La validité du diagnostic psychiatrique a, depuis toujours, soulevé des objections et des critiques. Malgré tous les progrès récents dans ce domaine, on est encore loin d’une nosologie psychiatrique acceptée par tous les pays. Dans le domaine des psychoses non affectives, les nosologies française et américaine sont différentes. Dans un premier temps les auteurs décrivent les épisodes classées «bouffée délirante aiguë», entité clinique traditionnellement française, au moyen du DSM III. Le reclassement, selon les critères du DSM III, de 55 patients hospitalisés entre 1975 et 1980 avec le diagnostic de bouffée délirante aiguë a abouti à un éclatement de cette entité française dans les 5 entités DSM III suivantes: troubles schizophréniques, troubles schizophréniformes, psychoses atypiques, psychoses réactionnelles brèves, troubles affectifs. Dans un deuxième temps, une évaluation des 2 nosologies, française et américaine, est tentée, sur la base d’informations sur l’evolution à 5 ans, obtenues chez les 55 patients. Pendant cette période l’épisode est resté unique chez 29% des patients, 18% ont présenté une ou plusieurs rechutes sous forme d’épisodes identiques, 36% ont évolué vers la schizophrenic et 16% vers la psychose maniaco-depressive. Parmi les épisodes classés «troubles schizophréniques» par le DSM III, 60% ont évolué vers la schizophrenic. Dans un troisième temps, la sémiologie des épisodes classés «bouffée délirante aiguë» est décrite à l’aide de la Liste Intégrée de Critères d’évaluation Taxinomique pour les psychoses non affectives (LICET-S) afin de rechercher des éléments témoignant ou prédictifs d’une evolution schizophrénique. Les épisodes classés «bouffée délirante aiguë» s’avèrent être de nature et de pronostic très divers; leur description au moyen du DSM III permet de définir des entités plus homogènes, comme le montrent leurs evolutions.