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Techniques de laboratoire et recherche historique : Un aspect de la civilisation mérovingienne

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Édouard Salin
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A notre époque, mettre l'accent sur la nécessité d'une interpénétration plus complète des différentes disciplines scientifiques devrait être un devoir évident pour ‘tous. Or cette nécessité échappe encore trop souvent, même aux érudits. Je voudrais, en résumant ici brièvement des recherches en cours, montrer l'intérêt que les historiens peuvent trouver à s'appuyer, non seulement sur l'archéologie, mais encore sur des travaux de laboratoire au sens précis des termes, qui sont susceptibles de nous révéler bien des faits encore insoupçonnés.

Type
Études
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 10 , Issue 2 , June 1955 , pp. 161 - 172
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1955

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References

page 161 note 1. Un colloque international sur Le Fer à travers les âges est organisé à Nancy, du 3 au 6 octobre 1955, sous la direction de M. E. Salin. Trois journées d'étude sont prévues ; la dernière est réservée aux excursions et visites. Quatre rapports généraux, confiés à des savants français et étrangers, préciseront l'état actuel des recherches sur chacune des grandes périodes historiques de la métallurgie. Des communications exposeront les problèmes particuliers à ces périodes.

page 162 note 1. De Re militari, I, 20.

page 163 note 1. Histoires, XXXI, 1.

page 163 note 2. Cf. La Fabrication des épées damassées aux époques mérovingienne et carolingienne, dans Le Pays Gaumais, Virton, 1949.

page 164 note 1. Cf. Validi, A. Zeki, Die Schtverter der Germanen, dans Zeitschrift der deutschen morgenlàndischen Gesellschaft, Leipzig, 1936, p. 19 Google Scholar et suiv.

page 164 note 2. Cf. Klindt-jensen, Ole, Keltisk Tradition i Romersk Jernalder, Copenhague, 1952.Google Scholar

page 164 note 3. Même quand ils sont romanisés tant bien que mal (tel que Cocillus) et accompagnés des mots fecit ou de manu, les noms imprimés sur les épées en témoignent. Par ailleurs l'examen des objets de bronze est significatif : ils sont de style celtique.

page 164 note 4. Variarum, V, 1 ; Mon. Germ. His., Auct. Antiquiss., t. XII, p. 143.

page 165 note 1. On sait que la brasure au cuivre rouge permet de fixer un fer sur un autre fer.

page 165 note 2. En l'espèce, l'analyse spectrale. Les quelque quatre-vingts analyses dont je dispose sont dues à des laboratoires spécialisés : en particulier ceux de l'usine de Dives de la Société Cegedur (M. Maréchal, chef du service des Laboratoires) et ceux de l'Institut de Recherches métallurgiques de Sarrebruck (dirigé par M. Laurent).

page 166 note 1. Cf. Grégoire De Tours, Hist. Franc, II, XXXI (42) et IV, XXIX (42).

page 167 note 1. Hist. nat., XXXIV, édition Le Bonniec, Paris, 1953, p. 162.

page 167 note 2. A leur sortie de terre, les damasquinures ne sont le plus souvent que des paquets de rouille dont le traitement et davantage encore la conservation (rendue fort difficile par les corrosions récidivantes) exigent une technique extrêmement poussée. Notre laboratoire de recherches archéologiques du Musée Lorrain à Nancy en a traité, puis étudié dans le détail, jusqu'ici, quelque cinq cents, échelonnées de la Hollande au midi de la France et de la Normandie au pays burgonde. Cette importante série permet de se faire une idée au moins approximative de l'art de la damasquinure du ve au viue siècle.

page 167 note 3. C. I. A. L., XIII, 1 re partie, n° 1945.

page 167 note 4. Livre X, titre XXII, loi 1.

page 168 note 1. Le placage « en dentelle » est obtenu en battant la feuille d'argent ou de laiton sur un fond qui offre ciselé en creux le décor à réaliser et en arasant ensuite cette feuille ; le métal de placage remplit les creux et eux seuls.

page 169 note 1. La grande garniture du milieu du vme siècle trouvée à Paris rue Gozlin, que j'ai remise en état de mes mains, mesure au total 0 m. 415 de long dont 0 m. 245 pour la plaque-boucle et 0 m. 170 pour la contreplaque. Elle est conservée à Paris au musée Carnavalet.

page 169 note 2. Voyez dans la Vie de l'évêque de Bénévent Barbât, l'épisode du serpent encore adoré par les Lombards bien qu'ils soient devenus, vers le milieu du vne siècle, chrétiens au moins de nom ; le prélat obtient non sans peine de Théodorada, épouse du duc Romuald, l'image d'or qui représente le serpent ; il la transforme en vases sacrés et réussit à dominer la colère des Lombards.

page 169 note 3. La plus importante est celle à laquelle fait allusion la note précédente ; cf. Salin, Edouard et France-lanord, Albert, Le Fer à l'époque mérovingienne, Paris, 1943, pi. XLVI Google Scholar, XLVII, XLVIII et XLIX.

page 169 note 4. Je ne connais pas de décor trouvé en pays purement germanique (Wurtemberg, Bavière, Bade) ou fortement germanisé (Suisse alémanique, Hollande, Belgique de Namur à Bruxelles) qui ne soit une traduction plus ou moins barbarisée d'un décor trouvé en Gaule mérovingienne. N'oublions pas qu'à certaines exceptions près la damasquinure est un art régional ; mais si la diffusion des produits d'un même atelier ne paraît pas, de façon générale, s'être étendue bien loin, les décors eux-mêmes ont cheminé ; de reproduction en reproduction, ils sont parfois devenus inintelligibles à ceux qui les copiaient.

page 170 note 1. La technique du placage sur incisions (le quadrillage mérovingien) était connue des Romains : voyez l'histoire, racontée par Pline Hist. nat., XXIV, 19) de la statue d'Alexandrele- Grand par Lysippe que Néron fit dorer par ce procédé.

page 171 note 1. Dos alamannische Gràberfeld von Bulach, Bâle, 1953, p. 77.