Le processus de défaillance d’une entreprise, lorsqu’il résulte d’une dégradation de ses performances économiques, est affecté par les règles de partage qui prendront place en cas de liquidation. Il existe notamment, en cas de dégradation continue des résultats, des incitations conduisant l’entreprise à réduire son potentiel de croissance, par cession prématurée des actifs, afin de préserver la confiance de ses partenaires. Ce type de comportement, en retardant le défaut de paiement, risque d’accroître l’insuffisance d’actif et, par voie de conséquence, réduire le taux de recouvrement des créances. Néanmoins, en cas de difficultés temporaires, la politique de cession prématurée des actifs peut constituer un outil stratégique efficace contre le refus de prèt. Les résultats d’une enquète menée auprès du Tribunal de Commerce de Paris entre 1993 et 1995 (données de 1991) confirment l’existence de telles cessions d’actifs : en retardant le déclenchement de la procédure collective, elles constituent un obstacle au redressement des entreprises.