique, axée sur la clinique médicolégale, vise ainsi à amener des éléments de réflexion autour de ces différents passages à l’acte intrafamiliaux, certes rares, mais que tout psychiatre peut être amené à rencontrer au fil de sa pratique.