Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Cette rubrique a marqué depuis longtemps le cœur, le centre même de notre Revue, —son Forum. Chacun y discute en pleine liberté, du haut d'une tribune que nous voulons ouverte à tous les orateurs valables. Georges Gurvitch y prend un instant la parole pour essayer, une fois de plus, de marquer l'indécise frontière entre les travaux, les pensées et les tendances de ces deux amis en querelle constante : le sociologue et l'historien.
Est-il besoin de le dire : ni Lucien Febvre, ni moi ne sommes tout à fait d'accord avec notre sympathique collègue. Les historiens partageront sans doute notre point de vue. Où Georges Gurvitch cherche des différences, des désaccords, nous avons toujours vu des analogies, des rencontres et un travail en commun. Histoire et sociologie ne sont pas, pour nous, l'envers et le revers d'une même étoffe, mais bien cette étoffe dans toute son épaisseur et tous ses dessins... Nous ne voulons pas dire : sociologie ou histoire, mais sociologie et histoire. En tout cas, le lecteur aura là une bonne occasion de prendre la mesure de la pensée combative de Georges Gurvitch et c'est, je crois, l'essentiel.
F.B.Des solutions très variées ont été proposées depuis un siècle pour élucider le problème du rapport entre histoire et sociologie. Ces dernières années, en France, ce sujet a fait couler beaucoup d'encre. Un préjugé fort répandu veut que l'histoire soit discontinuiste, par opposition à la sociologie qui serait continuiste, la première recherchant les événements et la seconde les institutions.
Ce texte est le résumé d'une conférence prononcée au Collège de Philosophie., L'auteur remercie la direction des Annales, de l'avoir accueilli et de lui avoir permis de rendre ainsi hommage à Lucien Febvre.
1 Cf. à ce sujet la seconde édition du premier volume de ma Vocation actuelle de la Sociologie, 1947.