Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Il est probable que la présence d'institutions financières, celle des banques en particulier facilite la collecte et le placement de l'épargne disponible et qu'elle constitue de ce fait un facteur important de la croissance. Mais s'agit-il d'un moteur de l'industrialisation ou d'une résultante ? Le banquier est-il un initiateur indispensable, ou bien apparaît-il quand certaines transformations sont déjà en cours ou même lorsqu'une économie a dépassé le stade de la maturité? Sur ce point les avis diffèrent, et l'on ne saurait trancher faute de pouvoir comparer, dans plusieurs pays et à différentes époques, les taux de croissance de la production et les coefficients financiers, c'est-à-dire le montant des créances bancaires et financières en pourcentage de la fortune nationale.
page note 1. Cameron, Rondo, Olga|Cbisp, Patrick, H. T. et Tilly, R., Banking in the Early Stages of Industrialization. a Study in Comparative Economie History, New York, Oxford University Press, 1967, 349 p.Google Scholar
page 3 note 1. R. Cameron, op. cit., pp. 42-45. les chiffres de base ne coïncident pas toujours avec ceux donnés au texte, notamment en ce qui concerne les dépôts. Le creux de 1801 correspond à la période de suspension des paiements en espèces, qui a été marquée par un gonflement anoimal des instruments monétaires.
page 8 note 1. Goidsmith, R., « Financial Structure and Kconomic Growth in Advanced Countries », in Abramovitz, M., Capital Formation and Economie Growth (Princeton, 1955)Google Scholar. les coefficients, en pourcentage de la fortune nationale, seraient de 95 % en Allemagne, 95 % en Grande-Bretagne et de 70 % en France. Mais ce dernier chiffre doit être relevé de manière sensible, l'auteur ayant compté ici pour zéro les créances hypothécaires et les actifs d'entreprises détenus en dehors des institutions financières, données qui représentent respectivement 17 % et 18 % de la fortune nationale en Allemagne et en Angleterre, et probablement davantage en France. Sur les quelque 300 milliards de francs auxquels Pupin, Colson et Lescure estimaient les patrimoines privés à la veille de la guerre de 1914, l'essentiel était constitué non par des valeurs mobilières et des créances bancaires, mais à raison de 18 ou même 21 % par des actifs mobiliers (créances sur particuliers, capitaux d'exploitation, fonds de commerce, etc..) et par les capitaux fonciers (46,2 % en moyenne), dont les créances hypothécaires constituaient une part non négligeable. en d'autres termes, si les deux postes représentent 25 % des actifs financiers, les coefficients sont similaires dans les trois pays considérés et ne peuvent donc être tenus pour responsables des différences observées dans le rythme de leur croissance.