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Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
Jusqu'au début du XXe siècle, les idéologies de progrès ont été, dans leur conception même, intimement mêlées à des inquiétudes philosophiques, scientifiques et morales. Les ingénieurs, en tant que tels, n'ont pas directement contribué à les mettre en circulation. Il y eut, certes, des techniciens dans l'équipe des saint-simoniens, dont la doctrine à maints égards annonce Taylor et Ford. Mais Saint-Simon était le prototype du grand publiciste. Et Enfantin, tout polytechnicien qu'il fût, lança, le premier, ses amis vers la « Religion saint-simonienne ». La mystique pénétra et souvent recouvrit chez eux la technique.
page 585 note 1. J'ai tiré la plupart des Indications biographiques sur Taylor du précieux ouvrage de Copley, Frédéric Winstovt Taylor, Father of scientific management (2 vol., New York, Harpers, 1923), qui contient par ailleurs quantité de documents [lettres, manuscrits de conférences, etc.] jusqu'alors inédits et encore aujourd'hui non traduits en français. On peut consulter aussi avec profit les notes biographiques données par Henry LE Chatelier dans Revue de métallurgie, avril 1915, p. 123 et suiv.
page 586 note 1. En janvier 1914, il parle encore de «sa profonde méfiance pour les Allemands « (Copley, Ouv. cité, t. I, p. 65). Il prétendait avoir retiré de ses ébats d'enfant l'expérience que les Allemands sont incapables de participer à un jeu quelconque où la bonne foi du joueur est impliquée. Il avait coutume de dire : « tous les Allemands sont des menteurs », et ceci en ne plaisantant qu'à moitié.
page 586 note 2. Copley, 1.1, p. 126.
page 586 note 3. Conférence sur Le Succès (ibid., 1.1 ,p. 84).
page 587 note 1. Tous les jours il travaillait à l'usine, assez éloignée de son domicile, de 6 heures 30 à 5 heures du soir. Il lui fallait trois heures de travail pour ses études chez lui, et cette nécessité devint déjà matière à expérimentation. Il plaça d'abord ces trois heures le matin, de 2 à 5, reprenant entre 5 heures et 5 heures 30, avant de partir pour l'usine, une demi-heure de sommeil pour se rafraîchir et préparer la journée commençante. Puis il courait prendre son train. Plus tard, il plaça son temps d'étude chaque soir de neuf heures à minuit. Avant de se coucher, il faisait dans les rues de Germantown, ce faubourg cossu de Philadelphie où sa famille était établie, une promenade d'une demi-heure qui intriguait fort les voisins et bientôt leur servit de repère exact pour le temps. Même durant cette promenade, on le voyait s'arrêter sous un réverbère pour consulter un carnet. Il dormait ensuite quatre heures, avec l'intensité qu'il mettait dans tout ce qu'il faisait : à s'interdire le vin, le café ou le mensonge. Aucun moyen terme, chez lui, entre ce qui était jugé bon et mauvais.
page 587 note 2. Conférence à l'Université de Harvard, 1909, manuscrit cité par Copley, 1.1, p. 152.
page 587 note 3. Copley, 1.1, p. 394-395.
page 588 note 1. Sur l'enquête Hoxie : Royaume de Belgique, Ministère de L'Industrie, du Travail et du Ravitaillement, Rapports de la Mission d'enquête sur le travail industriel aux États-Unis, Bruxelles, Imprimerie Lesigne, 1920, t. I, p. 230 et suiv. Cf. aussi J. M. Lahy, Le Système Taylor et la physiologie du travail professionnel, Paris, Gauthiers-Villars, 2e édit, 1921, p. 9-12.
page 588 note 2. Principes d'organisation scientifique des usines, trad. française, Paris, Dunod, 1929, p. 21 et 35.
page 588 note 3. Copley, t. II, p. 415.
page 589 note 1. Ibid., t. II, p. 450.
page 589 note 2. On trouve une bonne bibliographie technique du taylorisme [établie par C.B.Thomp Son, un des plus actifs disciples de Taylor] dans la Revue de métallurgie, avril 1915, p. 233- 313. Cf. aussi J. M. Lahy, Ouv. cité, p. 22 et suiv. et Andhé Fotjkoeaud, La rationalisation, Paris, Payot, 1929, p. 244 et suiv.
page 589 note 3. Taylor, Principes d'organisation scientifique, p. 47 et suiv.
page 590 note 1. Sur son attitude vis-à-vis du syndicalisme, cf. Copley, t. II, livre VII, chapitre v (On labor leaders and Unions) et particulièrement la lettre à G. W Cooke citée plus loin,
page 590 note 2. Taylob, Ouv. cité, p. 51.
page 590 note 3. L'activité de Taylor à la « Midvale » lui fit parmi les ouvriers une réputation très peu favorable. Cf. Mission d'enquête belge, ouv. cité, rapport H. de Man, 1.1, p. 235.
page 591 note 1. Taylor indigue la marche à suivre, en cinq étapes, pour analyser un travail quelconque, éliminer les mouvements maladroits ou tout à fait inutiles, et fixer ainsi une « tâche », c'est-à-dire un ensemble d'opérations et le temps qui leur est accordé : « 1° trouver dix ou quinze hommes appartenant de préférence à des usines distinctes et originaires de pays différents, entraînés spécialement au travail que l'on désire analyser ; 2° étudier la série exacte des opérations et des mouvements élémentaires que fait chacun de ces hommes en exécutant le travail considéré et les outils qu'il emploie ; 3° étudier au compteur à secondes le temps exigé par chacun de ces mouvements élémentaires et choisir le procédé permettant de gagner le plus de temps ; 4° éliminer tous les mouvements lents et inutiles ; 5° cette élimination faite, grouper la série des mouvements les plus rapides et les plus efficaces et employer les meilleurs outils » (Taylob, ouv. cité, p. 99-100).
page 591 note 2. The one best way : l'expression est devenue célèbre, comme caractéristique du taylorisme. On peut voir, par exemple, comment Taylor la présente dans ses conférences à l'Université d'Harvard dont Copley donne d'abondants extraits (t. I, p. 327).
page 591 note 3. Gilbreth, F. B., Étude des mouvements, Paris, Dunod, 1928 Google Scholar ; cf. aussi Le Chatelieh, H., Le Taylorisme, Paris, Dunod, 1928, p. 71 Google Scholar et suiv.
page 592 note 1. Ces critiques ont été, en particulier, exprimées par des spécialistes autorisés comme B. Atzler dans Körperund Arbeit, p. 417-420 ; J. M. Lahy, Ouv. cité (en particulier, chapitres m et vu) ; Ermanski, J., WissenschaftlicTie Betriebsorganisation und Taylor System (traduit du russe), Berlin, 1924 Google Scholar ; Wallon, H., Principes de psychologie appliquée (Paris, A. Colin, 1931), p. 138 Google Scholar et suiv.
page 593 note 1. Voir une conférence de CH. de Fréminville, un des principaux tayloristes français, dans Apprentissage (Paris, Eyrolles, 1926), p. 53.
page 593 note 2. Taylor, , La direction des ateliers, trad. franc. (Paris, Dunod, 1930), p. 74–75.Google Scholar
page 594 note 1. Taylor, Principes d'organisation scientifique, p. 104 et suiv. Cf. aussi le manuscrit des conférences à Harvard (Copley, 1.1, p. 325 et suiv.).
page 595 note 1. Copley, t. I, p. 327-328. Les instructeurs devraient, dit Taylor, agir vis-à-vis des ouvriers en « guides, philosophes et amis ».
page 595 note 2. Ibid., t. I, p. 189.
page 596 note 1. Viallatte, Achille, L'impérialisme économique (Paris, A. Colin, 1923), p. 61–80 Google Scholar, donne des traits caractéristiques de l'expansion américaine au cours de cette période.
page 596 note 2. Principes d'organisation scientifique, p. 101.
page 597 note 1. Principes d'organisation scientifique, p. 102. Consulter encore, sur cette question des salaires, A pièce rate System (Société américaine des Ingénieurs mécaniciens, mémoire 637, juin 1895) et La direction des ateliers, p. 20 et suiv.
page 597 note 2. Telle avait été, dans le parc des matières premières de la « Bethléem Steel », l'augmentation des salaires de Schmidt, le manoeuvre hollandais qui, sur les indications de Taylor, transportait chaque jour 45 tonnes de fonte au lieu de 12.
page 597 note 3. Taylor commente : « La direction actuelle consiste dans une combinaison des deux premiers de ces éléments, où la prime s'avère plus efficace que le fouet, bien que celui-ci soit trop souvent employé. La direction scientifique, la direction du futur, consiste dans l'application des trois éléments à la fois, le fouet, cependant, étant à peu près relégué hors de vue, tandis que la collaboration étroite, cordiale de la direction avec les ouvriers devient le trait essentiel et qu'une belle grosse piune est toujours tenue bien en évidence. » Manuscrit des conférences à Harvard University (Copley, 1.1, p. 321-322).
page 598 note 1. J. M. Lahy, Ouv. cité, p. 155.
page 598 note 2. Lettres à Fred J. Miller (Coplby, t. II, p. 408-410).
page 598 note 3. A un ouvrier typographe qui lui avait dit sans détours que l'organisation scientifique servait le profit patronal, Taylor répondait : « Vous et moi nous différons absolument et radicalement en ceci que vous ne me semblez pas comprendre : vous posez en principe que la guerre entre les ouvriers et leurs employeurs est la seule voie vers le succès, pour les ouvriers. Tandis que je crois — avec une égale conviction — que la voie vers le succès passe par la collaboration la plus chaleureuse et la plus amicale » (Cosley, t. II, p. 238).
page 599 note 1. Principes d'organisation scientifique, p. 26.
page 599 note 2. On trouve chez Taylor un optimisme qui rejoint les Ha-monies économiques. « Dans chaque métier, écrit-il, les ouvriers ont (levant les yeux des leçons de choses de ce genre, mais comme ils ignorent l'histoire de leur propre industrie, ils s'obstinent à croire, comme croyaient leurs pères, contraire à l'intérêt de tous de ne pas limiter leur effort. »
page 600 note 1. « La science telle qu'elle a été définie par Taine, par Claude Bernard, repose essentiellement sur la notion du déterminisme : tous les phénomènes naturels sont reliés les uns aux autres par des relations nécessaires, des lois ; chacun d'eux est fonction d'un certain nombre de variables indépendantes, de facteurs. Les phénomènes industriels, le prix de revient ou le bénéfice de chaque opération sont dans le même cas » (Le Taylorisme, p. VII et 64).
page 601 note 1. Copley, t. II, p. 238.
page 601 note 2. Principes d'organisation scientifique, p. 36.
page 601 note 3. Ibid., p. 116.
page 602 note 1. La direction des ateliers, p. 137. Les mots soulignés le sont par Taylor. Je regrette de ne pouvoir citer tout entière cette page très suggestive.