Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Pour être nombreuses, les épidémies médiévales n'en sont pas moins difficiles à saisir et si l'on sait qu'elles contribuent à donner à la vie « une âpre saveur », on ne peut encore affirmer les bien connaître. Notre propos n'est pas de présenter une « peste totale », ni de retracer toutes les conséquences qu'entraînait ce fléau sur la vie d'une ville moyenne au xve siècle. En effet, notre source essentielle est la série presque continue pour ce siècle des registres de délibérations du conseil municipal de Châlons-sur-Marne. Or, dans un article publié dans les Annales, Mme E. Carpentier n'accordait aux sources administratives qu'une valeur médiocre : « la peste ne peut guère être saisie à travers les documents officiels ».
page 1283 note 1. E. Carpentier, « La peste noire : famines et épidémies au xrve siècle », Annales, 1962, n” 6, p. 1064.
page 1283 note 2. Le conseil de ville châlonnais a été institué le 12 novembre 1417, selon la première page du premier registre de conclusions. Pour le xve siècle, nous disposons des registres suivants, conservés à la Bibliothèque municipale de Châlons : — BB 1 : 1417-1421. — BB 3 : 1431-1446. — BB 4 : 1453-1471. — BB 5 : 1471-1482. — BB 6 : 1482-1514. De plus BB 6 bis : 1514-1521, nous a également intéressé.
page 1284 note 1. Références utilisées : Archives municipales de Châlons-sur-Marne. — Du 2 septembre 1439 au 21 avril 1440, BB 8, folios 71, 74, 76 bis, 99, 103, 114. — Du 11 septembre 1455 au 9 février 1470 BB 4, folios 18, 20, 21, 22, 29, 30, 43, 53, 88, 89, 112, 114, 118, 122, 125, 126, 129, 180, 131, 182, 184, 135, 136, 138, 150, 156, 163, 166, 168, 170. — Du 12 mars 1471 (nv. st.) au 29 août 1479, BB 5, folios 6, 30, 57, 60, 86, 107, 133, 141. — Du 3 octobre 1482 au 8 mai 1518, BB 6, folios 6, 14, 17, 21, 22, 24, 25, 27, 47, 65, 90, 137, 163, 165, 167, 179, 181, 185, 214, 229, 243, 251, 259, 265, 294, 346, 374. — Du 3 mai 1515 au 24 mai 1521, BB 6 bis, folios 25, 31, 85, 48, 51, 52, 100, 186. — Du 31 juillet 1521 au 10 novembre 1522, BB 7, folios 18, 21, 29, 38, 41, 48, 50, 52, 55, 64, 67, 68….
page 1286 note 1. Rapsécourt : dép* de la Marne, c°n de Dommartin-sur-Yèvre.
page 1286 note 2. Oger : dép’ de la Marne, c°n d'Avize..
page 1288 note 1. Mandkou, R., Introduction à la France moderne, Paris, 1961, p. 48 Google Scholar.
page 1289 note 1. Boutiot, Th., Recherches sur les anciennes pestes de Troyes, Troyes, 1857 Google Scholar.
page 1289 note 2. Dép’ de la Meuse, c°n de Ligny. Archives départementales de la Meuse B 505. Polio XXXVI.
page 1289 note 3. Bruneau, Ch., La chronique de Philippe de Vigneulles, Metz, 1933, t. III, p. 15 Google Scholar. 128.
page 1290 note 1. Marlot, Dom, Histoire de la ville… de Reims, Reims, 1846, t. IV, p. 239 Google Scholar
page 1292 note 1. Ainsi la dépense de Selausus Appolinus, médecin, en l'hôtel de Guillaume Carterel, pendant l'épidémie de 1495-96, est payée par le Conseil. Archives municipales de Châlons : CC 91, folio 469.
page 1292 note 2. Les malades châlonnais n'ont peut-être pas eu à regretter son départ. En effet, Maître Simon, retourné à Troyes, y a composé un traité sur la peste, prescrivant une thérapeutique que la Faculté de médecine de Paris a condamnée en 1494. Cf. Wi-Ckebsheimer, E. : Commentaires de la Faculté de Médecine de l'Université de Paris, Paris, 1915 Google Scholar.
page 1292 note 3. Sur ces trois personnages, cf. Wickersheimer, E., op. cit. et Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Age, Paris, 1936 Google Scholar.
page 1293 note 1. Archives Municipales de Châlons, CC 93, folio 147.
page 1293 note 2. Sans doute La Neuville-au-Temple : dép” de la Marne, con de Suippes, cne de Damnpierre-au-TempIe.
page 1293 note 3. Th. Boutiot, op. cit.
page 1295 note 1. Pour Troyes, voir Boutiot, déjà cit. Reims : Archives municipales carton 795. Paris : Chéreau, A., Les ordonnances faites et publiées à son de trompe par les carrefours de cette ville de Paris, Paris, 1873 Google Scholar.
page 1298 note 1. Il serait très intéressant d'établir un relevé aussi complet que possible des atteintes épidémiques en France au xve siècle. A partir de là, on pourrait peut-être établir des itinéraires de contagion. Nous avons essayé, à partir des publications partielles sur ce sujet d'en esquisser quelques-uns. Mais il est déconcertant de constater à quel point cette propagation est diverse et capricieuse. La peste règne à Châlons de 1455 à 1457, gagne en 1456 la Bourgogne, car elle fait des ravages à Dijon en 1457 ( Humbert, Fr. : Les finances municipales de Dijon. Paris, 1961, p. 22 Google Scholar) et à Genève en 1459 (Notice sur les anciennes pestes de Genève, par Ed. Mallet ; dans « Annales d'hygiène publique », 1835, l r e série, t. 14, l r e partie). On discerne dans ce cas, un axe nord-sud. Mais cela reste bien vague. Épidémie ? Endémie ? La question est ouverte.
page 1299 note 1. On remarque en effet un certain lien entre les malheurs du temps et les préoccupations dont les érudits du siècle dernier cherchaient l'écho dans le passé. On distingue ainsi deux générations dans les publications : les premiers articles sont postérieurs à la grande épidémie de choléra de 1832, les autres entraînés par l'annonce de 1” peste à Astrakhan et sa progression dans les dernières années du siècle. Ainsi Garsonnin (Documents pour servir à l'histoire de la peste à Orléans, dans « Bulletins de la Société d'Archéologie et d'Histoire de l'Orléanais », 1901, t. XII) commence ainsi son article : « Au moment où la peste a fait de nouveau une apparition inquiétante… » et n'est pas le seul à l'affirmer aussi nettement..
page 1299 note 2. Gutton, A. M., « Une épidémie de peste au xvir» : l'exemple du Forez », Vinormation historique, 1966, n° 5 Google Scholar.
page 1300 note 1. La création de services municipaux s'inscrit ainsi, non sans conflits, dans l'évolution générale des compétences du conseil de ville, que nous étudierons par ailleurs..