Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
While doing field-work among the Fipa of south-west Tanzania between December 1962 and June 1964 I collected evidence about an anti-sorcery cult or movement called Kamcape which was then active in the area. The present article describes this evidence and seeks to assess its sociological significance.
KAMCAPE: UN RITUEL EXÉCUTÉ CONTRE LA SORCELLERIE EN TANZANIE DU SUD-OUEST
Cet article étudie un rituel exécuté contre la sorcellerie nommé ‘Kamcape ’, chez les Fipa du sud-ouest de la Tanzanie. Cette population bantoue vit en habitat groupé et pratique une agriculture d'économie de substistance.
Le rituel envisagé ici a été étudié en 1963–4 et l'on en a observé de semblables à Ufipa et dans les tribus voisines, avec des intervalles d'environ 10 armées — la plus ancienne observation remontant à 1934. Comme pour les rituels antérieurs, les adhérents de ‘Kamcape’ prétendent tenir leur autorité et leur pouvoir de combattre la sorcellerie d'un ‘sorcier guérisseur’ originaire du Nyasaland (Malawi), que l'on dit être ressuscité.
Ceux qui sont accusés de sorcellerie par le ‘Kamcape’ sont toujours les hommes les plus âgés du village. En tant que ‘sorciers ’ ils sont en même temps ‘guérisseurs ’, ce qui laisse supposer quʼils peuvent soit neutraliser leur pouvoir maléfique, soit causer la mort s'ils ont recours à la sorcellerie. Un trait marquant des actions du ‘Kamcape’, chez les Fipa, est leur rôle actif et déterminant lors du rite effectué par les jeunes gens et jeunes filles.
L'auteur de cet article émet l'hypothèse que les mouvements correspondant à ce rituel, tels que l'on peut les observer dans le cas du ‘Kamcape’, ont un effet cathartique pour résoudre les tensions socials, en mettant en action un drame rituel au cours duquel l'ordre normal de la société villageoise est provisoirement inversé. Dans ce simulacre de révolution, le pouvoir et l'autorité passent momentanément aux mains de la classe d'adultes venant au dernier rang — soit les jeunes gens et les jeunes filles — tandis que la classe des vieillards au prestige établi joue le rôle de bouc émissaire en tant que ‘sorciers’. Par la suite, les ‘sorciers ’ reprennent leur place dans la communauté.
Sur une large échelle, de tels rituels paraissent jouer un rôle dans la prise de conscience et l'organisation politique indigène.