Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
This discussion grows out of an attempt to account for the presence among the Suku of Zaïre of a rather common but somewhat puzzling feature of African ‘ancestor cults.’ For all the importance of ancestors in African traditional life and thought, there is surprisingly little elaboration of the mode of their existence in the other world. In a masterly discussion of ‘ancestor worship’ in Africa, Fortes (1965: 126ff) notes this fact but does not attempt to explain it. To be sure, the issue is distinctly secondary to his main concern—the sociological matrix of ancestor cults. In sociological perspective, what matters about ancestors is their social role in this world, not their style of life in the next. This sociological perspective is in tune with African ethnographic fact: like Fortes, African informants are primarily interested in the social relationship of the ancestors with the living and they show little sympathy with the ethnographer's occasional curiosity about the details of the ancestors' own existence.
Connaissance et croyance dans la pensée Suku
On examine ici une particularité quelque peu déroutante et largement répandue parmi les cultes des ancêtres en Afrique. En dépit de l'importance des ancêtres dans la vie et la pensée africaines, on note l'extrême rareté des détails relatifs au mode de vie des ancêtres dans l'audelà. Les anthropologues étudient généralement cette question sous la rubrique ‘croyance’ africaine. Mais ce terme de ‘croyance’ est très ambigu: l'anthropologie l'applique à bon nombre de notions très diverses et cet usage reflète certains problèmes de la philosophie occidentale remontant à Platon et où cette notion est mise en opposition à celle de ‘connaissance’. Cependant, le recours à ces concepts ne nous instruit nullement sur les problèmes particuliers à l'épistémologie africaine.
Dans le présent article, c'est l'épistémologie des Suku (Zaïre du sud-ouest) qui a servi d'étude de cas. Les deux principes épistémologiques majeurs sont -baanza dont la meilleure traduction est ‘être d'avis que’ et -zaaya dont le sens le plus proche est ‘connaître’. (Il n'existe pas de terme Suku pour désigner l'idée ambigue contenue dans le terme occidental de ‘croire’). L'épistémologie Suku s'avère être semblable à l'épistémologie positiviste qui caractérisait la science occidentale au 19ème siècle. Cette épistémologie rejette toute spéculation oiseuse sur les aspects indéterminés de certaines questions dont l'existence est perçue, ‘connue’ comme une certitude. Ainsi, les Suku ne ‘croient’-ils pas à l'existence des ancêtres, comme les anthropologues l'ont si souvent affirmé à tort. II est plus juste de dire qu'ils en ‘connaissent’ l'existence et c'est en raison de cette certitude même que toute spéculation quant aux inconnues de leur existence est traitée comme futile et déraisonnable. Ce cheminement logique est analogue à celui du positivisme extrême de la science occidentale du 19ème siècle, mais non du 20ème siècle.
On passe ensuite en revue certains problèmes que pose cette analogic. Les processus de dévelopment dans l'un et l'autre des cas sont dissemblables parce que l'analogie n'est pas totale et ne tient pas compte du contexte social dans lequel est fondé chaque système de pensée. L'épistémologie Suku est la seule et unique épistémologie de la culture. Par opposition, l'épistémologie scientifique occidentale coexiste avec d'autres épistémologies, y compris celles qui englobent la notion de croyance. En tant qu'individu, le savant occidental peut évoluer parmi ces différentes épistémologies d'une manière qui est exclue au penseur Suku. Ainsi que les récentes recherches sur l'histoire de la science nous l'ont appris, la croyance a en fait été pour la science une puissante force de progrès même si elle n'a pas été ouvertement reconnue en tant que telle.