Des études (De Leon et al., 2005) ont montré une forte consommation de tabac chez les patients souffrant de schizophrénie, entraînant une morbidité et une mortalité plus élevées. Les particularités psychologiques et cognitives de cette population rendent difficile l’arrêt du tabac. Une équipe du CHGR, composée de médecins psychiatre et addictologue, d’infirmiers tabacologues et de psychologues, a mis en place un projet de soins psychoéducatif, spécifique aux personnes souffrant de schizophrénie. À l’aide d’outils et de supports variés, ludiques et adaptés (images, vidéos, jeux de rôle, gestion du temps, des émotions, entraînement aux habilités sociales), les objectifs principaux de ce module sont l’arrêt du tabac ou la diminution de la consommation, une information claire et non culpabilisante, un accès facilité à des substituts nicotiniques, l’amélioration de l’estime de soi, de la qualité de vie et du bien-être. Ce module accueille 8 patients par session, se déroule en 10 séances avec par la suite 4 séances de rappel à 1, 3, 6, et 12 mois. La méthodologie d’évaluation scientifique est basée sur une approche différentielle intra et inter individuelle. Des évaluations en pré- et post-module sont effectuées ainsi que des mesures répétées à chaque séance. Un ensemble d’indicateurs tente d’évaluer la portée des soins : échelle de Fagerström, mesure du taux de monoxyde de carbone, l’humeur, l’estime de soi (Rosenberg), la qualité de vie (C. Lançon) et les habiletés sociales (D. Leguay, A. Cochet). Notre objectif, dans le cadre de cette étude financée par l’Institut National du Cancer, est d’accueillir environ 30 patients sur 2 années. Nos attentes concernent entre autres, l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être de la personne, l’acquisition et le maintien de ses compétences en termes de résolutions de problèmes, de gestion des émotions et du temps.