Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Les historiens de l'Antiquité avaient pris l'habitude d'envisager le rapport ville/campagne dans la perspective d'un évolutionnisme culturel, l'urbanisation s'identifiant au progrès humain et la ruralisation étant synonyme de régression. Une telle vision était conforme à l'image que donnent la plupart des sources littéraires antiques et elle était confortée par le caractère trop longtemps uniquement urbain de l'archéologie. De ce fait, les historiens se rencontraient avec des urbanistes qui recherchaient dans l'histoire des formes urbaines anciennes la confirmation de leurs théories. Le caractère idéologique de telles positions est maintenant dénoncé, et l'image valorisée que l'on avait de la ville romaine connaît une crise qu'illustre l'accusation de parasitisme social portée contre elle de divers côtés. Cette dernière accusation apparaît comme l'avatar le plus récent du thème historiographique de l'opposition de la ville et de la campagne formulé au niveau de la longue durée.
The author seeks to further the discussion on the relationship between town and country in Roman antiquity by taking into account the findings of urban geography and sociology on the one hand, and those of rural archaeology on the other. Despite the fact that Roman towns drew the bulk of their ressources from landed income, the relationship they maintained with rural space was an active one. Whereas recent authors have tended to emphasize the parasitic character of ancient towns, advances in archaeological knowledge concerning the Roman countryside have brought to light the organizational role of the towns. The creation and development of villa networks, and their disappearance in late antiquity—when they were replaced by a different, village-centered organization of the countryside—were the tangible signs of two forms of organization of rural space by two societies : a countryside organized by the town acting through the villa network, and a countryside faithful to the tradition of village-centered organization. This division corresponds to that between the Roman world and the native world.
1. Sur cette question, voir F. Choay, « L'histoire et la méthode en urbanisme », Annales ESC, n° 4, 1970, « Histoire et urbanisation », pp. 1142-1154. Toutefois, la dénonciation du caractère idéologique de cet Évolutionnisme ne se confond pas avec la reconnaissance du rôle dirigeant de la ville antique par rapport au monde rural (cf. E. Sereni, « Villes et campagnes dans l'Italie préromaine », Annales ESC, 1967, pp. 23-24).
2. Dans l'historiographie anglo-saxonne, le parasitisme et la symbiose sont deux pôles entre lesquels Évolue le rapport Économique entre une cité et sa campagne. Collingwood tranche pour le parasitisme, J. S. Wacher pour la symbiose (cf. P. Salway, Roman Britain, Oxford, 1981, p. 573) ; M. L Finley envisage toutes les possibilités (L'économie antique, Paris, 1975, p. 167). A. Aymard y voyait une des causes du déclin de Rome dans une urbanisation excessive (Rome et son Empire, Paris, 1954, p. 350 et en particulier p. 597). C'était Également l'idée de U. Kahrstedt (Kulturgeschichte der rômischen Kaiserzeit, 2e Éd., Berne, 1958, pp. 255-256). Cette notion de parasitisme urbain est reprise par Ch. Goudineau dans sa contribution à l'Histoire de la France urbaine, dirigée par G. Duby : Les villes de la paix romaine, Paris, 1980, pp. 365-366.
3. Marx, K. et Engels, F., L'idéologie allemande, t. 1, Feuerbach, Paris, édition Sociales, 1977, pp. 45–46.Google Scholar Propositions reprises dans Le Capital, t. 1, Paris, Éditions Sociales, 1976, p. 256. Toutefois, on trouvera une tentative pour Étudier le rapport ville/campagne sous l'éclairage de cette division du travail dans l'article de E. Sereni, op. cit., n. 1.
4. Le concept de « ville de consommation » semble avoir Été d'abord formulé par W. Sombart, puis il a Été repris par Max Weber. On trouvera une mise au point historiographique précisant l'apport de W. Weber et ses rapports avec Sombart dans Finley, M. L, « The Ancient City : from Fustel de Coulanges to Max Weber and beyond », Comparatives Studies in Society and History, 19, 3, 1977, pp. 305–327 Google Scholar (traduit dans Mythes, mémoire, histoire, Paris, 1981, pp. 89-120). On a assisté à un retour à M. Weber dont S. Mazzarino avait rappelé l'importance dès la fin des années 1950 (La fin du monde antique, trad. fse, Paris, 1973, p. 142), et dont Die Agrarverhàltnisse der Altertum vient d'être traduit en italien avec une préface de A. Momigliano ( Weber, M., Storia economica e sociale dell'antichità. I rapporti agrari, Rome, 1981 Google Scholar). La traduction française d'une partie de Wirtschaft und Gesellschaft est parue en 1982 dans la collection « Champ urbain », Paris, Aubier, sous le titre La ville. Dans l'Histoire de la France urbaine, Ch. Goudineau y fait largement appel (op. cit., p. 381). L'expression de ville rentière est utilisée par G. Duby dans la préface (ibid., p. 15). Sur l'opportunité de la résurrection de ce concept, cf. mon article sur « La ville antique, “ville de consommation” (parasitisme social et Économie antique) », à paraître dans études rurales, n° 90, avril-juin 1983, avec une réponse de Ch. Goudineau.
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8. Comme le faisait observer P. Veyne à propos des fameuses centuriations de Proconsulaire dans un compte rendu du livre de G. Picard, La civilisation de l'Afrique romaine (Revue des Études Latines, 1960, p. 459). Réclamant une enquête archéologique complexe, M. L Finley rappelait une remarque de J. Bradford : « L'archéologie topographique ne peut discerner le statut des centuriae simplement d'après leurs contours » (Esclavage antique et idéologie moderne, Paris, 1981, p. 190). Cette Évidence est parfois oubliée. J.-P. Vallat en explicite les raisons pour la Campanie : cf. infra, n. 18.
9. Je pense aux recherches menées par le Centre de recherche en histoire ancienne de Besançon. Le point de la recherche est fait par Chouquer, G. et Favory, F., Contribution à la recherche des cadastres antiques, Paris, 1980.Google Scholar Chouquer, G. en a donné une application dans « Les centuriations de Romagne orientale. Étude morphologique », Mélanges de l'école française de Rome. Antiquité, 93, 1981, 2, pp. 823–868.Google Scholar
10. Roblin, Ainsi M., Le terroir de l'Oise aux Époques gallo-romaine et franque, Paris, 1978, p. 96 ss;Google Scholar Agache, R., La Somme préromaine et romaine d'après les prospections aériennes à basse altitude, Amiens, 1978, p. 279 Google Scholar, et Gorges, J.-C. (cf. note suivante). En revanche, Gayraud, M., Narbonne antique, des origines à la fin du IIIe siècle, Paris, 1981 Google Scholar, Établit une bizarre distinction entre la villa et la villa urbaine, qui correspond à ce qu'ordinairement on appelle domus !
11. Gorges, J.-C., Les villas hispano-romaines, Paris, 1979, p. 11.Google Scholar
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13. Leglay, Ainsi M., « La Gaule romanisée », dans Duby, G., Histoire de la France rurale, Paris, 1975, p. 209:Google Scholar « Construction en dur, utilisant des matériaux maçonnés, la villa apparaît en Gaule, comme la marque caractéristique la plus visible de la colonisation romaine des campagnes… »
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16. A. Carandini et S. Settis, Schiavi e padroni…, pp. 36-37. La villa est antérieure aux années 50 av. J.-C. Dans le Latium et en Campanie, ce type de villa apparaît dès la première moitié du ne siècle av. J.-C.
17. On dispose maintenant, pour l'Italie, d'un inventaire de la documentation relative aux Établissements agricoles et à leur distribution géographique dans L'Italia : insediamenti e forme economiche (sous la direction de A. Giardina et A. Sckoavone), vol. 1 de Société romana eproduzione schiavistica, Rome-Bari, 1981. En outre, T. W. Potter, The Changing Landscape of South-Etruria, Londres, 1979 ; J.-P. Vallat, Structures agraires en Campanie septentrionale (IVe siècle av. J.-C.-I” siècle ap. J.-C), thèse de IIIe cycle, Besançon, 1981, et « Statut juridique et statut réel des terres en Campanie du Nord (me-ier siècle av. J.-C.) », Quaderni di storia, 14, 1981, pp. 79-117.
18. A propos de la Campanie, J.-P. Vallat souligne de même la complexité des rapports entre cadastration et transformations subies par l'agriculture italienne à la fin de la République : « Les problèmes de cadastration sont à la fois liés et indépendants de ces transformations : ils y sont liés car la Campanie a subi des distributions de terres continuelles, des refondations de colonies, des installations de militaires ou de bénéficiaires des lois agraires, et en sont indépendants car le cadastre n'évoiue pas au même rythme que l'économie » (” Le vocabulaire des attributions de terres en Campanie. Analyse spatiale et temporelle », dans Mefra, 91, 1979, 2, pp. 979-980).
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25. Potter, T. W., A Faliscan Town in South Etruria, Londres, 1976, pp. 27–28.Google Scholar D'une manière générale, présentation commode de ces théories dans Ponsard, C., Histoire des théories Économiques spatiales, Paris, 1958.Google Scholar
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33. Dans Samarobriva Ambianorum, une viii» de Gaule Belgique (Université de Paris IV, 1977, dactylographié), J.-L. Massy Écrit, en conclusion à l'étude de la ville au Haut-Empire : « Il serait important qu'une chronologie puisse un jour être donnée sur les nombreuses villae révélées par R. Agache. Il est probable que l'on constaterait de singulières coïncidences entre les Étapes de leur développement et celui de Samarobriva qui illustreraient leur interdépendance. Autrefois, l'historien avait trop tendance, pour nos régions, à ne concevoir des activités que dans les villes. Par réaction le rôle des villes a Été injustement minimisé ces dernières années. C'est pour cette raison qu'il est difficile dans l'état actuel de nos connaissances de démêler la responsabilité qui incombe à l'un ou à l'autre dans la crise qui apparaît lentement dès le milieu du ne siècle ap. J.-C. » (p. 318). Pour lui, c'est une grande ville à l'échelle gauloise comparable aux villes de Londres, Reims ou Trêves à la même Époque ; il lui attribue une superficie de 162 ha, dont 134 ha habitables (p. 276).
34. Gros, P., Architecture et société à Rome et en Italie centro-méridionale aux deux derniers siècles de la République, Bruxelles, 1978, pp. 55–56.Google Scholar
35. Carte dressée par A. Carandini à partir des données fournies par Shatzmann, J., Sénatorial Wealth and Roman Politics, Bruxelles, 1975 Google Scholar, dans la préface de la traduction italienne de Kolendo, J., L'agriculturanell'Italiaromana, Rome, 1981, p. xxvi.Google Scholar
36. Il faut, à mon avis, remettre en question le jugement de W. E. Heitland (Agricola, Cambridge, 1921, pp. 200-201), régulièrement repris, en particulier par M. L Finley (L'économie antique, Paris, 1975, p. 127), selon lequel : « les louanges sans cesse répétées de la vie à la campagne sont irréelles. Même quand elles sont sincères, elles n'expriment que les idées de citadins sur les embarras et les folies de la vie urbaine, à laquelle pourtant ils reviendront bientôt, s'étant reposés, mais ennuyés pendant leurs vacances à la campagne ». Un tel jugement correspond bien à l'attitude de certains intellectuels, même au Bas-Empire, Époque que l'on considère comme celle d'un retour à la terre. Ainsi P. Petit montre que Libanios est un pur citadin manifestant peu de goût pour la campagne et que l'on ne peut lui prêter le genre de vie mi-citadine, mi-rurale qui Était celui de l'aristocratie terrienne (Libanius et la vie municipale à Antioche au IV’ siècle après J.-C., Paris, 1955, pp. 407-411). Il faut bien distinguer les goûts personnels et les obligations nées de la gestion d'un patrimoine.
37. Dans une « Étude sociale de l'Apologie d'Apulée », H. Pavis D'Escurac montre qu'« un va-et-vient permanent des propriétaires s'établit entre leur maison de ville et leurs villae suburbanae » (dans Antiquités africaines, 8, 1974, pp. 95-96). A partir d'une enquête conduite dans les volumes du Corpus des Inscriptions latines relatifs à la Narbonnaise et à la Cisalpine, P. A. Février a repéré la présence des magistrats municipaux sur le territoire rural des cités : « A considérer les inscriptions funéraires, on voit nettement que, dans le vécu d'un magistrat ou d'un sévir, charges à la ville et séjour rural sont les deux faces d'une même réalité » (” Villes et campagnes des Gaules sous l'Empire », Ktéma, t. 6, 1981). C'est la raison pour laquelle il me paraît impossible d'utiliser dans une typologie des villae un concept culturel tel que celui de villa aulique comme l'a tenté J.-G. Gorges (Les villas hispano-romaines, op. cit., p. 127 ss).
38. Chtaerman, E. M., Die Krise des Sklavenhalterordnung im Westen des rômischen Reiches, Berlin, 1964.Google Scholar Id., « Le problème de la chute du régime esclavagiste », Recherches internationales à la lumière du marxisme, 1957,2, pp. 113-158.
39. La distinction entre la villa et le domaine ressort avec Évidence de l'examen des tables hypothécaires de Veleia et des Ligures Baebiani qui Énumèrent des parcelles, des groupes de parcelles, mais jamais de villae. La critique de l'opposition entre « villa moyenne » et domaine latifundiaire a Été faite par P. Anderson, dans Les passages de l'Antiquité au féodalisme, Paris, 1977, pp. 66-67, et n. 9 et 10. Elle est reprise par M. L Finley dans Esclavage antique et idéologie moderne, Paris, 1981, p. 181 ss. On assiste au renouvellement de la question du rapport entre grande exploitation et petite propriété : cf. M. Corbier, « Propriété et gestion de la terre : grand domaine et Économie paysanne », dans Aspects de la recherche historique en France et en Allemagne. Colloque franco-allemand (Gôttingen, 3-6 oct. 1979), Gôttingen, 1981, pp. 11-29 ; et« Proprietà e gestione délia terra : grande propriété fondiaria ed economica contadina », dans Società romane e produzione schiavistica, vol. 1, L'Italia i insediamenti e forme economiche,
40. A. Giardina et A. Schiavone Éds, Rome, 1981, pp. 427-444. A. Carandini et S. Settis ont tenté de passer sans documents Écrits de l'archéologie à l'histoire sociale, comme le montre le titre donné à leur publication des fouilles de la villa de Settefinestre (Schiavi epadroni…, op. cit.). Ce problème n'est pas particulier à l'époque romaine. D. M. Pippidi le rencontre Également dans son Étude sur « Le problème de la main-d'œuvre agricole dans les colonies grecques de la mer Noire » (dans M. L Finley, Problèmes de la terre…, op. cit., pp. 63-82).
40. Traditionnellement on avait tendance à opposer habitat dispersé gallo-romain (la villa) et habitat groupé de tradition celtique (M. Leglay, « La Gaule romanisée », loc. cit., p. 209). En fait, la réalité est complexe ; R. Agache donne des exemples d'abandon d'aedificia celtiques et des exemples de continuité de Vaedificium à la villa (id., ibid., p. 232). De son côté, A. Leday (La campagne à l'époque romaine dans le Centre de la Gaule, Oxford, 1981, p. 425) conclut que « la filiation entre les enclos quadrangulaires en fossés de la Tène finale et certains types de villas galloromaines paraît très probable ».
41. A. Verhulst, « La genèse du régime domanial classique en France au Haut Moyen Age », dans Agricoltoraemondo rurale…, op. cit., pp. 135-160.
42. P. A. FéVrier, « Problèmes de l'habitat du Midi méditerranéen à la fin de l'Antiquité et dans le Haut Moyen Age », dans Jahrbuch des rômisch-germanischen Zentralmuseums Mainz, 1978, pp. 227-235.
43. Sans aborder le fond du débat, on peut dire que la notion est admise par tous et que l'emploi des expressions « esclavagisme », « société esclavagiste », est de plus en plus courant. Sur un aspect de la diffusion des travaux des historiens des pays de l'Est et de leur confrontation avec les historiens occidentaux, on lira le compte rendu d'Aline Rouseixe sur l'ouvrage collectif : Forme d'exploitation du travail et rapports sociaux dans l'Antiquité classique, dans Annales ESC, 1978, pp. 335-342. Dans Esclavage antique et idéologie moderne, op. cit., M. L Finley montre bien les raisons de l'opposition au concept d'esclavagisme de la part de philologues, d'archéologues ou d'historiens traditionnalistes : pour la gloire de la Grèce et la grandeur de Rome, il fallait que ces sociétés n'aient connu que des formes douces d'esclavage. Ailleurs, Finley relève que des citations du marxiste Perry Anderson auraient pu être attribuées à M. Weber (” La cité antique », loc. cit., pp. 114-115).
44. Anderson, Perry, Les passage de l'Antiquité auféodalisme, Paris, 1977, p. 35 Google Scholar (” Le mode de production esclavagiste », pp. 19-31). Plus loin, il reprend à son compte la critique de M. L Finley contre Chtaerman (pp. 66-67, et n. 9 et 10).
45. Ainsi, M. Leglay, « La Gaule romanisée », loc. cit., p. 241 et pp. 242-243.
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47. Sur la Bretagne, P. Salway, Roman Britain, Oxford, 1981, pp. 609-610. Travaux de R. Agache (cf. n. 32 et 63). Mais en Gaule, on connaît des villages ailleurs, ainsi J.-P. Vallat, « La cité des Segusiaves… », loc. cit., p. 188 : « Des habitats denses, modestes, à pièce unique, aux murs non cimentés à la chaux, ont livré de la céramique commune, le plus souvent d'origine locale. » Pour l'Afrique du Nord, Ph. Leveau, « Prospections archéologiques et contribution à la compréhension du village d'époque romaine en Afrique du Nord », dans Géographie historique du village et de la maison rurale. Actes du colloque tenu à Bazas les 19-21 octobre 1978, sous la direction de Charles Higounet, Paris, 1979, pp. 191-199.
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58. L'expression est de G. Ch. Picard. On trouvera une bibliographie de la question dans Maurin, L., Saintes Antiques, Saintes, 1978, p. 314 Google Scholar, n. 83, et pp. 320-324.
59. G. Ch. Picard revient sur cette question dans un article suscité par une importante inscription relative à un notable Picton, « Ostie et la Gaule de l'Ouest », dans Mefra, 1981, 1, p. 906 ss, et n. 69.
60. Sur les Oppida de Gaule, cf. C. Goudineau et V. Kruta, « Les antécédents : y a-t-il une ville protohistorique ? », dans G. Duby, Histoire de la France urbaine, op. cit., pp. 143-231. Sur les castros d'Espagne, cf. A. Tranoy, La Galice romaine, op. cit.
61. J. L. Fiches, « Les transformations de l'habitat autour de Nîmes au Haut Empire », dans Villes et campagnes…, op. cit., pp. 111-125. Pour la période précédant l'urbanisation à la romaine, id., « Processus d'urbanisation indigènes dans la région de Nîmes (viie-ier siècle av. J.-C.), dans Dialogues d'histoire ancienne, 5, 1979, pp. 35-54.
62. A. Tranoy, La Galice romaine, op. cit., p. 422.
63. Il me paraît nécessaire de dire que l'on ne doit pas Étendre à ses réflexions sur la villa et la civilisation gallo-romaine l'éloge dont bénéficient les travaux de prospection aérienne de R. Agache. On ne peut Écrire que « si la politique de romanisation a Été un demi-échec dans le domaine urbain, elle a Été une extraordinaire réussite dans le monde rural » (La Somme préromaine et romaine, op. cit., p. 386). Il n'y a pas deux romanisations, une de la ville et une de la campagne. Infirmer la thèse excessive de la non-romanisation des campagnes ne donne pas le droit de développer celle d'un demi-échec de l'urbanisation. Je ne vois pas non plus en quoi la construction de grands ensembles Édilitaires en pleine campagne permet de parler d'une « soi-disant infériorité culturelle et sociale du monde paysan » (ibid., p. 383, n. 90). L'infériorité culturelle, sociale et Économique des paysans est liée à leur pauvreté et ces constructions n'y apportent tout au plus que des soulagements.
64. O. Wasovicz, Olbia pontique…, op. cit., p. 135, avec bibliographie. G. Vallet, « La cité et son territoire dans les colonies grecques d'Occident », dans La città e il suo territoho, op. cit., pp. 67-142.
65. Ph. Leveau, CaesareadeMaurétanie…, op. cit., pp. 481-485.
66. Cf. supra, n. 30.
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69. Phtlippsed, C. W., The Fennland in Roman Times, Londres, 1970.Google Scholar
70. Y. THéBert, « Romanisation et déromanisation en Afrique : histoire décolonisée ou histoire inversée ? », Annales ESC, 1978, p. 75.
71. Cette affirmation doit tout de suite être nuancée et l'on doit se rappeler que de telles rivalités existaient au Haut Empire, c'est même l'un des sujets du De controversiis agrorum de Frontin qui date du règne de Domitien : « …les litiges de jure territorii interviennent d'ordinaire lorsque la cité prétend avoir le droit de prélever une redevance sur une partie des terres ou veut recruter des conscrits dans un vicus ou encore exige le transport de produits des terres auxquels elle dit avoir droit » (références du passage, cf. n. 46).
72. C'est ce que montre en particulier Martin, Roland dans « Aspects financiers et sociaux des programmes de construction dans les villes grecques de Grande-Grèce et de Sicile », dans Economia e societa nella Magna Grecia. Taranto 1972, Naples, pp. 185–206.Google Scholar Les contacts entre Grecs et Scythes en mer Noire donnent Évidemment des exemples parallèles (cf. O. Wasowicz, Olbia pontique…, op. cit., pp. 105-106etpp. 110-116).
73. E. Patxagean, Pauvreté Économique…, op. cit., p. 297.
74. Lefebvre, H., La révolution urbaine, Paris, 1970, p. 16.Google Scholar F. Choay, dans les critiques qu'elle lui adresse (” L'histoire et la méthode en urbanisme », op. cit., p. 1146), ne tient pas compte de cet aspect incontestablement positif des réflexions de H. Lefebvre. M. Weber définissait la ville antique comme un centre de consommation ; ce n'est sans doute pas un hasard si l'inventeur de l'expression « civilisation de consommation » a Été sensible au rôle organisateur de la ville antique. L'un des premiers textes où soit affirmée la doctrine de la suprématie de la ville sur les campagnes dans les domaines politique, social, Économique et militaire est le célèbre discours attribué par Polybe à Hannibal à la veille de la bataille de Cannes (Polybe, Histoires, III, CXI, 8-9). (Cf. E. Sereni, « Villes et campagnes dans l'Italie préromaines », Annales ESC, 1967, P- 23.)
75. Je pense Évidemment à l'image que je tire de l'étude archéologique de Caeserea de Maurétanie. Mais Flavius Josèphe, dans la Guerre des Juifs, donne une description saisissante de l'effort du roi Hérode pour construire une Caeserea digne de l'hommage qu'il voulait rendre à son bienfaiteur Auguste (XXI, 5-8).
76. M. L Finley, Esclavage antique…, op. cit., pp. 87-121 (La naissance d'une société esclavagiste), et en particulier p. 119.
77. Ainsi, de manière complémentaire, les réflexions de Roland Martin sur la manière dont les programmes urbanistiques des villes grecques de Sicile ont pu aider à résoudre le problème des indigènes spoliés en leur procurant un travail salarié (” Aspects financiers et sociaux des programmes de construction… », loc. cit., p. 200 ss), et celles de P. Gros sur le contexte social du développement de la technique nouvelle de Vopus caementum (” Les commanditaires appartiennent à une caste de grands propriétaires fonciers dont les terrains fournissent aisément les caementa et le bois et dont les exécutants proviennent des masses urbaines, serviles ou prolétarisées », Architecture et société…, op. cit., pp. 14-15).
78. F. Dunan, « L'exemple Égyptien », dans Villes et campagnes…, op. cit., p. 181 ss (cf. supra).
79. P. Petit, La vie municipale à Antioche…, op. cit., pp. 307-308.
80. Ph. Leveau, CaesareadeMaurétanie…, op. cit.