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Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Il existe au musée de Naples un tableau (fig. 1) qui a récemment reçu le titre de Composition avec figures et animaux. On y voit trois hommes et cinq animaux occupés à converser aimablement. Il vient des collections romaines du palais Farnèse et est attribué à Agostino Carrache alors que dans les inventaires de cette collection (faits en 1641,1653,1662) il apparaît toujours sous le nom du frère cadet d'Agostino, Annibale Carrache. Les spécialistes s'accordent largement pour l'attribuer à Agostino et il n'y a pas lieu de revenir tout de suite sur ce sujet. Plus intéressante, en revanche, pour l'instant, est la description sommaire qu'en offrent les trois inventaires. Ceux-ci dépendent l'un de l'autre et renvoient très probablement à un inventaire plus ancien et plus proche du moment où le tableau a été composé. On y lit que sur le tableau figurent « Arrigo le velu, Pietro le fou, Amon le nain et autres bêtes ». Il est à supposer que les trois personnages représentés en compagnie des chiens, des singes et du perroquet existaient réellement et qu'ils faisaient partie de la cour du cardinal Odoardo Farnèse qui a habité son palais romain pendant presque toute sa vie (1573-1626).
A painting by Agostino Carracci in the Museo Nazionale di Capodimonte, Naples, carries the title Composition with figures and animais. However, old inventories identify the figures as a wild man, a dwarf, and afool, the basest members of the Roman court of Cardinal Odoardo Farnese. The pointer, who was part of the Farnese court unitl the end ofthe sixteenth century, created an astonishing polemical portrait which, by restoring human dignity to such creatures, implicitly challenges the official ideology that condemns them to the level of animals. This challenge was inspired by Democritus, the Greek philosopher who believed that animais were superior to man, to whom Agostino Carracci devotes a highly intriguing picture also at Capodimonte.
* Une version abrégée de cet article a fait l'objet d'une discussion dans un séminaire organisé en décembre 1984 par l'École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Je remercie Jacques Revel qui le dirigeait et tous ceux qui y ont participé. Je remercie également Carel Van Tuyll qui a eu l'amabilité de lire cet article et de le faire profiter de ses remarques. Cet article propose les premiers résultats d'une recherche plus vaste qui donnera lieu à un livre sur la famille Gonzalez : Un album de famille à la fin du XVIe siècle. Les sigles utilisés dans les notes ont la signification suivante : A.S.N. Archives d'État de Naples ; A.S.R. Archives d'État de Rome ; B.A.V. Bibliothèque apostolique vaticane.
1. Il a été enregistré sous ce titre par Calvesi, M. dans le catalogue de l'Exposition des Carrache, Bologne, 1956, p. 158 ss,Google Scholar auquel on renvoie également pour la bibliographie précédente. On trouvera quelques informations supplémentaires dans G. Incisa Della Rochetta, « Tognina’ » e « ‘Arrigo peloso’ », dans Strenna dei romanisti, 1959, p. 101 ss.
2. Cf. A.S.N., Archivio farnesiano, 1853, n, p. 180 (inventaire de 1641, Whitfield, C., « La décoration du ‘Palazetto’ », dans Le palais Farnèse, 1,1, Rome, 1981, p. 316 Google Scholar (publie la description du tableau dans l'inventaire de 1653) ; Di Candida, A. Filangieri, « La galleria nazionale di Napoli », dans Le gallerie nazionali italiane, V, Rome, 1902, p. 267 Google Scholar (publie l'inventaire de 1662).
3. C. Whitfield (p. 318) émet seul quelque doute. L'attribution à Agostino a été avancée en 1678 par un des plus anciens biographes des Carrache, Malvasia, C.C., Felsina pittrice, édité par Zanotti, G., I, Bologne, 1841, p. 356 Google Scholar et se trouve aujourd'hui confirmée par trois dessins pour le tableau qui sont sûrement de Agostino. Cf. Vom spàten Mittelalter bis zu Jacques Louis David. Neuerworbene und neubestimmte Zeichnungen im Berliner Kupferstichkabinette, édité par P. Dreyer, Berlin, 1973, n. 124 ; Roman Drawings ofthe Sixteenth Century from the Musée du Louvre, édité par C. Moubeig Goguel et F. Viatte, Chicago, 1979, n° 7.
4. Cf. AvvisidiRoma dans B.A.V., Urb. Lat., 1063, c. 419 r°.
5. Cf. « Rolo délie parti della cantina che si davano in tempo della gloriosa memoria de sig. cardinale Farnese », dans A.S.N., Archivio farnesiano, 2043.
6. Cf. « Stato della casa dell'ill. mo sig. cardinale Farnese di felice memoria per tutto il 10 d'aprile 1589 », dans A.S.N., Archivio farnesiano, 1849.
7. Cf. Garzoni, T., L'ospedale depazzi incurabili, Venise, 1601, c. 49 Google Scholar (la première édition est de 1586). Mais sur toute cette question voir l'oeuvre classique de Foucault, M., Histoire de la folie à l'âge classique, Paris, 1972.Google Scholar
8. Pour la fortune qu'a eue Rodomonte au xvie siècle, cf. Fumagalli, G., Lafortuna dell'Orlandofurioso in Italia nelsecolo XVI, Ferrare, 1912, p. 288 ss.Google Scholar
9. Pour ces informations, cf. Luzio, A., Renier, R., « Buffoni, nani e schiavi dei Gonzaga ai tempi d'Isabella d'Esté », Nuova antologia, XXVI, 1891, 5, p. 135.Google Scholar
10. Pour la villa sur le Palatin, cf. Gmss, H., « Studien zur Farnese Villa am Palatin », Rômische Jahrbuch fur Kunstgeschichte, XIII, 1971, p. 179 ss.Google Scholar Pour le zoo, cf. Avvisi di Roma, édités par E. Rossi, dans Roma, XIV, 1936, p. 63.
11. Cf. Aldini, T., Exactissima descriptio rariorum quarandarum plantarum quae continentur Romae in Horto Farnesiano, Rome, 1625, p. 10.Google Scholar
12. Cf. Aldrovandi, U., Monstrorum historia, Bologne, 1642, p. 16.Google Scholar
13. Cf. Joanne de Mandavilla, Quai traita délie più maravegliose coseepiù notabile che si trovino e corne presentialmente ha cercato tutte le parte habitabile del mondo et ha notato alcune degne cose che ha vedute in esse parte, Venise, 1534, ce. 77r°-v°, lllr °.
14. Cf. « Viaggio atorno il mondo fatto et descritto per M. Antonio Pigafetta », dans Délie navigationi et viaggi, édité par G. B. Ramusio, I, Venise, 1563, ce. 364v°, 368vc.
15. Pour le fantasme européen du velu, cf. Bernheimer, R., Wild Men in the Middle Ages, Cambridge (Mass.), 1952;Google Scholar Kappler, C., Monstres, démons et merveilles à la fin du Moyen Age, Paris, 1980, p. 157 ss.Google Scholar
16. Pour une mise au point de la question, cf. Felgenhauer, W. R., « Hypertrichosis lanuginosa universalis », Journal de Génétique humaine, XVII, 1969, p. 1 Google Scholar ss et Zanca, A., « Hypertrichosis universalis congenita : contributo storico-medico », Physi, XXV, 1983, p. 41 ss.Google Scholar
17. Cf. G. Benzoni, La historia del mondo nuovo, Venise, 1572, c. 176r° et pour toute la question, Mercer, J., The Canary Islanders. Their Prehistory Conquest and Survival, Londres, 1980.Google Scholar
18. Cf. « Scritti di Cristoforo Colombo », édité par de Lollis, C., dans Raccolta di documenti e studipubblicati dalla commissione colombiana, I, 1, Rome, 1892, pp. 17,Google Scholar 38, 71, 99, 287 ; I, 2, ibid., 1893, p. 43 et aussi Santiago, M., « Colon en Canarias », Anuario de estudios atlanticos, I, 1955, p. 337 ss.Google Scholar
19. Cf. Fonti italiane per la storia délia scoperta del nuovo mondo, édité par G. Berchet, I, Rome, 1892, p. 41 ; III, 2, ibid., 1893, pp. 3, 244. P. Bembo, Délia historia vinitiana, Venise, 1552, c. 44v°.
20. En plus de l'histoire de Benzoni, déjà citée, cf. F. Lopez, de Gomara, La historia générale délie Indie occidentali, Rome, 1556, c. 208r° ss.Google Scholar
21. Cf. Ciorasnecu, A., « Torcuato Tasso y las islas Afortunadas », Anuario de estudios atlanticos, 1, 1955, p. 11 ss.Google Scholar
22. Cf. Possevino, A., Bibliotheca selecta de ratione studiorum, Venise, 1603, I, p. 448 Google Scholar et pour ces discussions, Todorov, T., La conquête de l'Amérique, Paris, 1982.Google Scholar
23. Cf. de Vitoria, Franciso, Leçons sur les indiens et sur le droit de guerre, édité par Barbier, M., Genève, 1966, p. 101.Google Scholar
24. Cf. T. Garzoni, L'ospedale depazzi incurabili, op. cit., p. 3.
25. Cf. Ricci, B., 77 Todeschino overo difesa dell'arte del cavalière delpiacere, Venise, s. d., pp. 54–58.Google Scholar
26. Cf. « Liber de nymphis, sylphis, pygameis et salamandris et de ceteris spiritibus », dans Theophrasti Bombast ab Honenheim dicti Paracelsi, Operum medico-chimicorum, IX, Francfort, 1605, pp.54-55.
27. Cî.AvvisidiRoma, dansB.A.V., Urb. lat., 1063, c. 425r°.
28. Sur les deux bouffons de Clément VIII, Orbaan, J.A.F., Rome onder Clemens VIII, 's Gravenhage, 1920, pp. 33–35 Google Scholar et Von Pastor, L., Storia deipapi, XI, Rome, 1929, pp. 20,Google Scholar 31, 634, ont fait une confusion. Trulla et le nain polonais sont deux personnes différentes et pour les distinguer, il faut se reporter directement aux sources : Avvisi di Roma, dans B.A.V., Urb. lat., 1063, c. 874v° ; 1071, c. 370r° ; 1072, c. 136r° ; « Wittelsbacher Briefe aus den Jahren 1590 bis 1610 » édité par Stieve, F. dans Abhandlungen der historischen Classe der Kôniglichen Bayerischen Akademie der Wissenschaften, XVII, 1886, pp. 412,Google Scholar 415 ss ; « Viaggio di Clémente VIII nel Viterbese », dans Documenti sulbarocco a Roma, édité par J.A.F. Orbaan, Rome, 1920, p. 483 ; Bentivoglio, G., Memorie e lettere, édité par Panioada, C., Bari, 1934, p. 116;Google Scholar Baumgarten, P. M., « Clemens VIII », dans Neue Kunde von alten Bibeln, Rome, 1922, p. 24.Google Scholar Pour les esclaves dont se souciait le pape, cf. une lettre de son neveu le cardinal Pietro Aldobrandini au duc de Bracciano Virginio Orsini du 27 juin 1593 dans Archivio Capitolino, Rome, Archivio Orsini, série l”, liasse 111, n. 374.
29. Pour les esclaves du cardinal Edouard Farnèse, cf. A.S.R., Arciconfraternita di S. Giovanni decollato, 7, ce. 185rc-v° (Marco Turco) ; A.S.N., Archivio farnesiano, 2 043, rôle de la famille du 4 janvier 1601 (Antonio Moro). Pour l'esclavage à Rome à l'âge moderne, cf. A. Bertolotti, « La schiavitù in Roma dal secolo XVI al XIX », Rivista di discipline carcerarie, XVII, 1887, pp. 3-41.
30. Cf. Benveniste, E., Problèmes de linguistique générale, 2, Paris, 1974, p. 200.Google Scholar
31. Cf. Avvisi di Roma, dans B.A.V., Urb. lat., 1072, c. 136r°.
32. Pour les perroquets, cf. Diener, H., « Die ‘Caméra Pappagalli’ im Palast des Papstes » Archiv fur Kulturgeschichte, II, 1967, p. 43 Google Scholar ss et pour les singes, Janson, H. W., Apes and Apes Lorein the Middle Ages and the Renaissance, Londres, 1952.Google Scholar
33. Cf. Garzoni, T., La piazza universale di tutte le professioni del mondo, Venise, 1592, p. 814.Google Scholar
34. Les deux contrats furent stipulés le même jour, 9 octobre 1606, et sont conservés dans A.S.R., 30 notai capitolini. Ufficio 25. Notaio giulio Raimondi, vol 1 ; c. 441r° ss. Pour la question générale, je me suis appuyé sur le livre-montage que J. RÉVEL a fait à partir de K. Thomas, « Man and the Natural World », Londres, 1983, dans Le Débat, 327, 1983, p. 152 ss.
35. Pour les chasses du cardinal Edouard et en général sur sa biographie qu'on me permette de renvoyer au livre que je prépare sur Annibale Carrache et Edouard Farnèse.
36. C'est ce qu'écrit à propos d'Agostino Carrache l'un de ses premiers biographes L. Faberio, « Orazione in morte d'Agostin Carraccio » dans C. C. Malvasia, Felsinapittrice, I, op. cit., p. 309.
37. Cf. G. Agucchi, B., dans Le arti di Bologna di Annibale Carracci, édité par Marabottini, A., Rome, 1979, p. LVI.Google Scholar
38. Cf. pour cette information la note de Serra, E., dans Revista de historia canaria, XXVIII, 1962, p. 229 Google Scholar et pour le tamarco, Diego Cuscoy, L., « Armas de madera y vestido del aborigen de las islas Canarias », Anuario de estudios atlanticos, vii, 1961, p. 23 ss.Google Scholar
39. Cf. Vecellio, C., Habiti antichi et moderni di tutto il mondo, Venise, 1598, p. 440 Google Scholar et Benito Ruano, E., « Notas sobre un grabado de habitante aborigen de las islas Canarias », Revista de historia, XXII, 1949, p. 94 ss.Google Scholar
40. Cf. « Délie navigationi di messer Alvise da Ca da Mosto », dans Délie navigationi et viaggi, édité par G. B. Ramusio, I, Venise, 1563, c. 98v° ; F. Lopez de Gomara, La historia générale délie Indie, cité c. 210v° ; G. Benzoni, La historia del mondo nuovo, cité c. 179vc.
41. Cf. Torriani, L., Die Kanarischen Insein und ihre Urbewohner, édité par Wôlfel, D. J., Leipzig, 1940, pp. 116,Google Scholar 188 et de Espinosa, A., Historia de Nuestra Senora de Caldelaria, Santa Cruz de Tenerife, 1952, p. 37.Google Scholar
42. Cf. B. Ricci, Il Todeschino overo difesa dell'arte del cavalière delpiacere, cité p. 66 ss.
43. Par exemple l'iconographie du nain Morgante, bouffon du grand duc de Toscane. Holderbaum, J., « A bronze by Giovanni Bologna and a Painting by Bronzino », Burlington Magazine, XCVIII, 1956, p. 439 ss.Google Scholar
44. Cf. Les dessins cités à la n. 3.
45. Cf. La Vedutadel teatro degliarcadinegli Ortifarnesiani, publié par Piovene, P., ICesari in métallo mezzano epiccolo raccolti nel museo Farnese, X, Parme, 1727, p. 31.Google Scholar (Je remercie Olivier Michel qui m'a signalé cette gravure.) Même si je n'ai pas encore trouvé de document qui le prouve il est fort probable que les chênes et les sièges de pierre qui apparaissent sur cette gravure existaient déjà à la fin du xvr= siècle.
46. L'attribution du portrait de Démocrite (aujourd'hui au musée Capodimonte de Naples) à Agostino Carrache et sa datation des années romaines m'ont été confirmées par Carel van Tuyll qui s'est fondé sur les inventaires du palais romain mais aussi sur des raisons d'ordre stylistique. Ainsi dans les deux inventaires de 1641 (Archivio Segreto Vaticano, Arm ; LXI, vol. 14, c. 172r° et A.S.N., Archivio farnesiano, 1853/11, p. 238). On trouve une allusion au sourire de Démocrite dans l'inventaire cité de 1662 (p. 270) et à sa fourrure dans un autre inventaire de 1680 environ publié par Campori, G., Raccolta di cataloghi ed inventari inediti, Modène, 1870, p. 205 Google Scholar (mais ces deux derniers l'attribuent à Annibale Carrache). Pour la tradition iconographique de Démocrite, représenté souvent avec Heraclite, cf. Weisbach, W., « Der sogenannte Geograph von Velasquez und die Darstellungen des Demokrit und Heraklit », Jahrbuch der preussischen Kunstsammlungen, 49, 1928, p. 141 Google Scholar ss et Blankert, A., « Heraclitus en Democritus. In het bijzonder in de Nederlandse Kunst van de 17de eew », dans Nederlands Kunsthistorisch Jaarboek, 18, 1967, p. 31 ss.Google Scholar
47. Pour le rapport fourrure-animal sauvage, cf. Pouchelle, M.-Ch., « Des peaux des bêtes et des fourrures », dans Le temps de la réflexion, II, 1981, p. 403 ss.Google Scholar Ducat, J., « Le mépris des Hilotes », Annales E.S. C, n° 1,1974, p. 145 ss,Google Scholar a rappelé que dans la Grèce antique, les esclaves, les paysans et les pasteurs étaient obligés de porter une sorte d'uniforme fait de peaux de bêtes qui les ravalait, symboliquement, au rang des animaux. Cf. Jacoby, J., Die Fragmente der griechischen Historiker, II, C, Berlin, 1926, pp. 382–383.Google Scholar
48. Cf. Discorsi morali, politici et militari del molto illustre sig. Michèle diMontagna, Ferrare, 1590. Montaigne parle du rapport de Démocrite avec les animaux se fondant sur un passage des Moralia de Plutarque (947 A) et sur un autre de Aetius (IV, 10, 4) dans les Essais, édité par J. Plattard, I, 2, Paris, 1946, p. 238 ; II, 1, ibid., 1947, pp. 190 et 392. Les Essais finiront, quoique tardivement, dans l'index des livres interdits de 1676. Cf. Reusch, F. H., Der Index der verbotenen Bûcher, II, Bonn, 1885, p. 176.Google Scholar Pour ce qui concerne le préjugé chrétien contre les animaux, cf. R. Delort, Les animaux ont une histoire,Pans, 1984, p. 140 ss.
49. Cf. Vite dephilosophi moralissime. Et de le loro elegantissime sententie estratte da Laertio et altri antiquissimi auctori, Venise, 1521, chapitre XLIII. L'allusion des animaux n'apparaît pas au contraire dans le Compendio délie vite defilosofi antichi greci et latini et délie sentenze et detti loro notabili. Tratte da Laertio et da altri gravi auttori. Nuovamente ridotte a più purgata lettione et di bellisime figure di Giosefo Salviati adornate. Opéra utilissima ad ogni stato di persone, Venise, 1598, c. 22r°-v°, qui est une recomposition « expurgée » par le censeur ecclésiastique.
50. Cf. Dialogo di Plutarco circa l'avertire de gl'animali quali sieno più accorti, o li terrestri o li marini. Di greco in latino et di latino in volgare. Nuovamente tradotto e con ogni diligenza stampato, Venise, 1545, c. 21r°-v°. Il est à noter que le peintre n'a pas faussé, comme c'était courant à l'époque, le personnage de Démocrite pour en faire un chrétien qui se moque de la folie des hommes incapables de résister à l'appel de leur animalité. Le texte qui a répandu en Italie cette version du personnage est celui d'Antonio Fileremo Fregoso, Riso di Democrito, pianto di Heraclito (aujourd'hui dans Opère, édité par G. Dilemmi, Bologne, 1976, p. 37 ss) qui a connu un énorme succès et a été réédité maintes fois au xvie siècle. Pour la tradition iconographique du Démocrite chrétien, qu'on se reporte plus particulièrement à E. W., « The Christian Democritus », Journal of the Warburg Institute, I, 1937-1938, p. 180 ss.
51. Cf. Faberio, L., « Orazione in morte d'Agostin Carracio », dans Malvasia, C. C., Felsinapittrice, I, cité pp. 308 et 277.Google Scholar