Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
L'œuvre d'A.-J. Toynbee a fait l'objet de comptes rendus importants. Peut-être, cependant, ne sera-t-il pas inutile d'y revenir et de l'examiner du point de vue du géographe. En effet, Toynbee fait largement appel à la géographie physique pour expliquer la naissance des civilisations supérieures ; la richesse de son œuvre et son retentissement la rendent digne d'attention. Rappelons que, pour lui, une civilisation se définit par certaines techniques d'exploitation de la nature, une certaine aptitude à organiser l'espace, une certaine façon de concevoir le monde, une certaine religion. Il existe, à son estimation, ou il a existé, dix-neuf civilisations supérieures ; ce sont elles qui ont fait l'histoire. On sait aussi qu'il critique avec pertinence les explications simplistes de l'origine des civilisations supérieures par le milieu physique ou par la « race » : sa démolition du racisme mérite de devenir classique.
page 445 note 1. A Study of History, Oxford University Press, vol. I, 1939, 484 p. ; vol. II, 1935, 452 p. ; les volumes suivants ne seront pas pris en considération ici ; ils intéressent moins directement notre sujet.
page 445 note 2. L. Febvre : « De Spengler à Toynbee ; quelques philosophie opportunistes de l'histoire », Revue de Métaphysique et àe Morale, 1936, p. 573-602 ; — G. Lefebvbr, Compte rendu critique de A. J. Toynbee, A Study of History, Revue Historique, janv.-mars 1949 p. 109-1:3.
page 446 note 1. Ainsi, sans crier gare, M. Toynbee se range parmi ceux qui accordent au froid une action essentielle sur les progrès de la civilisation, et admet «ans autre discussion l'infériorité des Tropiques. Il dira plus .loin, foependanli, que l'hostilité de la forêt tropicale a été stimulante pour la civilisation maya.
page 446 note 2. Les gens qui auraient fui vers le Sud pour conserver leur façon de vivre en échappant à la sécheresse sont .peut-être les ancêtres des Dinka et des Chillouk, n'ayant pas modifié leurs techniques ils ne domestiquèrent pas le Bahr-el-Ghazal. D'ailleurs il n'est pas sûr que ces émigrants n'aient pas eu à pâtir du changement de latitude : « Les cyclones pluvieux qui passaient sur l'Afrasie pendant l'époque glaciaire donnaient au climat une rigueur stimulante et une variété qui devaient être l'antithèse, dans leurs effets sur la nature humaine, de la monotonie soporifique des moussons pluvieuses. » L'assurance de ces deduction surprend un peu.
page 447 note 1. La Chine antique, Paris, De Boccard, 1927 ; voir aux pages 30-36.
page 448 note 1. Tome I. p. 321 et suiv. : Le « challengi; of the tropical forest […] calte tho Mayan Civilization into existence ».