La « politique de l'eau et du coton », si brillamment poursuivie en Afrique occidentale au cours de ces dernières années, marque une étape importante dans nos méthodes de colonisation. A une époque considérée, non sans raison, comme constituant, pour ce pays, l'âge de l'agriculture, elle réalise dans une harmonie remarquable l'éducation et l'évolution de l'indigène, ainsi que la production par celui-ci de matières premières indispensables à l'économie nationale, en particulier du coton.
Ce double résultat est atteint, dans le domaine qui nous occupe ici, par l'aménagement de terres irriguées dans la vallée du Niger et par la colonisation prudente du Soudan utile. Mais la hardiesse d'une entreprise audacieuse visant à barrer et à détourner le cours d'un des plus grands fleuves du monde retient, à juste titre, l'attention émerveillée du public, en laissant dans l'ombre une oeuvre sociale et économique plus modeste, mais non moins utile, et sans laquelle les travaux du Niger n'auraient aucune raison d'être.