Nous sommes en mesure de rectifier et de compléter, sur quelques points, la liste publiée, dans notre dernier Bulletin (p. 5), des protecteurs princiers de la Croix-Rouge, et nous nous empressons d'iniprimer ces errata, quoiqu'ils ne soient probablement pas les derniers qu'on aura à nous signaler.

En date du 30 décembre 1874, la république de Salvador ayant accédé à la Convention de Genève du 22 août 1864, pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, la Diète de la République majeure de l'Amérique centrale a, par décret du 16 mai dernier, déclaré adhérer aussi à cette Convention au nom des gouvernements des Républiques de Honduras et de Nicaragua. Par note datée du même jour, le secrétariat de la Diète nous a informés de cette adhésion, ce dont nous avons l'honneur de donner connaissance à Votre Excellence.

Depuis que le Congrès a sanctionné la loi qui reconnaît la Croix-Rouge argentine et lui a fourni une source de revenus assurée, en lui donnant une part du produit mensuel de la loterie de bienfaisance, depuis qu'une autre loterie a fait entrer dans les caisses de la Société la somme de sols 138,895 56, et qus le Conseil municipal de Buenos-Ayres lui a accordé un local pour un temps indéterminé, l'institution a presque réalisé toutes les espérances de ses fondateurs. Elle a travaillé en particulier à augmenter et à améliorer son matériel. Celui-ci s'est notablement accru par un don généreux de la Croix-Rouge italienne, qui a gracieusement cédé à sa sœur argentine tous les objets qui avaient figuré l'an dernier à l'Exposition d'hygiène de Buenos-Ayres. Les magasins sont pleins, et la Société est actuellement en pourparlers avec l'intendant municipal, pour que ce dernier lui abandonne encore la partie supérieure de l'édifice qui lui sert déjà de résidence. Cet étage servirait à la Section des dames.

Les délégués des diverses sociétés de la Croix-Rouge réunis à Vienne en 1897, lors de leur conférence internationale, ont été invités à visiter les établissements des cuisines populaires de Vienne. Le Dr Joseph Kuhn, président de cette institution, en même temps que membre de la Société autrichienne de la Croix-Rouge, leur a exposé le but poursuivi, à savoir la lutte contre l'anémie et l'alcoolisme, et leur a montré l'importance que ces installations peuvent avoir pour le service de l'assistance volontaire des blessés en campagne.

A l'époque de la déclaration de guerre des Etats-Unis à l'Espagne, le Comité central de Madrid écrivait au Comité international, le 25 avril 1898:

«Les mesures adoptées par nous jusqu'à ce jour, en vue de la gravité des circonstances, sont les suivantes:

«10 Nous nous sommes adressés à Miss Clara Barton, en vue d'entrer en relations directes avec le Comité central américáin, et l'avons priée de nous dire ce que pense faire la Société qu'elle préside, surtout en ce qui concerne les ambulances maritimes.

Le Comité central de Vienne nous communique, par lettre du 8 septembre dernier, la triste nouvelle du décès, survenu la veille, après une longue maladie, da président de la Société autrichienne de la Croix-Rouge, le comte Franz de Falkenhayn, conseiller intime et chambellan de l'empereur, chevalier de l'ordre de la Toison d'Or, etc., etc.

Le Comité central des Sociétés allemandes de la Croix-Rouge a publié, sur l'activité déployée par lui pendant la guerre turcogrecque un volumineux rapport suivi de planches; celles-cisont destinées à illustrer les observations faites sur des membres brisés ou déformés par les projectiles. Dans une partie de ce rapport sont plus spécialement consignés les résultats des expériences médicales et chirurgicales faites au cours de la campagne; notre collaborateur spécial en tirera parti pour sa Revue des publications de médecine et de chirurgie militaires. Le reste donne un historique détaillé et suivi des relations entamées et entretenues par la Croix-Rouge allemande avec les belligérants. Il nous permet ainsi de compléter et de confirmer les informations que nous n'avons pu jusqu'ici que glaner à droite et à gauche, au fur et à mesure de leur publication dans les journaux.

Les publications espagnoles sur la Croix-Rouge se font rares. Nous avons toutefois à signaler une brochure publiée par la section de Tarazona, à l'occasion du festival qui a eu lieu dans cette ville le 24 octobre dernier, et dont le but était d'augmenter les ressources de la section locale de la Croix-Rouge espagnole, en recueillant les fonds nécessaires pour soulager les victimes toujours plus nombreuses de la guerre de Cuba et de celle des Philippines. Cet opuscule est un recueil de pensées philosophiques, de poésies et de petits écrits de circonstance, qui tous font l'éloge de la Croix-Rouge, exaltent le plaisir qu'on éprouve à faire la charilé, ou consacrent une pensée pieuse à ceux qui sont morts pour la patrie.

Le Comité central autrichien, en vertu du règlement même qui a été adopté à la Conférence internationale de Vienne et dont nous donnons la teneur plus bas, vient de publier le compte rendu complet de cette conférence, un grand volume de plus de 250 pages qui a paru en français et en allemand.

Dans une séance du Comité central de la Croix-Rouge autrichienne tenue le 4 novembre 1897, le président comte Falkenhayn a constaté la pleine réussite de la conférence internationale de Vienne. Le comte Hoyos a fait remarquer que c'était au comte Falkenhayn que revenait, avant tout autre, l'honneur d'avoir mené à bien l'organisation laborieuse de cette conférence. Au point de vue matériel, le résultat de la conférence a été également satisfaisant, en ce sens que les dépenses totales n'atteindront guère que le chiffre de 9000 florins au lieu de 15,000 qui avaient été prévus.

Le Comité central de Madrid vient de dresser et de publier le catalogue des travaux que la Croix-Rouge espagnole a livrés à l'impression depuis qu'elle existe, c'est-à-dire depuis l'année 1864. Cette liste ne contient pas moins de 113 numéros, et le secrétaire général actuel, M. Juan P. Criado y Dominguez, y a joint un court avertissement, dans lequel il expose le triple but de sa publication. Il s'agissait: 10 de faciliter aux amis de la Croix-Rouge espagnole la connaissance des sources de sa glorieuse histoire; 20 de répondre à l'injuste reproche adressé à cette société, de n'avoir pas fait, par la presse, une propagande suffisamment active en faveur de ses idées; et 30 de provoquer des indications complémentaires, qui missent sur la piste de lacunes existantes dans les archives du Comité central et d'acquisitions à faire par lui.

Sous le titre que nous donnons à cet article, nous avons déjà mentionné comment l'idée de prêter assistance aux Arméniens persécutés et massacrés était entrée en Amérique dans la voie de la réalisation, et comment un détachement composé de personnes appartenant à la Croix-Rouge américaine, sans cependant revêtir le caractère d'une délégation officielle de cette Société, était parti pour l'Arménie, afin d'y distribuer des secours et d'y semer des soulagements. Pour répondre à leur désir très généralement manifesté, la Croix-Rouge américaine a réuni, dans un opuscule de 143 pages, le rapport de Miss Clara Barton, présidente de la Société et directrice de cette expédition officieuse; celui de son compagnon de travail, M. George Pullman, secrétaire-trésorier de la Croix-Rouge; enfin ceux de MM. Hubbell, agent général, Wistar et Wood, agents spéciaux, et Dr Harris, chirurgien, qui travaillèrent au soulagement des misères en Anatolie.

Le Comité central de la Croix-Rouge française, dans sa séance du 23 octobre 1897, a élu pour son président M. le général Davout due d'Auerstædt, grand-chancelier de la Légion d'honneur, en remplacement de S. A. R. Mgr le due d'Aumale.

En enregistrant cette nomination, le Bulletin de la Société s'exprime ainsi:

« La Société est justement fière d'ajouter aujourd'hui, aux noms illustres qu'elle a eu le grand honneur d'inscrire à sa tête, celui du général Davout due d'Auerstædt, qui évoque des souvenirs si glorieux pour la France.

Le fait d'avoir signalé, dans le dernier Bulletin international (p. 10), la rareté momentanée des publications espagnoles concernant la Croix-Rouge, nous a valu l'envoi d'une trentaine d'imprimés venant soit de l'«Assemblée» de Madrid, soit des sections de Avila, Barcelone, Benavente, Bilbao, Grenade, Pampelune, Santander, Saragosse, Ségovie et Tudela. Nous allons essayer d'en donner une rapide analyse, mais non sans avoir fait remarquer préalablement qu'ils attestent l'existence réjouissante d'un véritable réveil de la Croix-Rouge espagnole, depuis sa reconstitution en 1893, réveil auquel, comme on le verra, deux guerres coloniales ont fourni son principal aliment.

«Puisque les nouveaux engins de guerre ont pour résultat d'augmenter le nombre des blessés, quels sont les préparatifs que la Croix-Rouge doit faire en vue de cette éventualité?» Tel est le sujet d'un concours que la Section de la Croix-Rouge de Cordoue avait organisé pour le mois de mai 1896.

Article Premier. — Sont membres de chaque Conférence, avec faculté de prendre part aux délibérations et votations:

a) Les représentants du Comité international et des Comités centraux.

b) Les représentants des puissances signataires de la Convention de Genève.

c) Les personnes que le Comité central, chargé d'organiser la conférence a expressément invitées, en considération de la situation qu'elles occupent ou des services qu'elles ont rendus à l'œuvre de la Croix-Rouge.

Analysant, dans la Revue de médecine militaire de notre Bulletin, le remarquable rapport présenté par M. le professeur Nimier au Congrès de Moscou, sur les appareils les plus pratiques pour le premier traitement des fractures par coup de feu, nous avons eu l'occasion de signaler le brancard construit par M. le Dr Malgat, médecin-major au 6me bataillon des chasseurs alpins.

Nous extrayons du Bulletin de la Société de secours aux blessés militaires, de novembre 1897, les quelques faits suivants sur l'activité sociale pendant les mois de vacances.

De nombreuses demandes de secours ont été reçues; elles furent accordées à quatre-vingt-quatre blessés militaires, les autres devant être examinées par la Commission spéciale des Secours. Deux demandes des Comités coloniaux de Suez et de Hanoï ont également été satisfaites; un assez grand nombre de comités de province ont reçu des envois de matériel et de lingerie, pour une somme de fr. 3394 75.

Le secrétaire du Comité central bavarois, M. Krais, a présenté à la réunion plénière de ce Comité, tenue le 27 mai dernier au palais du prince Luitpold, le rapport sur l'activité de la Société bavaroise pendant l'exercice écoulé. Au sein du Comité central, le Dr J. von Buchrucker a remplacé le défunt Dr Ad. Ritter von Stählin, et M. Buchner est appelé à succéder à M. von Radspieler, démissionnaire.

La Société française de secours aux blessés militaires vient de faire, au mois de février, une grande perte en la personne du Dr Péan, l'éminent chirurgien, qui était membre de son Consęil central et s'intéressait vivement à l'œuvre de la Croix-Rouge. Il lui avait donné naguère, en particulier, une grande marque de sympathie, en mettant à sa disposition, pour le temps de guerre, l'«Hôpital international» dont il était le fondateur. M. le Dr Riant, vice-président de la Société, a retracé, comme directeur des cours et conférences, la part que le Dr Péan avait prise à cet enseignement. Deux fois il avait donné, dans l'intérêt de la Société, des conférences remarquables. L'une en 1891, sur les hémorragies chirurgicales et leur traitement, dans laquelle chacun put se rendre compte du merveilleux procédé qu'il avait découvert pour supprimer presque totalement la perte du sang chez les opérés. Il avait inventé les «pinces hémostatiques», qui peuvent remplacer, pour le chirurgien du champ de bataille, les aides trop souvent absents. La seconde conférence fut donnée en 1893; elle avait pour objet la création due à son initiative: son grand Hôpital international qui réunissait toutes les innovations réclamées par le progrès moderne, dans l'intérêt des malades et des blessés. Il se préparait à accorder une autre faveur au Comité des Dames de la Société, en lui offrant un cours pratique dans son service à cet hôpital. La mort est venue l'empêcher de réaliser ce dessein.