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Published online by Cambridge University Press: 30 October 2017
L'article de Mr A.-G. Haudricourt, qu'on lira plus loin, n'est pas de ceux dont la force suggestive ait besoin d'être soulignée. Par sa méthode qui, unissant l'observation ethnographique à celle des faits de langage, pratique la plus féconde des alliances de discipline, par ses conclusions, dont notre horizon historique sort singulièrement élargi, il s'impose de lui-même au lecteur. Mais peut-être ne sera-ce pas peine perdue que d'indiquer, d'un mot, comment il se rattache à tout un faisceau d'études qui semblent bien en voie de bouleverser, sans crier gare, les perspectives de l'historiographie traditionnelle. « Rome ou la Germanie » : c'est sous le signe de ce dilemme que des générations de savants, polémiquant sans trêve, ont, durant des siècles, pensé et repensé l'histoire des origines européennes. Et sans doute cette position du problème avait-elle sa légitimité. Cependant — outre qu'elle entraînait fatalement à minimiser beaucoup trop l'originalité des sociétés médiévales, — dans son dualisme étroit, elle masquait, nous commençons à nous en apercevoir, tout un morceau du réel.
page 514 Note 1. Sur quelques œuvres assez récentes, encore soumises au schéma ancien, voir mon article La société du haut moyen âge et ses origines dans Journal des savants, 1926. Sur l'étrier et l'influence des civilisations de la steppe, quelques mots dans Annales t. VII, 1935, p. 638 (à propos des «inventions médiévales »).