Nous signalions l'atmée dernière comme caractéristiques de la législation sociale en 1933, l'introduction de dispositions nouvelles inspirées par la situation financière de l'Etat. La. continuation de la crise met toujours au premier rang des préoccupations du gouvernement l'établissement de l'équilibre budgétaire. Les dépenses sociales constituant pour l'Etat une charge très importante, il est normal qu'on cherche notamment de ce côte la possibilité de réduire certaines dépenses.

Dans le courant de l'année 1934, c'est spécialement dans le domaine du chômage que cet effort a été poursuivi; toutefois, des mesures qui intéressent soit le Fonds national de retraite des ouvriers mineurs, soit les caisses d'allocations familiales ont également été adoptées.

L'année 1934 n'a pas valu de difficultés exceptionnelles à notre institut d'émission, mais elle a cependant été témoin de mouvements qui méritent d'etre signalés. La crise de crédit dont nous parlons ailleurs a eu ses effets classiques sur le bilan de la Banque Nationale.

L'encaisse-or est revenue de 13.660 à 12.523 millions. Cette perte de plus de un milliard est en partie naturelle. L'afflux de métal dont nous avons bénéficié en 1933 était anormal; il traduisait une méfiance assez généralisée envers le dollar et la livre. Ceci avait déterminé en 1933 le rapatriement des fonds de roulement.

Malgré les efforts renouvelés de redressement budgétaire, le problème des finances publiques ne cesse pas d'etre l'un des plus ardus à résoudre et les perspectives pour l'avenir restent peu encourageantes. Certes, on peut se feliciter que les mesures prises soient parvenues à maintenir l'équilibre des budgets 1933 et 1934. Le mali global pour les deux budgets reunis ne depasse pas 184 millions, ce qui ne represente que 1% de leur montant global. Ce résultat est du à une augmentation des impots, laquelle s'élève à 2.200.000.000 depuis 1930 et à des compressions de depenses admi-nistratives qui s'echelonnent de 1932 a 1934 et s'élèvent à plus de 1.800.000.000 de francs.

Ce qui caractérise, en ces dernières années, l'activité économique de la colonie, c'est d'abord le développement de l'exploitation et de la prospection des mines; c'est ensuite une politique de soutien de la production agricole et une orientation décidée vers le paysannat indigène; ce sont enfin les efforts combinés pour une économie meilleure des transports.

On ne construit plus guere de nouvelles routes en Belgique et les quelques change-ments qui ont modifié en ces dernieres années le tableau de la voirie proviennent presque exclusivement d'un nouveau classement de routes.

L'es événements d'ordre économique, monétaire et météorologique, qui se sont produits durant l'année 1934 dans le monde entier, ont changé profondément la situation de l'agriculture dans beaucoup de pays d'Europe et d'outre-mer.

Dans cette étude nous passerons en revue les différentes branches de l'agriculture nationale, et nous étudierons la répercussion des événements mentionnés sur chacune de ses branches. Cependant, puisque les faits qui ont fait sentir leur influence sont si nombreux et si complexes, nous devons nous borner à en relever les principaux, et ainsi cet apercu rapide n'apportera pas tous les détails qu'on est en droit d'exiger d'une analyse approfondie.

L'analyse des statistiques de notre commerce extérieur en 1934 ne nous offre encore que peu de constatations encourageantes. Au point de vue quantitatif, si l'on constate dans certains domaines des symptonies d'amélioration, la'note générale reste cependant la consolidation au fond de la dépression, que traduisaient déjà les chroniques des deux années précédentes. Malheureusement, les résultats en va-leurs continuent à manifester en ordre principal 1'effet du déséquilibre de notre systéme de prix, qui affecte si durement l'économie beige à 1'heure actuelle.

La dépression continua invariablement au cours de l'année sous revue; notre industrie textile a comme seuls avantages naturels une abondante main-d'ceuvre qualifiée et un ensemble technique de transformation. Mais tous deux constituent plutot des charges fixes qu'il faut répartir sur une production ne représentant guére plus de 71,5 pour-cent de la moyenne mensuelle de la période de 1923 à 1925 en octobre 1934.

Dans l'étude que nous consacrions l'an dernier à la situation de notre industrie houillere, nous nous hasardions à des prévisions d'un optimisme modéré… et conditionnel. « L'année I934» écrivions-nous, nous parait devoir etre marquée par la liquidation de la crise charbonniére beige, en meme temps que par une légàre amélioration, appelée a s'accentuer par la suite, des prix de la houille; le tout — et nous soulignions ces derniers mots — moyennant une politique défensive suffisamment e'nergique vis-à-vis des importations étrangéres».

L'analyse des statistiques du chomage a tonjours présenté en Belgique de tres réelles difficultés à cause de l'instabilité de la réglementation relative à l'indemnisation des chomeurs et de la variation dans le nombre d'affiliés aux caisses de chomage.

C'est ainsi que du mois de Janvier 1930 au mois de juillet 1933, le nombre des assurés a passé de 639.656 à un maximum de 1.037.653, ce qui represénte une augmentation d'environ 400.000. Il va de soi que de telles variations rendent malaisée l'interpretation de la statistique.

La production sidérurgique beige n'a guére varié au cours de l'année 1934; elle s'est maintenue à un niveau moyen légèrement supérieur à celui de l'année précédente; pour la premiére fois depuis le début de la crise nous constatons un relévement de la production, assez sensible d'ailleurs puisqu'il nous ramène au dela des chiffres de 1932.

lye diagnostic de conjoncture est chose essentiellement variable, s'adaptant aux diverses phases de la conjoncture. Cependant, il ne varie pas necessairement de tri-mestre en trimestre, sinon dans quelques modalités. Le plan general de l'évolution reste souvent le même. Ce fut le cas au cours de la derniere année. Aussi pouvons-nous reprendre, aujourd'hui, les considerations generates emises en fevrier 1934 et qui n'ont gagné qu'en gravité.

Si l'on tient cotnptedes mouvements saisonniers habituelsati premier mois de l'année, les affaires ont continué à se tenir pendant le mois de Janvier aux environs des meilleurs niveatix des derniers dix-huit mois, niveaux qui sont encore au-dessous de la normale, mais considérablement au-dessus des mois les plus bas de la dépression.

Les changements observés au cours du mois laissent les indications données par les graphiques de Harvard fort semblables à celles des mois précédents.