Bien que la littérature sur l’équilibre temporaire jouisse d’une croissance soutenue depuis maintenant plus de dix ans (voir l’article-revue de Grandmont (1977) et surtout son récent livre (Money and Value 1982)), il existe encore très peu de résultats sur la statistique comparative des équilibres individuels sous-jacents. En conséquence, l’instrumentation nécessaire à l’élaboration d’une théorie des optima temporaires de premier et de second rang (first best, second best) fait actuellement défaut. De même, la contrepartie économétrique est faible, l’absence d’implications empiriques temporaires ne permettant pas d’engendrer des formes structurelles nouvelles et testables empiriquement.
Dans cet article, nous allons étudier l’équilibre temporaire du producteur en portant une attention spéciale aux utilisations théoriques éventuelles et aux utilisations empiriques éventuelles. Si, pour la théorie, l’on prend par exemple comme thème de référence la construction d’une théorie des optima temporaires de second rang, il est clair qu’il nous faut au préalable dériver les identités analogues aux identités atemporelles. Ce faisant, on peut garder ouvert le problème de la spécification des anticipations puisque l’optimum temporaire devrait précisément permettre la caractérisation d’une structure optimale des anticipations.