Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
Il est impossible de concevoir la structure économique des sociétés actuelles, la vie de l'industrie et du commerce, celle des finances publiques comme des finances privées, si l'on fait abstraction des banques : le rôle politique et social de ces organismes apparaît à tous les yeux. Réservoirs de capitaux, détenteurs des encaisses métalliques, émetteurs d'instruments monétaires, escompteurs d'effets de commerce, leurs guichets s'offrent, mais s'imposent au lancement des affaires privées comme des emprunts d'État. Depuis le jour où
Un million joyeux sortit de Waterloo,
ce rôle est allé croissant. Si bien qu'on a tendance à y voir une chose spécifiquement nouvelle, particulière à notre époque, ou du moins à considérer tout ce que l'on sait sur les banques de jadis comme une pure et assez vaine archéologie.
Cet article est le remaniement d'un rapport, L'histoire de la banque et des changes du XVe siècle au début du XIXe, présenté au Congrès d'Oslo, et reproduit dans Bulletin of the international Committee of historical sciences, n° 5, juillet 1928, p. 649-658.
page 335 note 2. Peu d'ouvrages généraux : Lawson, History of Banking; Landmann, Entwicklungsgeschichte der Formen des öffentlichen Kredits dans Finanzarchiv, 1912. Parmi les histoires économiques générales, l'une de celles qui accordent le plus de place à ces problêmes est la toute récente Allgemeine Wirtschaftsgeschichte, par Jos. Kulischer. Munich et Berlin, 1928, t. II. Mr Kulischer avait déjà donné, pour le moyen âge, WarenhändlerundGeldausleiher im Mittelalter dans Zeitschrift für Volkswirtschaft, 1908.
page 336 note 1. L'ouvrage capital est celui de Sieveking.
page 336 note 2. Abischer, Paul, Banquiers, commerçants et diplomates italiens à Fribourg avant 1500 dans Zeitschrift fur Schweizerische Geschichte, 1927, t. VII, p. 1–59 Google Scholar.
page 336 note 3. Havelock Fishee, D., The Medici Account books dans American historical Review, juillet 1928, p. 829-31Google Scholar.
page 337 note 1. Résumée par G. Strieder dans Jakob Fugger der Reiche. Leipzig, s. d.
page 337 note 2. Voir Panhorst, V., Deutschland und Amerika. Munich, 1928 Google Scholar.
page 337 note 3. Devenu depuis le Soll und Haben von Eichborn und Co. in 200 Jahren, par Kurt Von Eichborn. Leipzig, 1928.
page 337 note 4. Bronnen tot de Geschiedeniss der Wisselbanken. La Haye, 1925.
page 337 note 5. Les compagnies du Corail. Paris-Marseille, 1908.
page 337 note 6. Le comptoir d'un négociant au XVIIe siècle. 1910.
page 338 note 1. Bibliographie lyonnaise.
page 338 note 2. Lettre de Cl. de Sachins (1545) dans Calvini Opera, t. XII, p. 210. Ce que j'ai dit de Sachins dans mes Débuts du capitalisme, p. 46, est a corriger d'après ce que dit MrViénot, John dans Bull. hist. du protest, franc., 1928, p. 165 Google Scholar.
page 338 note 3. Richards, Ajouter R.D., Early english banking schemes dans Journal of économie and business History, 1928, n° 1, p. 36–76 Google Scholar.
page 338 note 4. Sur Dumoulin, voir le compte rendu de Mr Febvre, L. dans Annales, 15 janvier 1929, p. 130 Google Scholar.
page 339 note 1. Voir Bauer, Clemens, Die Epocken der Papstfinanz dansHist.Zeitschrift, 1928, CXXXVIII, 3, p. 457–503 Google Scholar.
page 339 note 2. Voir Bruchet, Max, Marguerite d'Autriche. Lille, 1927 Google Scholar.
page 340 note 1. FR. Hümmerich, Die erste deutsche Handelsfahrt nach Indien dans Hist. Bibliothek, t. XLIX, 1922.
page 340 note 2. L'extension des relations et correspondances de ces banques, leurs opérations d'arbitrage, expliquent le rôle joué par ces maisons dans la circulation des nouvelles, et bientôt dans la diffusion de celles-ci sous forme d'Avvisi ou Zeytungen, précurseurs de la presse. Voir Van Houtte, Un journal manuscrit intéressant, 1557-1648. Bruxelles, 1926, et Von Klarwill, V., The Fugger news letters, 1568-1605. New York, 1924 et 1926Google Scholar.
page 340 note 3. Goris, , Les colonies marchandes méridionales à Anvers. Louvain, 1925 Google Scholar.
page 340 note 4. Vigne, Marcel, La Banque à Lyon du XVIe au XVIIIe siècle. Lyon, 1903 Google Scholar ; Bonzon, La Banque à Lyon aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles dans Revue d'histoire de Lyon, 1902 et 1903 ; Yver, , De Gadagniis. Lyon, 1902 Google Scholar ; Rouche, La nation florentine à Lyon dans Revue d'hist. de Lyon, 1912 ; E. Vial, Jean Cléberger. Lyon, 1914, et dans Revue d'hist. de Lyon, 1912 et 1913. Je renverrai à mes Débuts du capitalisme.
page 341 note 1. Voir notamment L. Romieh, Les origines politiques des guerres de religion, et Gaston Zelleh, La réunion de Metz à la France.
page 341 note 2. Filiberto, Emmanuel, I diari delle campagne di Fiandra éd. Brunelli. Turin, 1928 Google Scholar.
page 341 note 3. Extrait d'un manuscrit dont une partie avait été publiée en 1894 par Mr Chamberland danslaflep. de géographie, 1892-1895, et dont une autre, copiée par le même érudit et relative à labanque et aux changes, paraîtra prochainement par nos soins dans la Revue historique.
page 342 note 1. Un « visiteur des ports ».
page 342 note 2. K. Buchi, Akten und Korrespondenz des K. M. Schiner.
page 342 note 3. M. Bruchet, ouv. cité, p. 101. La Correspondance de Marguerite de Parme et de Philippe II nous montre, en 1565, le gouvernement des Pays-Bas obligé de recourir constamment aux banques.
page 342 note 4. van Dyke, Paul, Ignatius Loyola. New-York et Londres, 1926, p. 78 Google Scholar.
page 342 note 5. Klarwill, Von, Queen Elizabeth and some forcigners. Londres, 1928, p. 400 Google Scholar.
page 343 note 1. Il ne faut pas oublier non plus « le rôle joué par la Cité de Londres comme banquier du roi », facteur essentiel et d'importance croissante du XIVe au XVIIe siècle (Miss Davies, E. J. et Peake, M. I. dans Bulletin of the Institute of Historical Research, t. IV, 1927, p. 165 Google Scholar).
page 343 note 2. Texte cité dans Bland, Brown, et Tawney, , Economie History, p. 420 Google Scholar. De même, en 1571, le docteur du dialogue Vpon usury (p. 68) disait : « La plus grande quantité de marchandises exportées ou importées est achetée par argent qu'on se procure par change ». C'est par lettres sur Lyon que les marchands de vin anglais, avec l'aide des banquiers italiens, règlent leurs achats à Bordeaux ; les exportations de « cottons » gallois sur France sont financées par des marchands londoniens, qui escomptent des lettres sur Rouen. Voir aussi sur ce point le Canker (1601) et la Lex Mercatoria (1622) de Gérard de Malynes.
page 344 note 1. Sur les changes entre l'Espagne et l'Amérique, on recourra aux récents travaux, matériaux d'un livre futur, de Mr Sayous.
page 344 note 2. Amsterdam als wereldmarkl der edele metalUn dans De Economist, 1923 et De Amsterdamsche Wisselbank dans Econ.-hist. Jaerbock, 1925, résumés dans Amsterdam, marché mondial des métaux précieux au XVIIe et au XVIIIe siècle dans Revue historique, 1926, t. CLII, p. 194-201, et La Banque à“Amsterdam dans Revue d'hist. moderne, maijuin 1928, p. 161-187. Voir aussi De Girobanken van Germa, Venetie en Hamburg dans Tijdschrift voor Geschiedenis, t. XLII, p. 33-58.
page 345 note 1. Dès lors (1600) la théorie des banques de virement était donnée par Malynes, Gérard de, A treatise of the canker of England's common wealth, cité par Cunningham, Groivth…, t. 1, p. 149 Google Scholar de l'édit. de 1903 : « Une banque est proprement une collection de tout l'argent disponible d'une province, cité ou république ; entre les mains de quelques personnes privilégiées et établies par autorité publique…, de sorte que ces personnes ou banquiers deviennent… les serviteurs et caissiers généraux de cette province, cité ou république». Cent cinquante ans plus tard, après la publication du Parfait négociant de Jacques Savary, le Dictionnaire de Jacques II Savary, au mot Banques, énumérera et caractérisera les principaux de ces établissements.
page 345 note 2. Mr Posthumus a recueilli les bulletins, indiquant le cours du change, qui étaient publiés en Hollande. II y aurait lieu de rechercher ceux qui peuvent se trouver dans les archives françaises. En 1697 (cité par Séligmann, A.. La première tentative d'émission fiduciaire, p. 160 Google Scholar, le contrôleur général recommande de « faire venir deux fois par semaine l'imprimé d'Amsterdam qui fixe le change de toutes les places d'Europe ».
page 345 note 3. « Il n'y a presque que les Étrangers qui fassent le commerce d'argent en France sans faire celui de marchandises. » Savary préfère d'ailleurs les banquiers-marchands, parce qu'il reste un actif liquide en cas de faillite.
page 345 note 4. Dans Decharme, ouv. cité.
page 346 note 1. Voir Sagnac, Le crédit de l'Êtal et les banquiers à la fin du XVIIe et au commencement du XVIIIe siècle dans Rev. d'hist. moderne, 1908 ; Germain Martin, La monnaie et le crédit privé en France aux XVIe et XVIIe siècles, 1550-1664 dans Revue d'hist. des doctrines économiques et sociales, 1909, n° 1 ; Martin, Germain et Besançon, Marcel, L'histoire du crédit en France sous le règne de Louis XIV. I. Le crédit public. Paris, 1913 Google Scholar. Les auteurs écrivent (p. 115) : « Une époque où la plupart des règlements se faisaient en argent et non en valeurs commerciales », impression toute contraire à celle que donnent les documents cités dans notre présent article ; Séligmann, Armand, La première tentative d'émission fiduciaire en France. Étude sur les billets de monnaie du trésor royal à la fin du règne de Louis XIV. Paris, 1925 Google Scholar ; l'auteur a gravement confondu les billets royaux et les billets de monnaie.
page 346 note 2. An act for granting to their Mtles several rates and dulies upon tonnage…, and upon béer, ale, etc., for securing certain recompenses… to such persons as shall voluntarily advance the sum of fifteen hundred thousand pounds, towards the carrying of the war against France. Voir Philippovitch, Eue., Die Bank von England im Dienste der Finanzverivaltung des Staates. Vienne, 1885 Google Scholar, et, en anglais, Washington, 1911 ; Rogers, The firsi nine years of the Bank of England, 1887 ; Stiefelzieher, Studien über die Entwicklung des englischen Kredits, 1660-1714 dans Finanz-Archiv, 1927. Le livre bien connud'Andréadès passe très rapidement sur la période antérieure au XIXe siècle.
page 346 note 3. Expression de Mr Séligmann. Nous ne donnerons pas ici même un aperçu bibliographique du système. Rappelons seulement les travaux tout récents de Mr Harsin et, à titre de comparaison, le curieux projet de Thor Môhlen publié par Mr Charliat dans Bergens Historiske Forenings Skrifter, n° 33, 1927.
page 347 note 1. Gaston Martin, Nantes et la Compagnie des Indes. Toulouse et Nantes, 1928.
page 347 note 2. Decharme, ouv. cité.
page 347 note 3. Mémoires de Richelieu, éd. Lavollée, t. VIII, p. 202, n. 1 ; France protestante, mots Rambouilletet Tallemant; Max Delocue, La maison du cardinal de Richelieu, 1912 ; Emile Magne, La joyeuse jeunesse de Tallemant des Réaux, 1921, et Bourgeois et financiers du XVIIe siècle. La fin troublée de Tallemant des Réaux, 1922.
page 348 note 1. P. Boissonnade et P. Charliat, Colbert et la Compagnie de Commerce du Nord dans Revue d'hist. économique et sociale, 1928, n° 4.
page 348 note 2. On trouvera, sur eux, des détails dans une thèse en préparation de Mr Meuvret sur les subsistances sous Louis XIV.
page 348 note 3. Mentionnée dans Dedieu, , Histoire politique des protestants français, t. I, p. 365–369 Google Scholar ; voir Dez, Protestants de l'ile de Ré. Un de nos étudiants, Mr Braemer, prépare, sur ce sujet, un mémoire pour le diplôme d'études supérieures.
page 349 note 1. Van Winter, Het aandel van den Amsterdamschen Handel aan den Opbouiv van het amerikaansche Gemeenebest, t. I. La Haye, 1927.
page 350 note 1. Ludovici, Grundriss eines voltständigen Kaufmannssystems. Voir encore, en 1774, le Merkantil Schema, sorte d'annuaire commercial francfortois. Ces précieux textes sont dans Kulischer, Allg. Wirtschaftsgeschichte, t. II, p. 276. L'auteur reproduit, dans ses illustrations, un grand nombre de ces précieux bulletins qui donnent le cours des changes. Les variations sont telles (le change sur Hambourg varie, dans ces vingt ans de guerre, de 162 à 145 ; sur Paris, de 88 à 78 ; sur Hollande, de 151 à 134 ; sur Londres, de 4 reichsthalers, 2 1/2 groschen à 7 th. 2 1 /4 ; sur Vienne, il saute de 90 thalers à 8 1 /2 pour 150 florins I) qu'entre la réception d'un ordre pour l'étranger et l'exécution, il y a de grosses différences.
page 351 note 1. Manger, Recherches sur les relations économiques entre la France et la Hollande. 1923.