Préfacé par André Allix, le livre du R. P. Ayrout, S. J., se présente à nous comme un témoignage direct, impartial et vivant sur l'état social du paysan d'Egypte. Du même coup, il signifie l'accession à l'Histoire de ce même paysan — tardive, et justifiée. Car, si beaucoup d'écrivains, ou de pseudo-écrivains, écrivent d'abondants volumes sur l'Egypte contemporaine — (on trouvera, à la page 10 du livre que nous signalons, une longue liste de ces reportages, qui commence par L. Bertrand, en 1926, et se clôt, très provisoirement, par P. Morand en 1936 : que d'encre perdue) — c'est toujours l'Egypte des Palaces, ou l'Egypte des Musées, ou l'Egypte des plaisirs tarifés qu'on nous présente ; l'Egypte paysanne, jamais ; et le travailleur qui est le véritable et perpétuel artisan de la grandeur et de la vie d'Egypte — cette Egypte qui, dit joliment le R. P. Ayrout, est un don du fellah — on pourrait croire, à lire tant d'écrits bien parisiens, qu'il n'existe pas.