Lorsqu'une société jette un coup d'œil en arrière sur l'année qui vient de s'écouler, pour en faire le bilan, il est rare qu'il n'apparaisse pas quelques vides creusés par la mort. Le Comité central prussien a perdu, en 1902, le professeur Virchow, lequel en 1870 avait provoqué l'organisation du premier grand lazaret selon les principes d'Esmarch; il a perdu d'autres membres également et son secrétaire général Dr Lieber. Le Dr Kimmle, médecin d'état-major a pris provisoirement sa charge.

Le Comité central russe a bien voulu nous informer que le Fonds institué en 1902 par S. M. l'impératrice Marie Féodorovna, au moyen d'un don de 100,000 rbls., avait atteint, le 1er mai 1903, par ses intérêts accumulés, le chiffre de 102,192 rbls., 55 cop. et il nous a priés en même temps de faire savoir, à toutes les sociétés nationales de la Croix-Rouge, qu'un état de situation de ce fonds, au 1er Janvier de chaque année, serait dorénavant publié périodiquement dans notre Bulletin.

Le compte rendu complet de la conférence internationale de la Croix-Rouge tenue à Saint-Pétersbourg en mars 1902, a paru il y a quelques mois. A côté des rapports présentés sur les questions à l'ordre du jour et qui sont reproduits in extenso, ce compte rendu donne la composition de la conférence, de son bureau et de ses commissions, et renferme les procès verbaux sténographiques des séances ainsi que le texte officiel des résolutions votées.

M. le colonel Dr Borisavlievitch-Petzutch est l'inventeur d'un excellent brancard, simple, solide et léger, qui a été adopté dans l'armée serbe. Voici la description qu'en donne l'auteur dans une courte notice qu'il nous en a fait tenir récemment:

Le brancard se compose de deux barres rondes, en bois, longues de 2m45. Sur les barres est tendue la toile, avec l'oreiller, sur une longueur de 1m75. La longueur du brancard est de 0m75. La toile enveloppe les barres et est cousue en dessous.

Suivant l'ordre du Comité central suédois, j'ai l'honneur de vous faire part de la perte douleureuse que la Société suédoise de la Croix-Rouge vient d'éprouver en la personne de son président, M. le général comte Hamilton, décédé le 1er mai dernier.

L'année écoulée a amené d'importants changements dans la Direction de la Société. La retraite de M. Stæhelin, qui en avait occupé si longtemps la présidence, a amené à ces fonctions M. l'avocat Haggenmacher, à Zurich. Le siège social, qui est au domicile du président, s'est trouvé ainsi transporté d'Aarau à Zurich.

Nous avons donné dans notre numéro de juillet le texte de l'arrêté du Conseil fédéral, adopté par l'assemblée fédérale le 25 juin 1903, reconnaissant la Croix-Rouge suisse comme l'organe officiel et central de l'assistance volontaire et lui allouant un crédit de 45,000 francs pour la formation du personnel sanitaire et le développement, de l'assistance volontaire.

Dans notre dernier numéro nous avons donné la liste des lois édictées dans les différents pays pour protéger l'emblème de la croix rouge contre un usage abusif. Nous nous sommes bornés à l'indication de la date de la loi et de la page du Bulletin où nous en avions donné le texte, cela pour autant que nous avions été renseigné à cet égard.

Le secrétariat sanitaire, à côté des affaires courantes, correspondances, renseignements, s'est occupé spécialement en 1902 des objets suivants:

Développement de l'assistance volontaire en vue de la guerre et son rattachement au service de santé de l'armée. — Ce fut l'objet de la pétition adressée à l'Assemblée fédérale et qui a abouti, comme on sait, à l'arrêté du 4 décembre 1902 dont nous avons donné le texte dans notre dernier Bulletin.

Le sort des victimes de la montagne, dont la lugubre liste s'allonge chaque année dans les colonnes de nos journaux, a préoccupé la Croix-Rouge suisse. Nous avons signalé le concours ouvert par la section genevoise de la Société suisse en vue de l'organisation de secours dans les hautes régions.

Après avoir annoncé à nos lecteurs la date à laquelle la conférence convoquée pour reviser la Convention de Genève devait se réunir, et leur avoir laissé entrevoir les préparatifs que la réunion prochaine de cette solennelle assemblée avait déjà provoqués, nous voici obligés de leur confirmer ce qu'ils savent déjà, à savoir que ła conférence n'aura pas lieu. Dans sa séance du 24 juillet, le Conseil fédéral suisse a décidé de la renvoyer à une date indéterminée.

Il semble fort simple de construire un brancard et l'on pourrait, à première vue, se demander quels progrès il y a encore à réaliser dans ce domaine. Pourtant le nombre de ces appareils proposés, constamment et de tous côtés, à l'attention des services sanitaires civils et militaires, prouve que la question n'est pas aussi simple qu'on pourrait le penser. Le brancard doit non seulement être suffisamment solide et bien conditionné pour assurer au malade un transport adapté à sa pénible situation, mais il doit, au besoin, pouvoir lui servir de couche provisoire; malgré cela, il ne saurait devenir un meuble encombrant, là surtout où il en faut de forts approvisionnements, comme dans les armées ou les hôpitaux civils et militaires. D'autre part, la question du transport à vide de ces engins est capitale, surtout au militaire et en pays de montague, aussi la réduction sous une forme facilement portative et sous le plus petit volume possible, est-elle une des grosses difficultés du problème de leur construction, d'autant qu'elle comporte forcément un montage et un démontage qui doit pouvoir être rapide sans compromettre la solidité de l'appareil. Le poids de l'appareil, enfin, joue, naturellement aussi, un rôle important. Il résulte de toutes ces conditions que la confection d'un brancard, répondant réellement aux besoins, est chose assez complexe.