Hostname: page-component-cd9895bd7-lnqnp Total loading time: 0 Render date: 2024-12-27T10:37:43.291Z Has data issue: false hasContentIssue false

Les Sorkawa Pêcheurs Itinérants du Moyen Niger

Published online by Cambridge University Press:  21 August 2012

Extract

Cette étude des pêcheurs itinérants sorkawa du Moyen-Niger fait partie d'un travail général sur les pêcheurs du Niger. C'est le résultat d'enquêtes menées à deux reprises sur le terrain, en 1946-1947 au cours de la descente du Niger en pirogue de sa source à la mer, et en 1948-1949 au cours de séjours parmi les pêcheurs sorkawa en campagne de pêche au Niger français.

Il est difficile de séparer les Sorkawa du reste de la caste des pécheurs sorko de la population songhay, desquels ils sont issus et dont ils ont conservé un grand nombre de traditions. Mais en fait, la situation géographique, historique et ethnique des Sorkawa, leurs manières de vivre et de penser en font un groupe très à part.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © International African Institute 1950

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

page 5 note 1 Voir à ce sujet Jean Rouch, ‘Géographie mythique et traditionnelle du W’, à paraître aux Notes Africaitus, Ifan Dakar.

page 5 note 2 Pour une étude plus complète des rapides de Boussa et des circonstances de la mort de Park, Mungo, voit ‘Les rapides de Boussa et la mort de Mungo Park’, Notes Africaines, No. 43, juillet 1942.Google Scholar

page 7 note 1 Temple, C. L., Notes on the Tribes, Emirates and States of the Northern Provinces of Nigeria, Cape Town, 1919.Google Scholar

page 7 note 2 Meek, C. K., Tribal Studies in Northern Nigeria, 2 vols., 1951, 1933Google Scholar.

page 7 note 3 Harris, P. G., ‘Notes on Yauri’, J. Roy. Anthrop. hist. 1930Google Scholar; ‘Kebbi Fishermen’, ibid. 1941.

page 7 note 4 Urvoy, Y., Histoire des populations du Soudan Central, Paris, 1936.Google Scholar

page 7 note 5 p.e. l'étude des traditions du Cercle de Dosso, par Perrier et Sellier; doit paraitre au Bulletin de I'Ifan.

page 7 note 6 Voir en particulier Les Chansons de Farang, recueillies par Dupuis Yacouba, et publiées par Desplagnes. Celles que nous avons pu recueillir seront publiées dans le travail général sur les pècheurs du Niger.

page 8 note 1 II existe actuellement d'autres harpons que zirbini, par exemple le harpon babingay, qui est femelle, et qui est jalouse de zirbini. Si les Sorko lancent babingay avant zirbini, ce n'est pas que celle-ci soit supérieure à celui-là, mais bien pour éviter des querelles entre leurs deux armes. Tous ces autres harpons sont maintenant considérés comme harpons traditionnels des ancêtres respectifs des différentes branches des Sorko (Harris, op. cit., en cite cinq), mais les traditions sont unanimes à reconnaître que ces ancêtres et leurs harpons descendent de Faran Maka Boté et de zirbini.

page 8 note 2 D'après Harris (Notes on Yauri) qui cite ‘la légende rapportée en pays Hausa’, Faran Maka Boté avait une sœur Gawokwoy; Faran donna au fils de Gawokwoy, Halilu, surnommé Kyarakoy, le commandement des eaux du Haoussa. Mais, suivant d'autres informations rapportées toujours par Harris, cette Gawokwoy serait la sœur du Sonni Ali, qui effectiyement dans les traditions songhay, joue un rôle important (sous le nom de Kassey). Je pense qu'il y a une confusion entre ces deux personnages.

page 9 note 1 Les traces de ces différentes origines se retrouvent encore aujourd'hui dans les traditions des families sorkawa. Ainsi Amaru Alu du village de Gomba est Sorko par sa mère et Mamar Hama, c'est-à-dire descendant de l'Askia Mohammed, par son père.

page 9 note 2 Cette complexité explique à mon sens les contradictions que l'on remarque entre les deux articles de Harris ‘Notes on Yauri’ (1930) et ‘Kebbi Fishermen’ (1941). Dans le premier Harris suppose que les Sorkawa seraient venus au Kebbi depuis plus de dix siècles, à la suite des campagnes de l'Askia Mohammed; dans le second que ‘après que la capitate du Kebbi ait été déplacée de Surame à Birni n Kebbi (début xixe), un Magajin Alfa vint du Songhay avec ses suivants qui sont connus aujourd'-hui sous le nom de Dan Sorkawa’.

page 10 note 1 ‘Il y a quatre porteurs de titre au Kebbi qui sont par ordre d'importance Homa Serki (émir pêcheur), chef des pêcheurs appointés par le Serki n Kebbi, Homa Alkali (juge pêcheur) assistant du Homa Serki et appointé par l'Alkali Kebbi, le juge mahométan d'Argungu; le Magajin Dankanawa déjà décrit, des Sorkawa, les pêcheurs au taru; et Dan kwoy le chef des pêcheurs au harpon.’

page 11 note 1 Il faut remarquer cependant que malgré ces conditions défavorables, certains éléments avaient déjà émigrés dans le sud. Ainsi sur la Bénoué on trouve des groupes songhay et haoussa importants parmi les bateliers du fleuve, signalés par Mrs. Temple (op. cit.) et P. W. H. Migeod, Through Nigeria to Lake Chad. Il est probable d'ailleurs que ces ‘pêcheurs haoussa’ aient introduit sur la Bénoué et en particulier chez les Jukun, certaines techniques comme les nasses gura, qui y portent le même nom.

page 12 note 1 Cette position à part des Tyengawa à l'intérieur du groupe bussawa contredit l'hypothèse de Temple, comme quoi ils seraient une branche des Bussawa devenue indépendante.

page 12 note 2 Cette importante question de la propriété du fleuve, qui intéresse davantage ici les pêcheurs non itinérants — Kebbawa, Kamberawa — sera étudiée dans l'étude générale des pêcheurs du Niger. Signaions ici simplement que sur la partie occidentale du Niger, les pêcheurs somono et bozo ont conservé ces droits de propriété d'une façon beaucoup plus rigide. Nous reparlerons des droits de propriété des Songhay à propos des campagnes de pêche (P. 19).

page 12 note 3 II ne m'a pas paru que la question des ‘zones interdites’ formant de véritables réserves de pêche aient ici la même importance que chez les Bozo et Somono de la branche occidentale du Niger. Alors que dans la région de Mopti existent des ‘trous’ profonds où il est interdit de pêcher en dehors de certains jours de l'année, cette pratique ne paraît exister que chez les pêcheurs du Kebbi (décrite par Harris dans ‘Kebbi Fishermen’), les Sorkawa ne connaissant que certaines zones dangereuses où la pêche ne peut être pratiquée que par les grands pêcheurs qui savent lutter contre les mauvaises forces.

page 14 note 1 Je ne ferai que mentionner la pirogue faringi, en planches clouées et brochées, que l'on fabriquait au début du sièclé à Illo et que décrit Toutée (Dahomé, Niger, Touareg): ‘II existe aupres d'lllo, une forêt d'arbres à bois très dur très favorable á la construction des pirogues’, et qui aurait été construite par une caste de charpentiers du Nupé, dont il existe un ilot dans la région de Illo. Je n'ai rencontré qu'un seul type de cette pirogue en 1947, au village de Garafiri.

Signalons également que la pirogue monoxyle, dont parlent les Lander n'existe plus, sans doute par disparition d'arbres d'assez grandes dimensions.

page 14 note 2 Je ne décrirai pas la habara ici, tous les voyageurs du bas Niger en ayant suffisamment parlé. On en trouvera une excellente description dans Roth, Ling, ‘Notes on the Jekris and Igos of the Warri District of the Niger Coast Protectorate’, J. Roy. Anthrop. Inst. xxviii, 1898-1899Google Scholar.

page 17 note 1 La technique de la pêche à l'hippopotame est décrite dans ‘Pêche à l'hippopotame’, Jean Rouch, en parution au Bulletin de I'Institut Français d'Afrique Noire, Dakar.

page 18 note 1 Certains Sorkawa ont un autre type de four; la grille est formée de troncs d'arbres supportés par des murettes d'argile (vu à Kari Kapto en 1948).

page 18 note 2 Toutée signale le soin que mettent les pêcheurs à choisir le bois et les feuilles ‘employées dans ce traitement eupyreumatique’.

page 21 note 1 Voir, ‘Culte des génies chez les Sonray’, Journal de la Société des Africanistes, tome xv, 1945.Google Scholar

page 22 note 1 D'après les indigènes tous les génies, holey des Songhay, gina des Bambara, bori des Haoussa, … seraient les mêmes, seul diffèreraient la manière et la langue employée pour communiquer avec eux.

page 23 note 1 II est très intéressant de remarquer ici, que les textes de korte que j'ai pu recueillir auprès des Sorkawa étaient en langue songhay, dans le dialecte spécial de la région de Gao, et non pas en dialecte zerma ou dendi parlé par les Sorko les plus voisins. Cela tendrait à prouver l'authenticité du mythe qui fait venir Tyarakoy, ancêtre des Sorkawa, de Gao. Harris (‘Notes on Yauri’) cite un très beau texte de korte en insistant, lui aussi, sur le fait que ce texte est dit par des gens qui n'en comprennent pas le sens.

page 25 note 1 Signalons par exemple qu'au contact des Sorkawa, les pêcheurs du bas Niger ont adoptés non seulement certains de leurs engins, mais encore leurs habitudes de la campagne de pêche. En 1948, des pêcheurs de la région d'Onisha étaient remontés pêcher à Say.