Nous avons déjà parlé, dans ce Bulletin, de la belle publication médicale que fait paraître le gouvernement des Etats-Unis sur la guerre de sécession, sous la direction du chirurgien en chef de l'armée fédérale, Joseph-K. Barnes. Le premier volume de la seconde partie, réservée à l'étude des maladies internes, vient de nous être envoyé; il est consacré à l'histoire d'un des fléaux les plus redoutables des armées en campagne, à la dysenterie; 858 observations rapportées tout au long forment la base de ce travail important, et fournissent à l'auteur l'occasion de comparer entre elles toutes les méthodes de traitement employées contre la dysenterie, depuis Hippocrate jusqu'à nos jours. La liste des médicaments est fort longue et de nature à embarrasser le médecin débutant, sans expérience personnelle; il consultera avec le plus grand fruit les résultats obtenus dans la dernière guerre par les médecins américains.

Dans le banquet qui réunit au Grand Hôtel les membres de la conférence de Paris en 1867, un des délégués de l'Espagne portait un toast, pour que le drapeau de la Croix rouge, qui avait déjà parcouru l'Europe et le Nord de l'Amérique, poursuivît sa triomphale carrière jusque dans les républiques espagnoles de l'Amérique du Sud.

Le Comité central de la Société danoise a communiqué au Comité international le rapport suivant (avril 1880):

Aucun appel extérieur ne nous ayant été fait en 1879, nous nous sommes voués, comme l'année précédente, à notre œuvre intérieure, qui se consolide de plus en plus et qui offre des résultats fort satisfaisants, surtout en ce qui concerne notre institution de secours aux malades.

D'après les comptes rendus publiés par la Société d'Oldenbourg, les recettes de 1877, y compris l'avoir en caisse au commencement de l'exercice, s'étaient élevés à 3,751 marks et les dépenses à 3,206 marks; pour 1878 les recettes, y compris l'avoir en caisse, ont été de 3,865 marks et les dépenses de 3,312 marks. En outre la fondation Empereur Guillaume a fourni des secours pour 627 marks.

Le Bulletin No 34 de la Société française publie un intéressant rapport adressé au Président de la Société, par M. le Dr Alfred Houzé de l'Aulnoit, délégué régional, Président du Comité de Lille, sur la création et l'organisation par ce comité d'un corps de brancardiers-instructeurs. Nous en extrayons ce qui suit:

«I. Organisation et mode de recrutement du personnel. Local pour les conférences.

Vu la déclaration datée de Paris, le 16 octobre 1879, par laquelle Son Excellence Monsieur Thomas Frias, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Bolivie en Espagne, agissant au nom de son gouvernement, et faisant usage de la faculté réservée à l'article 9 de la Convention internationale conclue à Genève le 22 août 1864 pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, déclare que le gouvernement de la République de Bolivie accède à cette Convention, déclaration dont la teneur suit:

«Le gouvernement de la République de Bolivie, ayant pris connaissance de la Convention signée à Genève le 22 août 1864 entre la Confédération suisse, Son Altesse Royale le grand-due de Bade Sa Majesté le roi des Belges, Sa Majesté le roi de Danemark, Sa Majesté la reine d'Espagne, Sa Majesté l'empereur des Français, Son Altesse Royale le grand-duc de Hesse, Sa Majesté le roi d'Italie, Sa Majesté le roi des Pays-Bas, Sa Majesté le roi de Portugal et des Algarves, Sa Majesté le roi de Prusse et, Sa Majesté le roi de Wurtemberg, Convention dont la teneur suit:

(Inseratur.)

«Le soussigné, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Bolivie près le gouvernement de Sa Majesté le roi d'Espagne, muni à cet effet de pouvoirs spéciaux du gouvernement de la République de Bolivie, déclare par la présente que la Bolivie accède à la susdite Convention.

D'après le dernier rapport de la Société patriotique autrichienne, les recettes pour l'année 1879 se sont élevées en numéraire à 260,896 florins, 31 k., et en papier, à 553,610 florins.

Les dépenses ont été en numéraire de 238,829 fl., 93 k., et en papier de 6400 florins.

La fortune de la Société était à la fin de 1879: en numéraire, de 22,066 fl., 38 kr., et en effets de 547,210 fl.

La librairie Lacroix, à Paris, a fait paraître en un volume grand octavo de 170 pages, avec 58 figures dans le texte et 6 planches, une Etude sur les appareils et instruments de l'art médical, et spécialement le matériel de secours à donner aux blessés sur le champ de bataille, qui ont figuré à la dernière Exposition universelle de Paris.

Le docteur A. Riembault, chirurgien de l'hôpital du Soleil, où sont soignés les blessés des mines de St-Etienne, frappe des graves inconvénients qu'offraient les procédés de transport de ses clients, a imaginé, pour obvier à ces inconvénients, un appareil qui, présenté au concours de 1879 pour le prix de médecine et de chirurgie de l'Institut de France, a obtenu une mention.

Le chirurgien-major J.-H. Porter, mort le 9 janvier dernier, était entré au service médical de l'armée anglaise en 1853. Il fit la campagne de Crimée; plus tard il servit dans les nombreux engagements amenés par l'insurrection des Indes, y compris le siége et la prise de Lucknow et l'assaut de Kaiser-Ḅagh. Pendant la guerre franco-allemande, il prit une part volontaire au service de l'ambulance neutre instituée par la Société de la Croix ronge anglaise. En 1873, il fut appelé comme professeur de chirurgie militaire dans l'école de Netley; il s'y distingua comme habile opérateur et conserva ce poste jusqu'en 1878. Il fut alors appelé aux Indes, au service aclif de l'armée qui opérait dans l'Afghanistan, et c'est là qu'il est mort. Son travail le plus remarquable a été l'organisation du service des ambulances, de concert avec l'intendance générale (Quarter master General's Department), pour le retour des troupes, qui devait être elfectué par détachements successifs.

Le Comité international a reçu la lettre suivante en date de Bruxelles le 5 novembre 1879:

Monsieur le Président du Comité international de la Croix rouge, à Genève.

Monsieur,

Le 3 juillet dernier, la mort a enlevé à l'Association belge de secours aux militaires blessés son vénéré Président, M. le lieutenant-général Renard.

Le Conseil général de l'Association, dans sa dernière séance, a procédé à son remplacement. A l'unanimité, il a appelé à la présidence M. le lieutenant-général Liagre, ministre de la guerre, qui a bien voulu accepter ces fonctions.

A côté de la Société patriotique autrichienne, dont l'histoire est connue, il y avait dans les provinces de l'empire plusieurs sociétés de secours pour les militaires blessés et malades, et le nombre de ces sociétés s'était même considérablement augmenté en dernier lieu. L'année dernière, pour répondre au besoin d'une union plus intime et d'une plus efficace coopération de ces sociétés, le ministre de la guerre invita des délégués de celles-ci a des conférences qui eurent lieu les 6 et 7 mai, à Vienne et, dans ces conférences, l'union de toutes les sociétés cisleithaniennes fut décidée.

La circulaire suivante a été adressée par M. le duc de Nemours, Président de la Société, en date de Paris le 10 novembre 1879, à MM. les Présidents des Comités et sous-Comités institutés dans les départements:

Monsieur le Président,

MM. les représentants des Comités de notre Société, réunis en assemblée générale au mois de juin dernier, avaient exprimé l'opinion qu'un des moyens les plus propres à faire apprécier la mission de l'Œuvre, c'était d'obtenir qu'elle fût admise à prendre part aux grandes manœuvres militaires qui ont lieu chaque année.

Tous les Grecs, ainsi que les étrangers qui suivent les événements en Orient, connaissent les circonstances sous l'empire desquelles plusieurs milliers de chrétiens des provinces limitrophes se sont réfugiés chez nous, dans un état de complet déuûment. Les efforts que la nation a faits depuis deux ans pour venir en aide à ces malheureux sont également connus de tout le monde. La presse grecque et étrangère a plus d'une fois exposé ces faits en détail. En ce qui concerne particulièrement la Croix rouge hellénique, placée sons le haut patronage de Sa Majesté la reine, cette Société, que nous avons l'honneur de représenter, a dépensé jusqu'à présent plus de cinq cent mille francs pour venir eu aide à ces malheureuses victimes d'événements fatalement provoqués par la dernière guerre. Les moyens de notre Société sont déjà épuisés. Mais le devoir de prendre soin des chrétiens qui souffrent subsiste toujours le môme. En effet, quel est le cœur sympathique et chrétien qui pourrait ne pas s'émouvoir à la pensée de tant de pauvres femmes et d'enfants, victimes d'une persécution qui a détruit leurs maisons et leurs fortunes? Nous avons donc recours encore une fois aux sentiments de patriotisme et d'humanité de nos compatriotes, sentiments qu'ils manifestent en toute occasion touchant à un intérêt national. Nous sommes persuadés que notre appel n'aura pas été fait en vain. Le Comité reçoit des dons en argent et en nature aux adresses ci-dessous indiquées.

Pour se faire une idée exacte des services rendus par la Croix rouge à l'humanité, il ne suffit pas d'envisager ceux qui se rattachent à son objet immédiat, car son influence salutaire s'est fait sentir bieu au delà de l'horizon restreint dans lequel son activité propre se trouve limitée.

Le Bulletin no 32 de la Société française contient le compte rendu des conférences tenues à Paris, les 10, 11 et 12 juin 1879, sous la présidence de Mgr le duc de Nemours, et auxquelles ont assisté 8 délégués régionaux, 18 membres des comités des départements et 22 membres du Conseil de la Société.

Parmi les services accessoires des troupes en campagne, il en est un qui a une importance capitale, surtout dans les armées telles qu'elles sont constituées de nos jours: c'est le service de santé. Jusqu'à présent on paraissait s'en être peu préoccupé en France, malgré les innombrables lacunes et défectuosités qu'on avait pu constater dans ce service, lors de la guerre avec l'Allemagne. Cependant une commission spéciale avait été réunie à l'effet de l'étudier et de le réorganiser.

La Présidence du Comité central est heureuse de pouvoir VQUS annoncer que la Croix rouge italienne aura cette année l'honneur de prendre part aux grandes manœuvres de l'armée.

L'importance de ce fait n'échappera certainement pas à Messieurs les membres des Comités de section et des Sous-Comités communaux du royaume.

Le Comité international a reçu communication du rapport qu'a rédigé le docteur et professeur Arétéos, sur les blessés de la dernière révolution de Thessalie recueillis et soignés par la Société de la Croix rouge grecque. L'administration de l'hôpital de la ville d'Athènes, l'Espérance, se prêtant, avec beaucoup do bienveillance à cette œuvre philanthropique, avait mis à la disposition de la Société trois grandes salles et le personnel nécessaire. Le service, organisé de manière à fournir les secours les plus complets, a duré plus de cinq mois, à dater du 22 mars 1878, et, pendant ce temps, 112 malades, dont 80 blessés, ont reçu des soins. Au 1er août, date de la cessation du service, ceux des malades qui ne pouvaient pas encore quitter le lit ont été transportés à la clinique de la ville, où ils ont continué d'être soignés aux dépens de ja Société de la Croix rouge.

Le rapport pour 1879, présenté le 29 avril 1880, indique comme principal objet de l'activité du comité de Bordeaux l'examen hebdomadaire des demandes de secours qui lui sont adressées par les dernières victimes de la guerre 1870–71, parmi lesquelles sont de nombreux ascendants de soldats morts.