Dans cet article, nous étudions l'axiologie des techniques des discours écologistes de la décroissance à l'aune de celle du philosophe français Gilbert Simondon. Cette articulation fertile permet de montrer, premièrement, que les discours de la décroissance n’évaluent les techniques qu’à partir de leurs usages ; deuxièmement, elle explique pourquoi une telle axiologie, praxéologique plutôt que technologique, est incapable d'influer sur le progrès technique. À partir de Simondon, nous montrons notamment que la pensée de la décroissance ignore la distinction entre information et énergie au sein des réalités techniques, distinction pourtant nécessaire si l'on souhaite relier l’étude des techniques et l’écologie de façon adéquate et constructive.