Published online by Cambridge University Press: 01 February 2009
Les Ciliés sont une composante importante du nano- et du micro-plancton des eaux stagnantes, mais peu d'attention a été portésur la part qu'ils pouvaient prendre dans les eaux courantes. Nous avons réalisé, de juin à octobre 1996, une étude bimensuelledes Ciliés du potamoplancton de la Loire moyenne, comparativement à l'examen des algues et des Rotifères qui abondent certainesannées en étiage, dans cette partie du fleuve. Deux sites, situés en ordre 8, respectivement à 550 km et à 640 km de la sourcedu fleuve, ont été échantillonnées.Les augmentations de la teneur en oxygène dissous, des matières en suspension, de la DBO5 et des teneurs en chlorophylle a,associées à la baisse de la teneur en éléments nutritifs, sont typiques des eaux eutrophes. La communauté algale, dominée par lesChlorophytes et les Bacillariophytes, atteint son maximum de développement fin juillet (avec respectivement 40.106 cell.l-1 et70.106 cell.l-1 du site amont au site aval). Les Ciliés, dominés par les Oligotriches et les Péritriches ont leur maximum de densitédeux semaines plus tard (respectivement 6.200 cell.l-1 et 14.340 cell.l-1). La densité maximale des Rotifères dominés par lesBrachionidés et les Trichocercidés, est observée simultanément à celle des Ciliés (respectivement 3610 ind.l-1 et 1780 ind.l-1) ;contrairement aux années antérieures, elle est plus faible en aval, ces organismes ayant réagi aux perturbations induites par lestravaux réalisés sur le site aval.Comme dans les milieux stagnants, dans cette partie eutrophe de fleuve, la matière organique disponible favorise le développementde Ciliés et de Rotifères consommateurs d'algues et de bactéries. Le rapport hétérotrophes / autotrophes, exprimé en carbone,passe de 0,34 en amont à 0,17 en aval ; il illustre le rôle régulateur des Rotifères filtreurs, dont la régression en aval attribuéeaux travaux de terrassement et amplifiée par la prédation invertébrée, a favorisé le développement des Chlorophycées. Labiomasse en carbone des Rotifères est supérieure à celle des Ciliés, mais, en fin d'été, ces derniers jouent un rôle important dansles transferts d'énergie au sein de cet écosystème fluvial.