Si nous jetons un coup d'œil en arrière sur la courte carrière de la Société centrale suisse de la Croix-Rouge, nous devons malheureusement constater qu'elle n'a pas, dans son développement, suivi une marche aussi ascensionnelle, et n'a pas obtenu tous les résultats que faisaient espérer l'entrain juvénile dont elle était animée lors de sa fondation et les principes élevés proclamés par ses statuts. Il est vrai que ce ne sont pas, du moins dans beaucoup de localités, les démonstrations et les avis encourageants, ni les adhésions empressées, qui lui ont fait défaut, mais divers obstacles se sont opposés à ce qu'elle prît une extension vigoureuse. A notre époque, si fertile en associations, tellement qu'on commence à en être las, toute nouvelle association mise sur le tapis, quelles que soient l'opportunité de son existence et la noblesse de ses efforts, a d'abord à lutter péniblement contre des sœurs et des demi-sœurs plus anciennes, pour assurer son droit à l'existence et arriver à se faire reconnaître. D'autre part, l'organisation primitive et la répartition des tàches de la Société furent reconnues défectueuses; les buts divers qu'elle se proposait d'atteindre n'étaient peut être pas assez bien définis; les uns étaient conçus d'une manière trop générale, les autres manquaient de précision, en sorte que la Direction, dans ses différentes séances et délibérations, eut à se préoccuper avant tout, outre la question de propagande, d'établir une délimitation plus fixe, plus précise et plus pratique de ses devoirs.