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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
« Il est un pays dans le monde où la grande révolution sociale dont je parle... s'est opérée d'une manière simple et facile... » Assurément, la formule lapidaire de Tocqueville, témoin de « la révolution démocratique » aux États-Unis, ni la pénétrante analyse qui la suit n'ont perdu de leur valeur. Il s'en faut cependant qu'elles éclairent tout. Et, plus d'un siècle après qu'elles ont été écrites, la mise en évidence aussi massive qu'inquiétante de tendances ou d'orientations qui n'étaient alors qu'entrevues et à peine annoncées oblige à chercher avec plus d'acuité dans le passé l'explication du présent. Disons schématiquement qu'il y a deux problèmes, ou plutôt deux façons de poser un même problème. Il s'agit de se demander si l'identification du sentiment national avec le sentiment démocratique viscéralement accomplie aux États- Unis ne serait pas comme un donné de la nature bien plus que le produit d'une idéologie.
page 572 note 1. De la Démocratie en Amérique, éd. J.-P. Mayer, Paris, 1951, t. I, p. 11
page 572 note 2. Tuenek, Frederick J., La Frontière dans l histoire des États-Unis, trad. Annie Rambert, préface de René Rémond, Presses Universitaires de France, Paris, 1963, XII–328 Google Scholar pp., prix 18 F
page 574 note 1. Il était facile de les dresser en. s'inspirant, soit des cartes de Channikg, E., History of the United States, New York, 1905 Google Scholar, soit de celles du bon Atlas of American History publ. par James T. Adams, New York, 1943
page 574 note 2. Faut-il rappeler aussi qu'en français l'on dit Glaris et non « Glarus en Suisse » (p. 206), engraissement et non « engraissage » (p. 133), et qu'avance ne se confond nullement avec « avancée » (p. 227) ? Il y a en outre des lapsus ou des négligences : « observations » pour observateurs (p. 95), « Pittsburgh fournissait des fournitures » (p. 119), etc. Enfin, la traduction n'est pas toujours assez précise ou assez forte. Par exemple, certaines expressions de la p. 84 du texte américain ne sont pas bien rendues par les tournures de la p. 72 : « la frontière que démarquaient les chutes d'eau », les « eaux maritimes » — alors qu'il s'agit des eaux navigables, ce qui n'est point la même chose. Ou encore la phrase vigoureuse de la p. 205, « Décade after décade, West after West, this rebirth of American society has gone on, kas left its traces behind it, and has reacted on the East », platement traduite, p. 178, par « De décade en décade, à mesure qu'un « Ouest » succédait à un autre « Ouest », la société américaine se renouvelait, conservant des traits de son passé et exerçant son influence sur l'Est »
page 575 note 1. « A fortified boundary Une running through dense populations » dans le texte original ; « l'une est fortifiée et sépare des pays très peuplés » dans la traduction (p. 3) — nouvel exemple d'affadissement
page 576 note 1. P. 178 ; c'est nous qui soulignons. — A rapprocher de ces phrases celles qu'écrivait Mirabeau dans ses Mélanges d'histoire, d'économie politique, etc. (Archives Affaires étrangères, Mémoires et Documents France, vol. 1888, f° 70) : « Il ne faut plus entendre par l'Amérique ni les isles à sucre ni les contrées qui fournissent de l'or aux deux mondes. La véritable Amérique est ce vaste continent qui a commencé le dernier à se peupler, qui s'est peuplé des victimes de la persécution religieuse et de l'oppression civile chez tous les peuples… Là, à chaque instant des pas d'hommes s'impriment pour la première fois dans les éternelles solitudes de la nature, où l'homme, en s'avançant sans cesse dans son immense domaine, le voit sans cesse se reculer et s'étendre. Là, toute l'énergie de la nature brute s'offre en contraste avec la vigueur des sociétés naissantes ». N'est-ce pas, d'une certaine façon, la théorie de la frontière implicitement formulée un bon siècle avant Turner
page 576 note 2. Paxson, Frédéric L., in Encyclopaedia of the Social Sciences, 193S, t . XV, p. 132, —lequel Paxson est d'ailleurs l'auteur d'un livre d'inspiration toute turnérienne, History of the American Frontier, 1763-1893, Boston, 1924 Google Scholar
page 577 note 1. Schlesinger, Arthur M. J r , The Age of Jackson, Boston, 1945 Google Scholar. A l'appui ce texte de Jackson (1837) — que cite du reste Turner, p. 167, mais qu'il tire abusivement dans le sens de la « frontière » — : « Il est maintenant évident que la guerre est déclarée entre une aristocratie d'argent peu nombreuse et la démocratie du nombre ; le but des riches est de transformer, grâce au système du crédit et du papier-monnaie, les honnêtes travailleurs en porteurs d'eau et coupeurs de bois »
page 577 note 2. Notamment par Joseph Dorfman, The Jackson Wage-Earner Thesis (American Historical Review, janv. 1949, pp. 296-306), et William A. Sullivan, Did Labor Support Jackson ? (Political Science Quarterly, déc. 1947, pp. 569-580). Tout récemment, le problème a été repris par Walter Hugins. Jacksonian Democracy and the Working Class. A Study of the New York Workingman's Movement 1829-1837, Stanford, 1960
page 577 note 3. A preuve les débuts des Puritains, pourtant « agneaux immaculés du Seigneur », au Massachusetts
page 578 note 1. P. 259 du texte américain — encore une traduction assez lâche (p. 227) que nous ne suivons qu'en partie
page 578 note 2. Cf. notamment Hibbard, Benjamin B., History of the Public Land Policies, New York, 1924 Google Scholar ; Ray A. Billington, The Origin of the Land Speculator as a Frontier Type (Agricultural History, 1945, t . 19, pp. 204-212) ; Paul W. Gates, The Homestead Law in an icongruous Land System (American Historical Review, 1936, t . 41, pp. 652- 681), et Frontier Estate Builders and Farm Laborers, in The Frontier in Perspective, éd. by D. Wyman and C. D. Kroeber, Madison, pp. 143-163
page 579 note 1. Sur ce problème, Joseph Schafeb, « Was the West a Safety-Valve for Labor ? » (Mississipi Valley Historical Review, 1937, t. 24, pp. 299-314) ; Fred A. Shannon, t The Homestead Act and the Labor Surplus » (American Historical Review, 1936, t. 41, pp. 637-651) et « A post-mortem on the Labor Safety-Valve Theory » (Agricultural History, 1945, t . 19, pp. 31-37). Et, sur l'origine des villes de la Prairie, Richard C. Wade, The Vrban Frontier. The Rise of the Western Ciliés, 1790-1830, Cambridge (Mass.), 195»
page 579 note 2. Il en a peu publié d'autres : The Rise of the New West, New York, 1906 et The Significance of Sections in American History, New York, 1932 ; et ceux-ci ne font que reprendre le même thème
page 580 note 1. C'est vers 1890 que ce dernier commence à publier dans le Harper's Magazine les Western Stories qu'il réunira plus tard en volumes : Red Men and White (1896), The Virginian (1902). Avant Turner il y eu Parkman, bien sûr, mais son oeuvre n'a pas le même caractère. — Sur le thème de l'Ouest, voir Henry N. Smith, Virgin Land : the American West as Symbol and Myth, Cambridge (Mass.), 1950 et Lee Benson, The historical Background of Turner's Frontier Essay (Agricultural History, 1951, t. 25, pp. 54-82)
page 580 note 2. The early Writings of Frederick Jackson Turner, introd. by Fulmer Moou, Madison, University of Wisconsin Press, 1939, p. 52. — Le climat intellectuel a été étudié notamment par Gène M. Gkessley, The Turner Thesis : a Problem in Historiography (Agricultural History, 1958, t. 32, pp. 227-249), et Strout, Cushing, The Pragmatic Revoit in American History : Cari Bêcher and Charles Beard, New Haven. Yale University Press, 1958, pp. 17–26 Google Scholar
page 581 note 1. Cf. le pénétrant article de Pierre Nora, « Ernest Lavisse : son rôle dans la formation du sentiment national » (Revue Historique, 1962, t. 228, pp. 73-106) — notamment pp. 81, 93 et 102-103, où l'on peut relever thèmes ou formules (” Raisons de confiance dans l'avenir », progrès de l'unité nationale, égalité et justice, etc.) qui ne précésont pas sans présenter quelque communauté d'inspiration ; mais ne forçons point les rapprochements !
page 582 note 1. Sur cette influence, le témoignage de Cari Becker (lettre du 25 mai 1910) cité par Strout, p. 25
page 582 note 2. Carlton J. H. Hayes, « The American Frontier — Frontier of What » ? (American Hislorical Review, 1946, t. 51, p. 201)
page 583 note 1. Stbout, op. cit., p. 87
page 583 note 2. Par exemple, Richard Hofstadter, « Turner and the Frontier Myth » (American Scholar, 1949, t. 18, pp. 433-443)
page 583 note 3. The Growth of American Thought, New York, 1943 et The Roots of American Loyalty, New York, 1946
page 583 note 4. The Making of an American Community : a Case Study of Democracy in a Frontier County, Palo Alto (Cal.), 1959. — « Trempealeau : riche terre d'alluvions avec quelques parties sablonneuses…, Allemands, Polonais et Norvégiens…, avantages offerts aux fermiers et aux ouvriers agricoles… » ( Young, Edward, Rapport spécial sur l'immigration, accompagné de renseignements pour les immigrants, Washington, 1872, pp. 82–84 Google Scholar.
page 584 note 1. C'est en ces termes que répond Carlton Hayes à la question qu'il a lui-même posée : Frontier of What ? (art. cit., pp. 207-208, 210 et 216). 1. Cette extension du concept de frontière se trouve notamment chez Walter P. Webb, The Great Frontier, Boston, 1952, qui voit dans les Grandes Découvertes et l'expansion européenne à partir du xvie siècle l'ouverture d'une frontière à l'échelle mondiale, dont la dynamique a procuré à l'Europe sa grande montée de richesse et de puissance : pendant quatre siècles une dilatation de l'Occident — dont la phase essentielle pourrait bien être le xvne , où se produit la rupture d'équilibre au détriment de l'Asie. Sans doute, mais, à ce compte, impossible de se limiter à une vision géographique ; il faudrait transposer la notion de frontière sur les plans religieux, intellectuel ou technique et reconnaître, simple évidence, qu'à la base de tout phénomène de novation et de croissance il y a une fécondation par l'hétérogène, par le contact avec un autre, un ailleurs ou un au delà — ce qui paraît bien être, en particulier, le cas pour la naissance et le développement du capitalisme. — En outre, certains auteurs appliquent l'hypothèse turnérienne à diverses régions du globe : Alexander, F., Maving Frontier, an American Thème and Us Application to Australian History, Melbourne, 1947 Google Scholar ; Lattimore, Owen, Inner Asian Frontiers of China, New York, 1951 Google Scholar et The Frontier in History (Xe Congresso Internazionale di Scienze Storiche, Firenze, 1955, t. I, pp. 105-137) ; diverses études du recueil publié par Wyman, W. D., and Kroeber, C. B., The Frontier in Perspective, Madison, 1957 Google Scholar. Partout une frontière ? de la marche de Catalogne au sertâo brésilien ou à la pampa argentine, des confins germano-slaves ou slavo-turcs au désert de Mongolie ou aux rives de l'Amour, sans oublier le limes romain et la Reconquista ibérique ? pourquoi pas, et la comparaison peut être suggestive. Toutefois, le vrai problème est de savoir, non pas s'il y a eu dans l'histoire de telle contrée ou de tel peuple des zones frontières et des phases frontières, ce qui semble assez clair, mais si le devenir de ce peuple en a été profondément et durablement marqué, sinon déterminé. Le passé chinois témoigne, certes, de l'influence d'une frontière — ne serait-ce que dans le dynamisme des marchands Chan-si ; la Chine est-elle devenue pour autant une Amérique ? aucun pays, peut-être, n'a moins eu l'esprit de la frontière — même quand il en avait le plus la réalité
page 585 note 2. Rowland Berthopf, « The American Social Order : A Conservative Hypothesis » (American Historical Review, 1960, t. 55, pp. 499-500)
page 585 note 3. Que vient d'ailleurs de confirmer, avec des nuances qui ne contredisent nullement la thèse de Turner, l'étude de Merle Curti sur le comté de Trempealeau.
page 586 note 1. The Papers of Benjamin Franklin, vol. 6, April I, 1755, through September 24, 1756, Léonard W. Labaree and Ralph L. Ketcham editors, Yale University Press, New Haven (Conn.) and London, 1963, XXX-581 p., prix 10 dollars
page 586 note 2. Pour la première fois sont jointes à tous les écrits connus de la main de Franklin toutes les lettres qu'il a reçues. L'édition de Albert H. Smyth, The Writings of Benjamin Franklin, New York, 1905-1907, 10 vol., qui était jusqu'ici la meilleure, se trouve ainsi largement dépassée
page 586 note 3. Texte des Observations dans Smyth, Writings, t. 3, pp. 63-73, et dans l'édition Labaree, t. 4, pp. 225-234 ; la réponse de Jackson, 17 juin 1755, ibid., t. 6, pp. 75-82
page 587 note 1. Du reste, Turner écrit lui-même (p. 4) : « La première frontière fut la côte atlantique, qui était pour ainsi dire la frontière de l'Europe. En se déplaçant vers l'Ouest, la frontière s'est progressivement américanisée »
page 587 note 2. Lettre de Richard Jackson, dans l'édition Labaree, t. 6, p. 82
page 587 note 3. Turner fait écho (p. 98 du texte américain) : « Les premiers colons accaparent les bonnes terres dans la zone ancienne. Les « engagés » et les nouveaux arrivants gagnent la frontière, cherchant une place où asseoir leurs droits, ou fonder de nouvelles cités »
page 588 note 1. Certes, la réalité est un peu moins schématique : à Saint-Domingue, par exemple, l'ancien « engagé » ou le pacotilleur ont la possibilité de défricher quelques arpents sur les « mornes » pour en faire une petite caféière — une micro-frontière ; mais cela change peu au style insulaire
page 589 note 1. Notamment celle des Shawnees et des Delawares, que les Quakers attribuent au mauvais traitement qui leur aurait été infligé au mépris des principes de loyauté et de douceur posés par William Penn (voir notamment pp. 238-239, 253-254)
page 590 note 1. En juin 1755 déjà, il approuvait le projet de Samuel Hazard, un marchand de Philadelphie, « d'établir une nouvelle colonie à l'ouest de la Pennsylvanie, en vue de détourner les émigrants du Connecticut de leur dessein d'envahir cette province et de les pousser à aller où ils seraient moins nuisibles et plus utiles ». En juillet 1756 à la lumière de la situation militaire, l'expansion lui paraît encore plus nécessaire : « Quelle action glorieuse ce serait d'installer dans ce beau pays (l'Ohio) un corps nombreux et fort de gens religieux et actifs ! Quelle sécurité pour les autres colonies ; et quel avantage pour la Grande-Bretagne, par l'accroissement de population, de territoire, de force et de commerce. L'introduction de la pure religion parmi les païens ne seraitelle pas grandement facilitée, si nous pouvions, par une telle colonie, leur montrer de meilleurs exemples que ceux qu'ils peuvent voir ordinairement dans nos Indian traders, les plus vicieux et les plus scélérats de notre nation »
page 592 note 1. A Dialogue between X, Y and Z, concerning the présent State of Affairs in Pennsylvania (pp. 296-306) —texte publié dans la Pennsylvania Gazette, le 18 décembre 1755
page 592 note 2. Voir les pertinentes réflexions de Marianne Debouzy à propos du livre de Hofstadter, Richard, Anti-Intellectualisai in American Life, Londres, 1964 (Annales E.S.C., 1965, pp. 760–768 Google Scholar)
page 592 note 3. Quelques maigres allusions sans grande portée, pp. 97-98, 144-145 et 229-230
page 592 note 4. Cf. par exemple Wright, Louis B., Culture on the Moving Frontier, Bloomington (Ind.), 1955 Google Scholar
page 592 note 5. Goen, C. C., Revivalism and Separatism in New England, 1740-1800. Strict Congregationalists and Separate Baptists in the Great Awakening, Yale TJniversity Press, New Haven and London, 1962, X–369 Google Scholar p
page 593 note 1. L'ouvrage de Goen ne fait oublier ni l'analyse d'Edwin Gaustad, S., The Great Awakening in New England, New York, 1957 Google Scholar , ni même l'ouvrage très général, mais fort solide, de Olmstead, Clifton E., History of Religion in the United States, Englewood- Cliffs (N. J.), 1960 Google Scholar
page 594 note 1. Niehbur, Richard, The Kingdom of God in America, Hamden (Conn.), 1956, p. 126 Google Scholar
page 595 note 1. Quest for America 1810-1824, edited with an introduction by Charles L. Sanford, New York, University Press, 1964, XXXVII-474 p., prix 7,50 dollars. Antérieurement parus, The Indian and the White Man, éd. by Wilcomb E. Washbubn, et Ideology and Power in the Age of Jackson, éd. by Edwin C. Rozwenc
page 595 note 2. C'est, on l'a vu plus haut, le thème central de l'article de Berthoff, « The Américain Social Order », déjà cité — et auquel se réfère Sanford —, qui oppose deux Amériques, avant et après 1815, en fonction du degré de mobilité sociale
page 595 note 3. Berthoff, art. cit., p. 503
page 595 note 4. Sanford, p. VIII
page 595 note 5. Dont l'exemple vient d'être suivi tout récemment -— avec un léger décalage chronologique — par Dangerfield, G., The Awakening of American Nationalism, 1815-1828, New York-London, 1965, XIII–311 p.Google Scholar (New American Nation Séries)
page 596 note 1. Sanpord, Charles L., The Quest for Paradise .-Europe and the American Mora1 Imagination, Urbana, University of Illinois Press, 1961 Google Scholar
page 596 note 2. Et que dire du document 23 où il n'y a pas de texte du tout, simplement le fac-similé de la couverture, illustrée d'une caricature assez parlante, du Journal of Doctor Jeremiah Simpleton's Tour to Ohio ! Cela suffit-il à évoquer les déboires subis par les émigrants dans l'Ohio
page 597 note 1. Sorti de l'école « naturiste » de Moses Waddel, dont les élèves vivaient par les bois de la haute Savannah, dans des cabanes en rondins, se procurant eux-mêmes leur nourriture
page 598 note 1. Faut-il voir là, par transposition du géologique au sociologique, comme une prémonition de ce que sera le style de la société américaine, avec sa compacité, son conformisme, son refus de l'hétérogène ou de 1’ « erratique »
page 600 note 1. Dont l'absence est remarquablement soulignée par Alain CLÉMent, « Trois siècles de peinture américaine » ﹛Le Monde, 27 août 1965) : « A l'inverse de la peinture européenne, l'espace n'a pas envahi le chevalet par extension des arrière-plans du portrait ou par compression des fresques ; il a surgi tout à coup à l'état sauvage, dans son trop-plein incontrôlable. La terre n'est pas descendue du ciel des motifs. Elle n'est pas un élément sorti d'une genèse patiente et lumineuse, mais une « donnée immédiate » de la conscience « frontalière » et conquérante… Ce qui frappe le plus…, c'est la multitude des paysages et le poids de solitude dont ils écrasent la palette. Solitude de l'homme, mais solitude correspondante de la nature d'avant la grande éventration industrielle et qui réduit les personnages aux dimensions d'une vignette, d'un intrus lilliputien »
page 601 note 1. The Leaven of Democracy : The Groxvth of the Démocratie Spirit in the Time of Jackson, selected and edited with introduction and notes by Clément Eaton, New York, George Braziller, 1963, XVI-490 p., prix 8,50 dollars. Les cinq autres volumes de la série — tous parus maintenant — sont The Colonial Image : The Origins of American Culture, éd. by John C. Miller, The American Enlightenment, éd. by Adrienne Koch, The Tragic Conflict : The Civil War and Reconstruction, éd. by William B. Hesseltine, The Progressive Years : The Spirit and Achievement of American Reform, éd. by Otis Pease, et The Nation Transformed : The Cration of an Industriel Society, éd. by Sigmund Diamond
page 602 note 1. « Les hommes de la vallée du Mississipi contraignirent ceux de l'Est à penser en termes américains plutôt qu'en termes européens… C'est de cette société démo-cratique de la frontière, où la liberté et l'abondance des terres de la grande vallée offraient le salut à tous les opprimés, qu'est née la démocratie jacksonienne… Elle était principalement axée sur le Tennessee… Le rôle joué par le Tennessee, le Kentucky et le Missouri au sein des deux partis montre bien l'importance de la vallée du Misssissipi » (La Frontière, pp. 161 et 167)
page 603 note 1. C'est l'interprétation « symboliste » de Wakd, John William, Andrew Jackson, Symbol for an Age, New York, 1955 Google Scholar
page 603 note 2. Mais il est vécu par d'autres avant que d'être chanté par lui — cf. Asselinkau, Roger, L'évolution de Walt Whitman, Paris, 1953, pp. 395–402 Google Scholar
page 604 note 1. Dans le même ordre d'idées, rien, pas même une allusion, sur la crise économique de 1837 liée aux problèmes de la monnaie et de la banque
page 605 note 1. Auteur notamment de ces bons ouvrages, A History of the Old South, New York, 1949 et The Growth of Southern Civilization, 1790-1860, New York, 196
page 606 note 1. On reconnaît ici, à travers les textes, la thèse du « repliement » intellectuel qu'a développée Eaton dans sa Freedom of Thought in the Old South, Durham (N. C), 1940.