Hostname: page-component-cd9895bd7-q99xh Total loading time: 0 Render date: 2024-12-27T22:37:19.510Z Has data issue: false hasContentIssue false

Chicago, Expérience Ethnique

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

Maurice Halbwachs*
Affiliation:
Université, Strasbourg
Get access

Extract

Les statisticiens américains appellent centre de population, un point qu'ils définissent ainsi. Supposons que la surface des États-Unis soit un plan rigide et sans épaisseur, et que tous les habitants aient même poids : le centre de gravité de cette surface représente le centre de population. On connaît sa position à chaque recensement, de dix ans en dix ans, depuis 1790. A cette époque, il se trouvait à 23 milles (ou près de 35 km.) à l'Est de Baltimore, dans le Maryland. Suivons-le, tandis que, d'un mouvement continu, il se déplace vers l'Ouest. Il traverse Baltimore et passe à 18 milles à l'Ouest de cette ville en 1800. En 1810, on le retrouve à 40 milles au Nord-Ouest de Washington.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1932

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

page 12 note 1. What of the City? America's greatest issue. City planning, etc., Chicago, 1919, in-12, 439 p.

page 12 note 2. Chicago as it is. A strangers and tourist guide to the City of Chicago containing reminiscences of Chicago in the early day, an account of the rise and progress, etc., Chicago, 1886.

page 12 note 3. La population de New York était : en 1790, 49 401 ; en 1800 : 60 489 ; en 1810, 96 373 ; en 1820, 123 706 ; en 1830, 203 007. En 1860, Chicago venait au huitième rang, dépassée par Philadelphie (565 529), Brooklyn (279 122), etc. En 1900, Brooklyn est rattaché à New York, d'où le gros accroissement de la population de cette ville, à cette date. Chicago a légèrement dépassé Philadelphie en 1890, et occupe le deuxième rang depuis ce moment.

page 13 note 1. Les statisticiens du Census définissent le « district métropolitain » comme constitué par un noyau urbain, plus une banlieue comprenant les localités qui, situées à moins de 10 milles (16 km.) des limites de la ville, ont une densité égale ou supérieure à 150 hab. au mille carré (58 hab. au km2). Le district métropolitain de Chicago s'étend sur 1 900 km2 et comprend (en 1920) 3 179 000 hab. Le département de la Seine, à la même époque, s'étend sur 480 km2 et contient 4154 000 hab. D'après H. Baulig. La population des États-Unis en 1921 dans Annales de Géographie, 1924, t. XXXIII, p. 543 et suiv.

page 13 note 2. Le lac Calumet se trouve au Sud-Est, entre la 103e et la 130e rue.

page 14 note 1. Voir notre livre La population et les tracés de voies à Paris depuis un siècle, Paris, Presses universitaires de France, 1928, p. 237 et 264. La population de Paris augmente de 62 p. 100, de 1841 à 1861 ; de 35 p. 100, de 1861 à 1881 ; de 18 p. 100, de 1881 à 1901 ; de 8 p. 100, de 1901 à 1921. L'extension de l'enceinte a lieu en 1861 ; mais l'augmentation de population est calculée, de 1841 à 1861, pour l'enceinte actuelle.

page 16 note 1. Le 11 août 1923, sur le Michigan boulevard bridge, on a compté, entre 7 heures du matin et minuit, 53 014 voitures, soit, en moyenne, 3 118 par heure ; 4 360 entre 5 heures et quart et 6 heures et quart du soir.

page 16 note 2. Report of tke Chicago Subway and Traction Commission, p. 81 ; Report on a physical plan for a unified transportation System, p. 391. En 1860, les tramways à chevaux de New York City transportaient environ 50 millions de voyageurs. En 1890, les tramways electriques (et les quelques tramways à chevaux subsistant) en transportaient 500 millions. En 1921, sur le Métropolitain (elevated et subway), et sur les lignes suburbaines électriques et à vapeur, leur nombre dépasse 2 milliards 500 millions : on s'élève de 100 en 1860 à 1 000 en 1890, à 5 000 en 1921, alors que la population a passé de 100 à 188 et 700. Munro, W. B., Municipal government and administration, t. II, p. 377.Google Scholar

page 17 note 1. Standard of living of employees of Ford Motor Co. in Detroit. Monthly Labor Revietv of the Bureau of Labor statistics, june 1930 ; — Robert, S. and Lynd, Helen, Middletown. A study of contemporary culture, New York, 1929.Google Scholar

page 18 note 1. Park and Burgess (and Mackenzie), The City, with a bibliography by L. Wirth. The University of Chicago Press, 1925 ; in-12, XI-239 p. C'est dans ce livre que se trouve le schéma que nous reproduisons.

page 19 note 1. Sur 920 000 personnes actives à Chicago, en 1920, on comptait 70 367 clerks (employés) dans les offices (à l'exclusion des magasins où il y en avait 14 189), et 20 262 comptables et caissiers.

page 20 note 1. Zorbaugh, Harvey W., The Gold coast and the Slum, University of Chicago Press, 1929, XII-287 p.,in-12.Google Scholar—-Du même : The Dweller in furnished rooms. An urban type. American Journal of Sociology, Papers and Proceedings of the 20th Annual Meeting, XXII, n° 1, Part II, 1926. L'auteur a étudié la région du North Shore, à l'Est de la branche Nord de la rivière, où sont en contact deux quartiers qui présentent un vif contraste : celui des millionnaires en bordure du lac, et une zone où 23 000 personnes (dont 62 p. 100 de célibataires, surtout hommes) vivent en chambres meublées dans 1139 maisons. Beaucoup sont employés dans le loop, étudiants aux écoles de musique du North Side, artistes de toutes catégories : population très mobile, qui se renouvelle tous les quatre mois en moyenne.

page 20 note 2. Anderson, Nels, The Hobo. The sociology of the homeless man, University of Chicago Press, 1923, in-8°, xv-302 p.Google Scholar Description de la bohème des vagabonds, de leurs campements, de leurs règles (touchant, notamment, la propriété commune et l'usage collectif des instruments de cuisine), de leurs meetings en plein air, etc.

page 21 note 1. Thrasher, Frederic M., The Gang. A study of 1313 Gangs in Chicago, University of Chicago Press, 1927, XXI-571 p.Google Scholar Voir aussi : Shaw, Clifford R., Delinguency areas, University of Chicago Press, 1929, XXI-214 p.Google ScholarPubMed ; du même : The Jack-Roller. A délinquant boy's own story, ibid., 1930. Le jack-rollirig, c'est l'acte d'attaquer et voler des hommes ivres.

page 22 note 1. On compte environ 10 millions de nègres aux États-Unis sur une population totale de 100 à 110 millions d'habitants, soit près d'un dixième. Avant la guerre, les neuf dixièmes de cette masse noire se trouvaient dans le Sud, et 10 p. 100 seulement dans le Nord. Les migrations nègres vers le Nord ont commencé en 1916. Il y a eu deux principales vagues, l'une entre 1916 et 1920, l'autre entre 1922 et 1924.

page 23 note 1. Drexel avenue, dirigée du Nord au Sud, commence à l'angle Nord-Est de Washington Park.

page 23 note 2. Les meurtres sont bien plus fréquents parmi les nègres que dans le reste de la population. « Le taux de meurtre le plus élevé se relève dans la région connue comme le black belt (de la 16e rue au Nord à la 60e au Sud, entre South state Street à l'Ouest et Cottage Grove Avenue à l'Est).» En 1926, sur 739 meurtres, il y en a eu 575 dans lesquels les victimes étaient des blancs, 164 dans lesquels ils étaient des hommes ou des femmes de couleur ; en 1927, même observation : respectivement 560 et 139. Soit 25 meurtres de nègres pour 100 de blancs. Or la proportion des nègres aux blancs est, à Chicago, d'environ 6 p. 100. « L'intoxication par des boissons alcooliques et les rixes qui s'ensuivent sont la cause principale des meurtres dans la communauté nègre.» The Illinois crime Survey, The Illinois Association for criminal justice, 1929, in-8°, 1108 p.

page 24 note 1. Louis Wirth, The ghetto, University of Chicago, Sociological séries, 1928.

page 25 note 1. Ouv. cité, p. 229.

page 26 note 1. From Odessa to Chicago. An account of the migration and seulement of a Jewish family. Cité par Wirth, , ouv. cité, p. 206207.Google Scholar

page 26 note 2. The expériences of a Maxwell street chickendealer. Manuscrit. Cité par Wirth, , ouv. cité, p. 207.Google Scholar

page 26 note 3. La population juive de New York s'élevait, en 1925, à 1 728 000 personnes, soit le tiers de la population totale dans cette ville. En une décade (1916-1925) Manhattan a perdu 200 000 Juifs. Washington Heights est la seule partie de la cité où la population juive ait augmenté, tandis que Coney, Island est devenu juif dans la proportion de 96 p. 100 (Jewish communal Survey of Greater New York, 1re section : Studies in the N. y. Jewish population, New York, 1928).

page 26 note 4. Mr Wirth remarque cependant que bien des Juifs, après avoir passé ainsi d'une région à l'autre, soit qu'ils aient fait de mauvaises affaires, soit qu'ils soient las de vivre ainsi au milieu d'étrangers avec lesquels ils ne se fondent pas, reviennent enfin à leur point de départ. C'est le « retour au ghetto».

page 28 note 1. Addams, Jane, Twenty years at Hull House, New York, 1916, p. 97100.Google Scholar

page 30 note 1. Le plan reproduit p. 27 a été établi par nous. Nous avons utilisé celui que Mr Thrasher a publié dans son ouvrage cité ci-dessus, sous le titre Chicago's Gangland : 1923-1926. Nous exprimons tous nos remerciements à Mr Baulig pour l'aide précieuse qu'il nous a donnée à cette occasion.

page 30 note 2. Nous nous en sommes tenus aux données de 1920, les dernières qui aient été publiées. Le Census de 1930, ainsi que le Statistical Abstract correspondant n'ont pas encore paru à cette date.

page 32 note 1. Baulig, La population des États-Unis en 1920, Annales de Géographie, article cité.

page 32 note 2. D'après Mr Cahn, executive director of the Jewish Charities ol Chicago, la population juive de cette ville serait de 225 000.

page 33 note 1. Il y a, cependant, une colonie importante de Russes non juifs à Chicago. Au Nord de la ville, nous avons visité une église russe orthodoxe. « Une foule compacte assiste au service debout, se prosterne devant les icônes. Deux popes rutilants d'or et de pierreries vont et viennent. Des lumières, des chants, de beaux chants profonds et émouvants. Si la vieille Russie a disparu, elle subsiste dans ce coin de Chicago, singulièrement intacte.»

page 33 note 2. Données reproduites en annexe dans : The Immigration Problem, par Jeremiah W. Jenks et W. Jett Lauck, New York and London, 4e édition, 1917, p. 493-501.

page 33 note 3. Y compris architectes, ingénieurs, fonctionnaires, musiciens, acteurs, clergé, etc.

page 33 note 4. Y compris les femmes et les enfants.

page 36 note 1. Nous avons fait la somme arithmétique des écarts entre le nombre d'immigrants de chacun de ces districts et la moyenne, et divisé cette somme par le nombre de ces districts, ce qui donne l'écart moyen. Comme la population moyenne des immigrants n'est pas la même, pour tenir compte de cette inégalité, nous avons divisé l'écart moyen parle nombre moyen des immigrants de la catégorie par district, ce qui donne l'écart relatif.

page 36 note 2. Nous nous appuyons, pour la population, sur les données de 1910.

page 36 note 3. Nous avons calculé la médiane (qui a une valeur très proche de la moyenne) en ne tenant compte que des trente et un districts compris dans la colonne 4.

page 37 note 1. Il n'est pas compris dans notre plan.

page 38 note 1. Ces établissements sont également en dehors du plan, tout au Nord, au-delà de Belmont avenue.

page 38 note 2. Kinzie street est à égale distance de Chicago avenue et Madison street (qui lui sont parallèles).

page 40 note 1. Depuis 1908, on enregistre les immigrants qui retournent en Europe. Si l'on distingue les pays de vieille et de récente immigration, sur cent immigrants on trouve, pour les premiers, seize retours en Europe, et trente-huit pour les derniers, 8 p. 100 seulement pour les Irlandais et 7 p. 100 pour les Juifs. Jenks et Lauck, ouv. cité, p. 38 et suiv.

page 41 note 1. Voici quelques passages d'une lettre adressée en Pologne par un immigrant de ce pays, qui est suggestive à plusieurs points de vue. Il ne semble pas envisager la possibilité d'un mariage hors de son groupe.

« Chers parents. Je vous prie de ne pas être fâchés et de ne pas m'en vouloir, quand vous lirez ce que je vous écris. Je vous écris qu'il est pénible de vivre seul. Alors, s'il vous plaît, trouvez pour moi une fille, mais une fille honnête, car en Amérique il n'y a pas une seule Polonaise qui soit telle. — 21 décembre, 1902. Je vous remercie de tout cœur de votre lettre, car j'ai été heureux de la recevoir. Pour ce qui est de la fille, bien que je ne la connaisse pas, du moins mon compagnon, qui la connaît, dit qu'elle est grande et gentille (stately and pretty), et j'ai confiance en lui, aussi bien qu'en vousmêmes, mes parents. — Je vous prie de me dire laquelle des deux sœurs doit venir, l'aînée ou la plus jeune, Aledsandra ou Stanislawa ? » ( Thomas, and Znaniecki, , The Polish Peasant, t. II, p. 259.Google Scholar)

page 42 note 1. C'est là que se trouve l'église russe orthodoxe.

page 46 note 1. Les Polonais, qui sont le plus rétifs, présentent les proportions suivantes : 21 p. 100 de ceux qui résident depuis moins de cinq ans parlent l'anglais ; 50 p. 100 de ceux qui ont été là entre cinq et neuf ans ; 77 p. 100, après dix ans (ces chiffres sont bien plus bas pour les femmes ; respectivement 6 ; 20 ; et 56). Les Juifs vont bien plus vite : avant d'avoir résidé cinq ans, 64,5 p. 100 des hommes (et 65,5 des femmes) parlent anglais. Au bout de dix ans, il n'y a aucun groupe où l'on trouve plus de 20 p. 100 des hommes qui n'en soient point capables.

page 48 note 1. Il en est de même des nègres. Mais, tandis que, chez les Juifs, l'assimilation, qui serait rendue plus facile en vertu d'un niveau social moyennement élevé, est retardée sous l'influence de la race, chez les nègres, les deux facteurs, économique et ethnique, se renforcent (dans le sens d'une résistance à la fusion). Une Américaine me disait qu'un Américain ne peut se marier avec une négresse, ni une Américaine avec un nègre, parce que cela reviendrait à épouser sa cuisinière ou son chauffeur. Il n'est en pas de même des unions avec des hommes ou des femmes qui ont du sang indien : « Ceux-là n'ont jamais été esclaves. »